Une keynote pour une seule nouveauté, il faut avouer que la récolte de printemps fut un peu maigre, si l'on compare la conférence avec le reste des événements de l'année (WWDC, iPhone...).
L'iPad est également un produit dont la croissance s'est arrêtée il y a quelques années, et qui peine à rebondir, malgré des ventes qui ont légèrement repris des couleurs en 2017. Véritable dada de Steve Jobs, c'est dans l'éducation qu'Apple espère voir sa tablette se refaire plus largement une santé. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la firme à mis le paquet sur la partie logicielle, et a tenté de faire baisser un peu les tarifs du même coup.
Mais l'iPad 6 est-il malgré tout une bonne tablette ? Après des débats endiablés en interne, je vous propose aujourd'hui d'écouter chaque membre de la rédaction.
Laurence :
Le nouvel iPad trouvera-t-il sa place dans le cartable ? Présenté comme une solution plus accessible au monde de l’éducation, il offre deux avantages indéniables : son prix et la compatibilité avec l’Apple Pencil (en supplément). Mais en contrepartie, il ne présente pas de nouveautés techniques et récupère un écran non laminé, la puce de l’iPhone 7 ou encore -et ce n’est pas des moindres- 32 go pour la version de base. Ce dernier point risque fortement de limiter son utilisation au quotidien -même pour le public visé- avec des applications ou des contenus de plus en plus « lourds » à gérer (il faut par exemple compter 1 go pour installer Procreate et quelques brosses sympas). Il est difficile de considérer qu’il s’agit là uniquement d’un cahier numérique et d’imaginer le restreindre à un usage « bureautique » pour un exposé de sciences. Alors, installer un seul film ou même un ou deux jeux pourrait s’avérer aussi problématique. L’accès à un Cloud plus important ne résoudra pas toujours cette question, les applications devant quand même être installées et le WiFi n’étant encore pas disponible partout, et encore moins dans tous les écoles françaises (les USA sont certainement mieux lôtis que nous). Alors, même pour ce prix, on aurait pu espérer au moins 64 go de base, car la créativité prend de la place quel que soit l’âge.
Arthur :
Avec ce nouvel iPad, Apple propose enfin une solution intéressante en entrée de gamme, qui conviendra sans doute aux clients dont le budget est plus serré ou qui n’ont simplement pas besoin des options plus pointues offertes à l’iPad Pro, lequel n’est désormais plus le seul à pouvoir profiter de l’Apple Pencil. Certes, l’iPad 6 peut être vu comme « relativement cher pour ce qu’il est » (mais à quel produit du catalogue de la Pomme ne pourrait s’appliquer cette sentence, mis à part peut-être les AirPods ?), mais il reste toutefois bien plus abordable que les autres tablettes d’Apple, et même davantage que son devancier -ce qui est plutôt rare pour les nouveaux produits de Cupertino- tout en offrant de meilleures prestations. Principalement destiné au secteur de l’éducation, ce nouvel iPad pourra sans doute faire de l’oeil à tous ceux qui hésitaient à faire l’acquisition d’un iPad 5, avec un tarif inférieur d’environ 50€ sans le Pencil (lequel ne sera pas une priorité pour de nombreux utilisateurs). Par ailleurs, les moins pressés pourront probablement patienter quelques semaines pour retrouver ces nouveaux modèles dans les rayons du Refurb, à un tarif encore plus bas que celui de l’iPad 5 reconditionné, et où l’iPad Pro « équivalent » (9,7 pouces, Wifi, 32Go) est en vente à partir de 529€, avec un processeur A9X (au lieu d’un A10 pour le nouvel iPad), sans Gamut P3 ni écran 120Hz (comme l’iPad 6), et toujours sans l’Apple Pencil.
Didier :
L'iPad "classique" voit son prix baisser de 50€, tout en gagnant une fonctionnalité inédite à ce tarif, avec la prise en charge de l'Apple Pencil. De ce point de vue, on ne peut donc que se réjouir devant ce "mini" iPad Pro à prix plancher. Pour autant, je suis un peu déçu. D'une part, car le tarif US dédié à l'éducation (299$ soit 240€ HT) reste bien inférieur aux prix proposés en Europe -où le secteur éducatif paie la TVA. Mais surtout, car Apple propose une tablette avec des composants assez vieillots (l'A10 de l'iPhone 7, pas de 4k, seulement 720p en façade, écran non laminé) dans un design très classique (le boitier de l'iPad Air 1 !), sans réelle nouveauté (pas de Face ID ou d'écran bord à bord). Pire, la version d'entrée de gamme dotée de 32Go devient clairement insuffisante au regard de ses capacités créatives surtout avec des applications de plus en plus gourmandes localement et avec des environnements éducatifs parfois loin du très haut débit ou même du WiFi. Finalement, avec un stylet (100€ en France) et un peu de mémoire (128Go, +100€), on arrive à 499€/549€, soit un tarif voisin de celui d'un iPad Pro du Refurb (529€ en 9,7"), et l'on hésiterait presque avec le modèle de 10,5" (629€ en 64Go). Quant à celui qui recherche le meilleur prix, il préférera un iPad 5 à 289€, toujours sur le Refurb...
Laetitia :
L’iPad 6 a été présenté comme une tablette destinée au domaine éducatif. Il ne répondra donc pas aux exigences du public visé par les autres appareils de la gamme mais son faible prix permettra à des écoles de s’équiper et de proposer aux élèves un véritable outil ludique permettant de changer la vision de l’apprentissage de certaines matières. Des classes entières pourraient bénéficier d’un nouveau système d’éducation, plus interactif et facilitant l’échange entre les professeurs et les élèves. Et de plus petits établissements pourront faire découvrir cet interface lors d’ateliers (comme c’est déjà le cas avec des ordinateur) sans avoir à mettre entre les mains des élèves un équipement hors de prix mais efficace et simple. Je reste cependant très septique concernant son utilisation dans le domaine de la création : dessin, photo, vidéo etc. Ses faibles capacités de stockage ainsi que ses composants vieillissant les rendront très rapidement obsolètes voir inutilisables. Pour les mêmes raisons, je ne vois pas non plus cet appareil dans le sac d’un étudiant en enseignement supérieur. Bien trop limité, il ne peut pas présenter une solution satisfaisante à une utilisation plus poussée.
June :
Cupertino renouvelle son offre iPad d’entrée de gamme avec un modèle équipé d’une puce A10 et dont l’attrait principal provient de sa compatibilité avec l’Apple Pencil. De ce point de vue, on ne peut que se féliciter de voir arriver une tablette plus accessible financièrement, qui permettra peut-être un effet locomotive bénéfique sur l’adoption plus globale des fonctionnalités du stylet dans l’écosystème iOS. Toutefois, quelques habitudes agaçantes viennent tiédir le propos, comme l’espace de stockage limité à 32 Go pour le modèle de base, qu’Apple ne devrait plus proposer en 2018, et qui oblige presque à dépenser 449 € pour assurer la pérennité de son achat. Seulement, à ce niveau de prix on se retrouve avec une épaisseur « vintage » et un écran non laminé qui l’est tout autant. Difficile alors de ne pas entendre le chant des sirènes du refurb, louant les mérites des iPad Pro 9,7 et 10,5 à la note encore plus salée. Enfin, les 100 euros demandés pour profiter de l’ "expérience" Apple Pencil -avec une facture approchant alors les 550 euros- éloignent d’autant l’idée d’un achat raisonnable, y compris pour les établissements à caractère éducatif.
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