Spotify "La validation de l'App Store est une arme anti-concurrentielle"
Par Didier Pulicani - Publié le
L'affaire ferait suite à une mise à jour de l'application, refusée par nos amis les lutins. S'il est difficile de savoir ce qui a réellement posé problème, Spotify évoque une promotion temporaire de son abonnement à 0,99$ pendant 3 mois, mise en avant sur l'app iOS. Cette offre aurait particulièrement déplu à Apple, qui se serait alors réfugiée derrière ses règles qui régissent le fonctionnement de l'App Store pour censurer sa publication.
Dès lors, Spotify a envoyé une missive au département légal d'Apple, en prenant soin de mettre la classe politique et quelques journalistes dans la boucle.
Ce dernier épisode soulève de graves inquiétudes au niveau du droit américain et européen en matière de concurrence [...] De manière récurrente, Apple tente d'exclure et de diminuer la compétitivité de Spotify sur iOS, perçu ici comme un rival d'Apple Music [...] nous ne pouvons pas laisser Apple utiliser le processus de validation de l'App Store comme une arme destinée à nuire à la concurrence.La problématique autour de l'App Store, lorsqu'Apple est à la fois juge et parti, apparait de manière récurrente depuis le lancement de l'iPhone, sans qu'Apple ne se montre très coopérante. Tout juste a-t-elle concédé à baisser sa marge à 15% sur les abonnements, à partir d'une année de souscription.
D'ailleurs, Spotify se plaint également des exigences en matière de paiements. Apple ne force pas les apps à utiliser le système de facturation de l'App Store... mais elle interdit tous les autres ! Spotify n'a donc d'autre choix que de reverser 30% de commissions à Apple sur chaque abonnement, tout en permettant à ses utilisateurs de payer le service moins cher... en dehors de l'app. Cette position avait poussé certains éditeurs (comme Amazon) à supprimer totalement le paiement de leurs applications, plutôt que de devoir reverser une dîme à la firme de Cupertino.
En portant l'affaire publiquement, Spotify espère surtout une réaction politique en Europe et aux USA, tout en prenant le risque de se faire exclure de la boutique d'Apple. Reste que la part de marché d'iOS est certainement encore trop faible pour engager des procédures pour abus de position dominante, comme en ont fait les frais Microsoft ou Google ces dernières années.
Source