Non, 250 chercheurs n'ont pas alerté de la "dangerosité des ondes des AirPods"
Par Didier Pulicani - Publié le
Tout est parti d'un article DailyMail publié il y a deux jours et qui a été repris depuis en boucle aujourd'hui dans les médias et les réseaux sociaux, laissant entendre que les AirPods provoquerait des risques de cancer.
L'article anglais commence comme ceci :
Or la fameuse pétition relayée ici date en fait de 2015. Quant aux AirPods d'Apple, cités à plusieurs reprises dans l'article, ils sont sortis fin 2016... et n'apparaissent nulle part dans la pétition. Pire, ce document n'évoque en fait aucunement les écouteurs sans-fil, le bluetooth ou même spécifiquement le cancer du cerveau ! Il s'agit apparemment d'une liberté prise volontairement par la journaliste, qui n'en est pas à son coup d'essai.
Quant aux propos du Dr Moskowitz, censés étayer l'article, ils datent, eux, de 2016 (Merci Mélinda), et n'ont rien à avoir avec la fameuse pétition, publiée une bonne année avant. La journaliste à l'origine du papier, Natalie Rahhal, n'en est pas à sa première publication de ce genre. Elle a cité le Dr Moskowitz à plusieurs reprises pour ce même quotidien, toujours sur des articles anti-ondes, comme ici plus récemment à propos de la 5G.
Quant au fond du sujet -la prétendue nocivité des radiations non-ionisantes, chère aux anti-ondes- aucune base scientifique n'a été jusque là en capacité de prouver formellement cette hypothèse sur l'homme. En revanche, les études bidonnées fleurissent et sont abondamment relayées : on se souvient de cette pseudo-expérience avec du cresson et des ondes WiFi... qui s'est révélée être une immense intox. En 2016, la plus grande étude sur les ondes des téléphones mobiles (nettement plus puissantes que celles du Blueooth ou que du WiFi, au passage) avait écarté tout lien entre l'usage du portable et le développement des cancers du cerveaux, qui sont restés plutôt stables ces dernières décennies. L'OMS se garde toutefois un droit de réserve sur le sujet, ayant classé ces ondes comme
L'article anglais commence comme ceci :
• De minuscules écouteurs Bluetooth sans fil s'insèrent dans le canal auditif
• 250 scientifiques de plus de 40 pays ont signé une pétition adressée à l'OMS et à l'ONU pour qu'ils mettent en garde contre le rayonnement radioélectrique issu des technologies sans fil
• La proximité des AirPod avec le cerveau et l'oreille interne peut augmenter les risques de cancer
• Il existe peu de recherches sur le Bluetooth et ses effets sur la santé, mais il utilise également le rayonnement radio
• De plus, les AirPods se parlent en utilisant un champ magnétique qui traverse le cerveau
• Un expert déclare qu'il y a peu de recherche à ce sujet mais «je ne peux pas imaginer que ce soit vraiment génial pour vous»
• 250 scientifiques de plus de 40 pays ont signé une pétition adressée à l'OMS et à l'ONU pour qu'ils mettent en garde contre le rayonnement radioélectrique issu des technologies sans fil
• La proximité des AirPod avec le cerveau et l'oreille interne peut augmenter les risques de cancer
• Il existe peu de recherches sur le Bluetooth et ses effets sur la santé, mais il utilise également le rayonnement radio
• De plus, les AirPods se parlent en utilisant un champ magnétique qui traverse le cerveau
• Un expert déclare qu'il y a peu de recherche à ce sujet mais «je ne peux pas imaginer que ce soit vraiment génial pour vous»
Or la fameuse pétition relayée ici date en fait de 2015. Quant aux AirPods d'Apple, cités à plusieurs reprises dans l'article, ils sont sortis fin 2016... et n'apparaissent nulle part dans la pétition. Pire, ce document n'évoque en fait aucunement les écouteurs sans-fil, le bluetooth ou même spécifiquement le cancer du cerveau ! Il s'agit apparemment d'une liberté prise volontairement par la journaliste, qui n'en est pas à son coup d'essai.
Nous sommes des scientifiques engagés dans l'étude des effets biologiques et sur la santé des champs électromagnétiques non ionisants (CEM). Sur la base de recherches publiées et revues par des pairs, nous sommes très préoccupés par l'exposition omniprésente et croissante aux CEM générés par les appareils électriques et sans fil. Ceux-ci incluent, mais ne sont pas limités à, les dispositifs émettant un rayonnement RF, tels que les téléphones cellulaires et sans fil et leurs stations de base, le Wi-Fi, les antennes de diffusion, les compteurs intelligents et les moniteurs pour bébé, ainsi que les dispositifs et infrastructures électriques. utilisé dans la fourniture d'électricité générant un champ électromagnétique à très basse fréquence (ELF EMF).
Quant aux propos du Dr Moskowitz, censés étayer l'article, ils datent, eux, de 2016 (Merci Mélinda), et n'ont rien à avoir avec la fameuse pétition, publiée une bonne année avant. La journaliste à l'origine du papier, Natalie Rahhal, n'en est pas à sa première publication de ce genre. Elle a cité le Dr Moskowitz à plusieurs reprises pour ce même quotidien, toujours sur des articles anti-ondes, comme ici plus récemment à propos de la 5G.
Quant au fond du sujet -la prétendue nocivité des radiations non-ionisantes, chère aux anti-ondes- aucune base scientifique n'a été jusque là en capacité de prouver formellement cette hypothèse sur l'homme. En revanche, les études bidonnées fleurissent et sont abondamment relayées : on se souvient de cette pseudo-expérience avec du cresson et des ondes WiFi... qui s'est révélée être une immense intox. En 2016, la plus grande étude sur les ondes des téléphones mobiles (nettement plus puissantes que celles du Blueooth ou que du WiFi, au passage) avait écarté tout lien entre l'usage du portable et le développement des cancers du cerveaux, qui sont restés plutôt stables ces dernières décennies. L'OMS se garde toutefois un droit de réserve sur le sujet, ayant classé ces ondes comme
potentiellement cancérogèneen 2011, une subtilité de langage qui laisse entre temps le champ libre à toutes les supputations.