Lors de la présentation de nouveaux produits, Apple envoie toujours des cadres exécutifs (notamment ceux qui ont participé à des keynotes) pour assurer leur promotion. L’iPhone 13 ne déroge bien évidemment pas à la règle et c’est au tour de Kaiann Drance (VP of iPhone Marketing) et Johnnie Manzari (Human Interface Team designer) de discuter du mode Cinématique, pour lequel l’A15 et le Neural Engine sont lourdement sollicités.
Mais c'est plus la genèse qu'ils ont évoquée aujourd'hui. Pour Kaiann Drance, les équipes savaient dès le départ l'ampleur du projet : apporter une profondeur de champ de haute qualité à une vidéo serait bien plus difficile [que le mode Portrait]. Il fallait prendre en compte des données de profondeur d'une grande qualité pour les objets, les personnes, les animaux tout en tenant compte -bien évidemment- du mouvement.
Johnnie Manzari s’est montré assez philosophe, revenant sur le processus de conception et l’idée de départ qui portait le caractère intemporel des films, évoquant un retour aux sources. Tout comme l’équipe en charge du mode Portrait, ils ont dû étudier les portraitistes classiques (Avedon, Warhol, Rembrandt et les portraits au pinceau chinois) pour définir les fonctions d’éclairage. L’équipe du mode Cinématique s’est ainsi plongée dans l’histoire du cinéma, en contactant les grands cinéastes et chef-opérateurs du monde.
Cette étude a permis de détacher et d’étudier certaines techniques cinématographiques -comme la profondeur de champ réduite- et d’intégrer automatiquement des changements de mise au point d’un sujet à l’autre. Mais l'équipe a aussi étudié le rôle du regard ou des mouvements corporels, qu'elle considérait comme des outils de narration fondamentaux. En fin de compte, beaucoup d'observations sont devenues des problèmes d'apprentissage automatique vraiment difficiles à régler, avant d'être intégrés au mode Cinématique, qui utilise également des accéléromètres pour le suivi et le mouvement, ainsi que le Grand angle et la stabilisation optique.
