La conquête de l'espace semble donner des ailes à d'autres acteurs. En effet, Eutelsat Communications -l'opérateur français de satellites- a confirmé aujourd'hui avoir entamé des discussions en vue d'un éventuel rapprochement avec OneWeb.
Le projet dénommé Erika (E pour Eutelsat) consisterait à fusionner les deux entreprises à parts égales via un mécanisme d'échange d’actions, et ce, afin de respecter l’équilibre actionnarial. Précisons que le premier actionnaire du Français est la banque publique d’investissement Bpifrance (20 %) et OneWeb a son capital réparti entre Bharti Global (30 %), Eutelsat (23 %), le gouvernement britannique (17,6 %), le japonais Softbank (17,6 %) et le coréen Hanwa (8,8 %).
Cette opération permettrait de créer une nouvelle structure paneuropéenne et concurrencer directement Starlink (l'internet par satellites d'Elon Musk). Pour autant, la Bourse de Paris ne parait pas très séduite par cette nouvelle relation. Depuis ce matin, le titre creusait ses pertes, chutant de plus de 17%.
Pour rappel, Eutelsat détient déjà 23% du capital de la société britannique. Cette prise de participation a été actée en avril 2021 avant d'être suivie d'un accord de distribution mondiale dévoilé en mars 2022 et constituerait une suite assez logique. La firme -spécialiste de l'orbite géostationnaire- dispose de 35 satellites positionnés à 36 000 kilomètres de la Terre pour des services de diffusion par satellite et d'internet à haut débit. De son coté, OneWeb a déjà déployé 428 des 648 satellites en orbite basse, à quelques centaines de km d'altitude (pour fournir de l'internet à haut débit et faible latence dans la transmission des données).
Outre-Atlandique, Starlink a pris quelques longueurs d'avance ayant déployé plus de la moitié de ses 4 408 satellites. Jeff Bezos, fondateur d'Amazon, compte envoyer plus de 3 200 satellites pour sa constellation Kuiper. Aussi, l'Union européenne entend bien ne pas rester en rade et mettre en orbite environ 250 satellites à partir de 2024. D'après Thierry Breton, cette opération devrait mettre fin aux zones blanches en Europe, offrir des communications chiffrées et limiter les cyberattaques.
