Dans les centaines de pages de conclusions déposées hier, Epic ne s’est pas gêné pour montrer du doigt certains comportements sans lien direct avec son dossier ou plutôt s’en servir pour montrer qu’Apple cherche à gagner de l’argent (comme toute entreprise). L’éditeur développe ainsi la question du déploiement d’iMessage sur les smartphones Android.
Sans grande surprise, les documents internes montrent la réticence des dirigeants à aller sur ce terrain. Il faut dire que l’exclusivité d’iMessage est un argument de vente suffisamment important pour la réserver à Apple. Pire son ouverture pourrait encourager -d’après Eddy Cue, Craig Federighi et Phil Schiller- les familles à acheter des smartphones Android pour leurs enfants (moins chers !)
Pour preuve cette série d’e-mails et d’extraits :
a. Dès 2013, Apple a décidé de ne pas développer une version d'iMessage pour l'OS Android. (Cue Dep. 92:22-93:1.) b. M. M. Cue a témoigné qu'Apple "aurait pu faire une version sur Android qui fonctionnait avec iOS", et ainsi donner "une compatibilité croisée avec la plate-forme iOS de sorte que les utilisateurs des deux plates-formes auraient pu échanger des messages entre eux de manière transparente". (Cue Dep. 92:5-9; 92:11-16.) c. Cependant, Craig Federighi, Apple's Senior Vice President of Software Engineering and the executive in charge of iOS, craignait que "iMessage sur Android ne serve simplement à supprimer [un] obstacle aux familles possédant un iPhone pour donner à leurs enfants des téléphones Android". (PX407, à la p. 122.) d. Phil Schiller a expliqué qu'Apple ne devrait pas offrir iMessage sur les appareils Android. (Cue Dep. 92:18-93:1.) e. En 2016, lorsqu'un ancien employé d'Apple a commenté que "la raison la plus difficile de quitter l'univers Apple est iMessage... iMessage équivaut à un verrouillage sérieux" de l'écosystème Apple, M. Schiller a commenté que "le déploiement d'iMessage vers Android nous fera plus de mal que de bien, cet e-mail illustre pourquoi". (PX416, p. '610 ; Cue Dep. 114:14-115:2)
