Et si l'A9X de l'iPad Pro n'était pas aussi puissant qu'on aimerait nous le faire croire ?
Par Didier Pulicani - Publié le
Ces dernières semaines, une grande partie de la presse s'est un peu enflammée autour la puissance supposée de l'iPad Pro. A coup de benchs et de démonstrations d'usage, quantité de sites tentent de démontrer que la tablette surclasse très souvent un ordinateur, y compris les derniers Core iX d'Intel qui équipent les Surface Pro de Microsoft.
Il faut dire qu'Apple n'a pas ménagé les journalistes en évoquant dès la keynote que son SoC A9X était de
Gordon Mah Ung n'est pas un
Pour Gordon, la plus grosse erreur des journalistes consiste à ne baser leurs benchs que sur l'outil
Ce chiffre représente pourtant un tiers du résultat sur les entiers, une pondération jugée excessive par beaucoup. Il faut bien comprendre que certaines puces sont particulièrement optimisées pour certains traitements alors qu'elles se monteront nettement moins à l'aise sur d'autres tâches. Difficile dans ces conditions, pour les éditeurs de ces programmes, de proposer un outil réellement objectif. Linus Torvalds juge même régulièrement Geek Bench (et la plupart des programmes de ce type) comme de véritables
En guise d'alternative, le journaliste publie ici des benchs issus de TabletMark3, un outil qui juge les performances en se basant sur des routines plus proches du
Le résultat obtenu avec ce programme (lui aussi, forcément sujet à controverses) se montre cette fois nettement à l'avantages des puces Intel... et quelque part, plus réaliste lorsqu'on met en perspective les prix, la consommation et le niveau de technologie de chaque puce :
Le problème se pose aussi côté GPU. Apple vante à chaque nouvelle version de sa puce, ses qualités graphiques, souvent présentées comme 2 à 4 fois plus rapide que l'itération précédente, là où les GeForce et les Radeon arrivent à peine -et c'est déjà pas mal- à performer de 15 à 20% chaque année. Mais là encore, tout dépend à quel test on se fie...
Avec le programme Ice Storm Unlimited de 3DMark, qui simule la physique d'un moteur 3D de jeu vidéo avec les libs utilisées notamment par Grand Theft Auto V, Trials HD etc, on se rend compte que le GPU intégré d'Intel conserve encore une belle avance face à la puce d'Apple. Même la Surface Pro 3 (qui n'est plus toute jeune) apparait ici nettement devant l'iPad :
L'app permet également -c'est amusant- de tester les performances 3D du CPU (sans le GPU, donc), une utilisation peu habituelle, mais nettement plus efficace sur les puces x86 :
A l'arrivée, notre confrère considère toujours l'A9X comme un excellent processeur mobile, capable de rivaliser selon lui avec les meilleurs puces ARM du marché (comme le Tegra K1 d'NVidia par exemple). Il trouve en revanche la mise en perspective souvent mal faite lorsqu'il s'agit de comparer différentes architectures, et notamment les processeurs Core iX d'Intel.
Source
Il faut dire qu'Apple n'a pas ménagé les journalistes en évoquant dès la keynote que son SoC A9X était de
la même trempe que celui des ordinateurs fixes. Là où les gros CPU d'Intel nécessitent entre 15 et 100 Watts pour fonctionner, voilà qu'une petite tablette qui ne grappille que quelques Watts serait tout à coup capable de rivaliser avec un Core i7, y compris sur le plan graphique ? Pour étayer son argumentaire, la Pomme a offert quelques démonstrations pratiques au public, comme la possibilité de traiter 3 flux 4x simultanés, chose parfois compliquée, y compris sur un ordinateur portable haut-de-gamme.
Gordon Mah Ung n'est pas un
Apple Hater, mais il s'agit tout de même du rédacteur en chef de PC World, un site habituellement plutôt en faveur du duo Windows/Intel. Mais contrairement à TheVerge, Re/Code et autres Mashable, on peut imaginer que son média ne subisse pas encore trop les influences de Cupertino, ce qui lui permet de publier ce long décryptage autour de l'A9X. Même si le dossier est forcément un peu orienté, il a le mérite de remettre à plat quelques idées reçues et de garder la tête froide face à cette débauche de marketing exacerbé.
Pour Gordon, la plus grosse erreur des journalistes consiste à ne baser leurs benchs que sur l'outil
Geek Benchsde Primatelabs. Cet utilitaire multiplateforme offre en effet des scores transversaux, que vous ayez un téléphone, un Mac, un PC ou une tablette, ce qui permet alors de dresser des comparatifs entre des architectures et des CPU pourtant très différents. Certains spécialistes pointent cependant la pondération de ces scores, pas toujours très favorables aux puces Intel. Petit exemple, le chiffrage SHA2 est particulièrement bien optimisé par les puces AX d'Apple, dont la dernière version met une grosse fessée à presque tous les CPU Intel du marché, y compris des modèles qui consomment presque 100 Watts :
Ce chiffre représente pourtant un tiers du résultat sur les entiers, une pondération jugée excessive par beaucoup. Il faut bien comprendre que certaines puces sont particulièrement optimisées pour certains traitements alors qu'elles se monteront nettement moins à l'aise sur d'autres tâches. Difficile dans ces conditions, pour les éditeurs de ces programmes, de proposer un outil réellement objectif. Linus Torvalds juge même régulièrement Geek Bench (et la plupart des programmes de ce type) comme de véritables
programmes de m*****, sans réelle valeur comparative.
En guise d'alternative, le journaliste publie ici des benchs issus de TabletMark3, un outil qui juge les performances en se basant sur des routines plus proches du
monde réel: HDR, surf sur le web, envoi d'e-mails... Si cela vous intéresse, l'éditeur a publié un livre blanc qui regroupe l'ensemble des libs, compilateurs et des technologies employées sur chacun des appareils.
Le résultat obtenu avec ce programme (lui aussi, forcément sujet à controverses) se montre cette fois nettement à l'avantages des puces Intel... et quelque part, plus réaliste lorsqu'on met en perspective les prix, la consommation et le niveau de technologie de chaque puce :
Le problème se pose aussi côté GPU. Apple vante à chaque nouvelle version de sa puce, ses qualités graphiques, souvent présentées comme 2 à 4 fois plus rapide que l'itération précédente, là où les GeForce et les Radeon arrivent à peine -et c'est déjà pas mal- à performer de 15 à 20% chaque année. Mais là encore, tout dépend à quel test on se fie...
Avec le programme Ice Storm Unlimited de 3DMark, qui simule la physique d'un moteur 3D de jeu vidéo avec les libs utilisées notamment par Grand Theft Auto V, Trials HD etc, on se rend compte que le GPU intégré d'Intel conserve encore une belle avance face à la puce d'Apple. Même la Surface Pro 3 (qui n'est plus toute jeune) apparait ici nettement devant l'iPad :
L'app permet également -c'est amusant- de tester les performances 3D du CPU (sans le GPU, donc), une utilisation peu habituelle, mais nettement plus efficace sur les puces x86 :
A l'arrivée, notre confrère considère toujours l'A9X comme un excellent processeur mobile, capable de rivaliser selon lui avec les meilleurs puces ARM du marché (comme le Tegra K1 d'NVidia par exemple). Il trouve en revanche la mise en perspective souvent mal faite lorsqu'il s'agit de comparer différentes architectures, et notamment les processeurs Core iX d'Intel.
J'aimerais bien voir OS X tourner avec une puce A9Xs'amuse-t-il, car le vrai problème avec la tablette d'Apple est bien de comparer ce qui est comparable : il n'existe à ce jour pratiquement aucun logiciel ou système d'exploitation de
la même trempe que celui d'un ordinateur. Comparer un export 4k dans iMovie ou un calcul JavaScript dans un browser ne sera jamais suffisant pour mettre en perspective deux mondes si différents.
Source