Apple News en France : une boite noire qui décide arbitrairement de l'audience des médias
Par Didier Pulicani - Publié le
Apple News n'est pas encore officiellement lancé en France, à se demander si le service arrivera un jour dans l'hexagone, alors qu'il est en place depuis plusieurs années déjà outre Atlantique.
En Europe, Apple se contente du fameux widget, accessible lorsque vous glissez l'écran d'accueil de votre iPhone/iPad vers la droite. Apparaissent alors quatre news, généralement en lien avec l'actualité du moment. A l'heure où j'écris ces lignes, on y trouve par exemple Le Monde, FranceTVInfo, le HuffPost ou encore l'Equipe :
Mais qui décide réellement de la sélection des articles ? Qui choisit les médias autorisés à apparaitre ? Souvent dans le tiercé, Libé semble avoir été mis de côté ces derniers mois. Chez sa filiale CheckNews, chargée de vérifier les informations, on se plaint même d'avoir perdu un tiers de son audience depuis l'été dernier, et d'avoir été depuis radié d'Apple News France.
Car c'est bien de cela qu'il s'agit : si un algorithme peut se décrypter, Apple News semble plutôt être le fruit d'une sélection manuelle. Vu l'audience potentielle (on parle ici de millions d'iPhone en France), l'impact est immédiat pour les journaux en ligne
Le groupe de Libération ne semble pas être le seul impacté, quelques sous-domaines du Figaro ont également été mis de côté
Mais toutes les GAFA ne fonctionnent pas de la même façon. Là où Google peut favoriser ponctuellement des médias plus confidentiels/spécialisés, en fonction des tendances ou de la popularité d'un article, Apple se contente plutôt d'une poignée de généralistes : sur Mac4Ever par exemple, il arrive souvent que l'on soit en Une de Google, mais de mémoire, jamais Apple ne nous a référencés, et c'est le cas de la plupart de nos confrères spécialisés (Tech, Cinéma, Automobile...) -alors que le sport semble déjà plus acceptable, sans que l'on ne sache vraiment pourquoi. Dans un autre registre, Apple a également pour habitude de sélectionner une petite brochette de médias et de YouTubers selon des critères propres à des décisions internes pour se rendre aux traditionnelles keynotes ou pour tester des produits en exclusivité, là encore, gage d'audience conséquente pour ces mêmes médias.
En Europe, Apple se contente du fameux widget, accessible lorsque vous glissez l'écran d'accueil de votre iPhone/iPad vers la droite. Apparaissent alors quatre news, généralement en lien avec l'actualité du moment. A l'heure où j'écris ces lignes, on y trouve par exemple Le Monde, FranceTVInfo, le HuffPost ou encore l'Equipe :
Mais qui décide réellement de la sélection des articles ? Qui choisit les médias autorisés à apparaitre ? Souvent dans le tiercé, Libé semble avoir été mis de côté ces derniers mois. Chez sa filiale CheckNews, chargée de vérifier les informations, on se plaint même d'avoir perdu un tiers de son audience depuis l'été dernier, et d'avoir été depuis radié d'Apple News France.
Du jour au lendemain, CheckNews s’est fait virer d’Apple News.se plaignent nos confrères
Apple News, c’est un des plus puissants dopants qui existe pour la presse. La manière dont la sélection des articles s’opère (un mystère total) fascine depuis l’origine, autant qu’elle suscite la critique. Parce qu’elle apparaît arbitraire. Parce que certains journaux n’apparaissent jamais, quand d’autres reviennent quotidiennement.
Car c'est bien de cela qu'il s'agit : si un algorithme peut se décrypter, Apple News semble plutôt être le fruit d'une sélection manuelle. Vu l'audience potentielle (on parle ici de millions d'iPhone en France), l'impact est immédiat pour les journaux en ligne
Notre vie, pas plus que notre manière de travailler, n’en ont été changés, bien sûr. Le nombre de visites sur les pages CheckNews a baissé. Voilà tout. L’épisode rappelle cette évidence de notre métier à l’ère numérique : l’audience globale n’est pas conditionnée uniquement par la «qualité» des articles. Elle est le fruit de paramètres sur lesquels on n’a pas la main. Et aussi le résultat du bon vouloir des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), qui peuvent décider du jour au lendemain, sans prévenir, d’amputer votre audience d’un tiers.rappelle CheckNews avec justesse.
Le groupe de Libération ne semble pas être le seul impacté, quelques sous-domaines du Figaro ont également été mis de côté
Apple News a également cessé de référencer leprécise Benjamin Ferran. Dans le lot, il y a donc régulièrement des gagnants et des perdants, une sorte de guide Michelin permanent où les étoiles sont données sans réelle justification au fil du temps. Si de l'extérieur, tout cela peut faire sourire, l'impact en terme de revenus (et donc d'emploi, de développement...) reste notable pour ces sites dont l'avenir se décide parfois selon le bon-vouloir de quelques personnes chargées du référencement.
@FigaroVox ainsi que les articles payants, tous médias confondus. Il ne reprend plus que des articles "standards" et gratuits.
Mais toutes les GAFA ne fonctionnent pas de la même façon. Là où Google peut favoriser ponctuellement des médias plus confidentiels/spécialisés, en fonction des tendances ou de la popularité d'un article, Apple se contente plutôt d'une poignée de généralistes : sur Mac4Ever par exemple, il arrive souvent que l'on soit en Une de Google, mais de mémoire, jamais Apple ne nous a référencés, et c'est le cas de la plupart de nos confrères spécialisés (Tech, Cinéma, Automobile...) -alors que le sport semble déjà plus acceptable, sans que l'on ne sache vraiment pourquoi. Dans un autre registre, Apple a également pour habitude de sélectionner une petite brochette de médias et de YouTubers selon des critères propres à des décisions internes pour se rendre aux traditionnelles keynotes ou pour tester des produits en exclusivité, là encore, gage d'audience conséquente pour ces mêmes médias.