Que pensez-vous d'une loi sur les influenceurs ?
Par Laurence - Mis à jour le
Un projet de loi controversé
Aujourd'hui, en ce 10e jour de manifestations contre la réforme des retraites, les députés devront également se pencher sur une proposition de loi pour encadrer l'activité des influenceurs. Déjà ce weekend, la lecture s'annonçait houleuse -tout du moins sur les réseaux sociaux- avec la publication d'une tribune au Journal du Dimanche.
Cette dernière -portant la signature de 150 influenceurs- revendiquait l'autonomie de leur statut.
Nous entendons parler des “influvoleurs”, “du combat à mener” contre nous. Nous pensons que c'est une erreur. Qu'une minorité est devenue une généralité, pouvait-on notamment lire.
Mais déjà c'est la confusion la plus totale, certains influenceurs se retirant de cette tribune. Dans un tweet dimanche 26 mars, le YouTubeur Squeezie se désolidarisait, comme plusieurs autres signataires.
J'ai fait l'erreur de donner mon accord pour que mon nom apparaisse dans une tribune très maladroite, que je n'ai même pas lue avant publication, précise-t-il pour justifier ce revirement médiatique.
Le contenu de la proposition de loi
En fait, il faut remonter à vendredi dernier, lorsque Bruno le Maire a présenté un ensemble de propositions afin de mieux encadrer ce qu’il a appelé
l’activité d’influence commerciale. Cette pratique récente consiste à mettre en avant des
produits ou services en contrepartie d'un bénéfice économique ou d'un avantage en nature. S’il l’a qualifié de
secteur économique dynamique, créatif et inventif, il a surtout insisté sur le fait qu’il
doit faire l’objet d’une régulation appropriée pour le soutenir et le défendre, mais pas pour le stigmatiser.
Depuis quelques temps, on a pu voir des dérives voire des scandales se succéder, soulignant pour le législateur la nécessité d’
accompagner les influenceurs et protéger les consommateurs français. Parmi les mesures, on trouve l’obligation d’afficher le caractère commercial d’un contenu, des restrictions sur la promotion de certains produits et services, l’obligation d’afficher l’utilisation d’un filtre ou d’une retouche sur les photos et vidéos.
Bientôt une police des réseaux sociaux ?
Cette loi impliquerait des modifications du Code de la consommation, notamment au niveau des pratiques commerciales trompeuses. Le but sera d'inclure les influenceurs.
En pratique, le texte prévoit la création d'une police des réseaux sociaux, qui serait chargé de vérifier l'influence commerciale sur les réseaux sociaux. Il s’agirait d’
une équipe dédiée au sein de la DGCCRF chargée de répondre, avec d'autres autorités, aux signalements des internautes et de faire appliquer les règles grâce à de nouveaux pouvoirs de sanction.
Pour aider tout le monde à y voir plus clair, il est aussi question d'un guide de bonne conduite. Il traitera
des droits des influenceurs et de leurs obligations fiscales, sociales et règlementaires.