Cette année, Jony Ive a remporté le prix Stephen Hawking Fellowship décerné par la Cambridge Union Society. Et justement, le designer vient d’y tenir une conférence sur son travail et les nombreux dilemmes du quotidien. Selon The Independent, l’échange était très fin, à savoir intellectuellement riche, mais toujours accessible, dense et fascinant.
Après une introduction sur la place centrale de la curiosité, il s’est très vite atelé au sujet du jour : la résolution des problèmes techniques face à la créa (qui a dit autonomie d’un iPhone ?). Il en profite d’ailleurs pour révéler une petite anecdote rigolote sur ses débuts. A l’époque, il craignait d'être technologiquement inapte, une idée qui se serait estompée à la première utilisation d’un Mac.
Avec le Mac, en 1988, je pense avoir appris deux choses. La première est que j’étais capable de l’utiliser. Et j'ai adoré le faire et c'est devenu un outil très puissant qui m'a aidé à concevoir et à créer. La deuxième est -je pense- une sorte d’acceptation plutôt embarrassante. Je venais de terminer quatre années d’études en design, et j’ai réalisé que ce que l’on fait représente ce que l’on est.
Évoquant succinctement son parcours, il apprécie une approche presque infantile, à savoir un complet émerveillement, un total enchantement du processus créatif. Il avoue sans peine aimer l'imprévisibilité et la surprise. L'ensemble du processus est fabuleusement terrifiant et tellement incertain. Jony Ive a ensuite partagé ses idées sur la nuance et l’équilibre face aux problèmes techniques, comment trouver l’équilibre entre la liberté de la création et la contrainte matérielle.
Il reconnaît là un conflit fondamental entre deux manières de penser très différentes, souvent en conflit direct, allant même jusqu’à l’absurde (the utterly absurd). Mais au final, il est persuadé que cette philosophie a permis la création de l’iPhone.
Et après avoir exposé ce vaste dilemme, il reprend finalement les propres mots de Steve Jobs pour ouvrir le débat : Il y a beaucoup de façons d'être en tant que personne. Les gens expriment leur profonde gratitude de différentes manières. Mais je crois que l’un des meilleurs moyens est de créer quelque chose de merveilleux et de le montrer au monde. Mais on ne peut pas rencontrer tous le monde, on ne peut pas leur serrer la main. On n'entendera jamais toutes les histoires, et on ne leur racontera pas la notre. Mais d'une manière ou d'une autre, lorsque vous créez quelque chose avec beaucoup de soin et d'amour, vous transmettez quelque chose. Et c’est une manière d’exprimer sa profonde gratitude au reste de notre espèce.
