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L'iPad, une révolution marketing selon les Échos

Par Arnaud Morel - Publié le

La presse est parfois assez marrante. Les Échos consacrent, ce matin, un long article au succès de l'iPad, l'un des appareils qui s'est le plus vendu sur sa première année d'existence de toute l'histoire de l'électronique. L'attrait de la tablette d'Apple - près de 20 millions d'exemplaires écoulé sur un an - semble cependant un brin mystérieux pour le quotidien économique.

Et pourtant. Malgré son impressionnante rapidité d'adoption, l'iPad n'a pas vraiment révolutionné les usages numériques. Après tout, il s'agit d'un grand iPhone : même interface tactile, mêmes icônes, même accès à iTunes et à l'Appstore, expliquent Maxime Amiot et Anne Feitz. Diantre, cette vieille antienne, de retour. Le quotidien affine pourtant ses arguments : l'agence FullSix a montré que 87 % des utilisateurs français d'iPad l'utilisent chez eux, dans leur salon ou leur chambre. Une « mobilité à domicile » déjà délivrée par les PC portables. et de continuer : l'iPad sert à surfer, à lire, à jouer, autant de pratiques habituelles du PC.

Le vrai grief vient, en fait, un peu plus loin dans l'article : la presse ne sera pas sauvée par l'iPad, et c'est bien là tout le problème. les ventes de presse sur iPad restent largement en deçà des espérances. Les meilleures (celles du mensuel américain « Wired » par exemple) se chiffrent à quelques dizaines de milliers par numéro. En France, au mieux, elles atteignent quelques milliers. Certains éditeurs ont pourtant lourdement investi pour offrir une application réellement enrichie par rapport au papier. Au « Point », elle occupe même cinq personnes à plein-temps, précise le quotidien.

L'iPad, une révolution marketing selon les Échos


Dommage que Les Échos instruisent uniquement à charge. Sans ça, ils se seraient aperçus de ce que l'iPad révolutionne : l'informatique. Accessible au plus grand nombre, sans nécessité de tout un fatras technologique à apprendre sans comprendre, l'iPad ouvre l'informatique aux publics qui y étaient rétifs, ou en étaient exclus. Les personnes âgées, les jeunes enfants, certaines personnes souffrant de déficiences, les utilisateurs en condition de mobilité extrême, notamment. Si la presse n'est pas révolutionnée par l'iPad c'est que la crise de la presse ne tient pas au medium, mais au contenu. Coincée entre perte de ressources liées à la publicité et à l'effondrement des ventes de papier, acculée par la presse gratuite, la presse payante a besoin de se repenser en profondeur. C'est sans doute difficile de l'avouer.

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