Siri : l'assistant d'Apple est-il obsolète à l'ère de l'IA ?
Par June Cantillon - Publié le
Il faut bien l'avouer, Siri est à la peine face aux assistants virtuels concurrents, et cela ne date pas d'hier. Une longue liste de problèmes internes semble en effet avoir empêché les équipes en charge de faire évoluer de manière optimale la technologie de Cupertino.
Plus d'une trentaine d'anciens employés d'Apple ayant œuvré sur l'assistant virtuel d'Apple se sont confiés au micro de Wayne Ma de The Information, évoquant des problèmes de gestion des équipes en internes ainsi que des départs ayant entaché les différentes tentatives afin de rendre Siri plus efficace. Ces témoins évoquent un manque de confiance au sein des équipes dû à des haut-dirigeants manquant de vision et se chamaillant quant à la direction à prendre. Pire, les performances décevantes de Siri et le cafouillage chez les personnes chapeautant le projet auraient mené les employés à
Selon le rapport, les équipes dirigeantes n'ont pas accepté d'investir dans la création d'outils permettant d'analyser l'utilisation de Siri, un processus rendu encore plus compliqué par le manque d'informations dû à la politique de confidentialité d'Apple (là où la concurrence disposait du nécessaire pour tenter de répondre au mieux aux différentes requêtes des utilisateurs, moyennant une confidentialité plus
Les dirigeants de la division Siri auraient ainsi refusé de donner à Siri la possibilité de mener des conversations en langage naturel, avançant que cette fonctionnalité serait compliquée à mettre en œuvre, et pourrait mener à des réponses indésirables (ce qui n'est pas faux). La direction a alors préféré le contrôle offert par des réponses pré-rédigées par une équipe d'environ 20 rédacteurs et par une gestion des requêtes en local, directement sur les appareils, plutôt que sur des serveurs afin de garantir la confidentialité des données. Certains ingénieurs ont ainsi tenté de persuader les équipes de la direction que toutes les réponses n'avaient pas nécessairement à passer par une vérification humaine, et que cela limitait grandement la capacité de Siri à répondre au grand nombre de requêtes des utilisateurs (ce que ces derniers n'ont pas manqué de remarquer à l'usage).
Il est assez compliqué de proposer un assistant virtuel efficace et une confidentialité sans faille. Les technologies innovantes nécessitent en effet pour le moment un traitement sur des serveurs, à l'opposé de la voie choisit par Apple mettant en avant le traitement en local afin de garantir la confidentialité des données des utilisateurs. Reste à savoir si Cupertino saura donner un second souffle à son assistant virtuel, ou si les mauvaises performances de ce dernier ne vont pas pousser les utilisateurs à le délaisser encore davantage au fil du temps.
Une gestion compliquée en interne
Plus d'une trentaine d'anciens employés d'Apple ayant œuvré sur l'assistant virtuel d'Apple se sont confiés au micro de Wayne Ma de The Information, évoquant des problèmes de gestion des équipes en internes ainsi que des départs ayant entaché les différentes tentatives afin de rendre Siri plus efficace. Ces témoins évoquent un manque de confiance au sein des équipes dû à des haut-dirigeants manquant de vision et se chamaillant quant à la direction à prendre. Pire, les performances décevantes de Siri et le cafouillage chez les personnes chapeautant le projet auraient mené les employés à
largement tourner en dérisionl'assistant virtuel maison, se moquant de son manque de fonctionnalités ainsi que des améliorations minimes par rapport à la concurrence.
Un manque de vista
Selon le rapport, les équipes dirigeantes n'ont pas accepté d'investir dans la création d'outils permettant d'analyser l'utilisation de Siri, un processus rendu encore plus compliqué par le manque d'informations dû à la politique de confidentialité d'Apple (là où la concurrence disposait du nécessaire pour tenter de répondre au mieux aux différentes requêtes des utilisateurs, moyennant une confidentialité plus
légère). Ce manque de prise de décision de la direction, la lenteur de l'évolution et l'approche trop conservatrice des technologies impliquant l'IA (dont les grands modèles de langage -ou LLM pour Large Language Models- qui ont permis l'élaboration des chatbots comme ChatGPT) ont mené au départ de nombreuses têtes pensantes en charge de Siri, dont une grande partie a rejoint l'équipe de Google.
Les dirigeants de la division Siri auraient ainsi refusé de donner à Siri la possibilité de mener des conversations en langage naturel, avançant que cette fonctionnalité serait compliquée à mettre en œuvre, et pourrait mener à des réponses indésirables (ce qui n'est pas faux). La direction a alors préféré le contrôle offert par des réponses pré-rédigées par une équipe d'environ 20 rédacteurs et par une gestion des requêtes en local, directement sur les appareils, plutôt que sur des serveurs afin de garantir la confidentialité des données. Certains ingénieurs ont ainsi tenté de persuader les équipes de la direction que toutes les réponses n'avaient pas nécessairement à passer par une vérification humaine, et que cela limitait grandement la capacité de Siri à répondre au grand nombre de requêtes des utilisateurs (ce que ces derniers n'ont pas manqué de remarquer à l'usage).
Il est assez compliqué de proposer un assistant virtuel efficace et une confidentialité sans faille. Les technologies innovantes nécessitent en effet pour le moment un traitement sur des serveurs, à l'opposé de la voie choisit par Apple mettant en avant le traitement en local afin de garantir la confidentialité des données des utilisateurs. Reste à savoir si Cupertino saura donner un second souffle à son assistant virtuel, ou si les mauvaises performances de ce dernier ne vont pas pousser les utilisateurs à le délaisser encore davantage au fil du temps.