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Sora, le générateur de vidéos d’OpenAI : génial, mais toujours pas pour nous (vidéo)

Par Vincent Lautier - Publié le

OpenAI a enfin lancé Sora, son générateur de vidéos par intelligence artificielle ultra-attendu. Mais voilà, comme d’habitude, l’Europe (et donc la France) est mise de côté. On vous explique pourquoi, ce que Sora propose, et comment les plus malins pourraient y accéder quand même depuis la France.

Visuel : Marques Brownlee
Visuel : Marques Brownlee


Des vidéos générées par IA, mais réservées au reste du monde



Dévoilé en février dernier, Sora est désormais accessible à un public mondial… sauf en Europe. OpenAI a clairement dit non à l’Union européenne pour le moment, invoquant des contraintes liées aux régulations comme le RGPD et le Digital Markets Act. Résultat, la France et ses voisins doivent patienter, comme ce fut le cas pour d’autres innovations d’OpenAI (coucou ChatGPT Voice).

Pour ceux qui peuvent y accéder, Sora permet de générer des vidéos d’une durée maximale de 20 secondes et d’une résolution allant jusqu’à 1080p. Pratique pour les intros de vidéos, des projets artistiques ou des animations stylisées. Mais attention, l’outil est réservé aux abonnés ChatGPT Plus (22,99 €/mois) et ChatGPT Pro (200 €/mois). Les utilisateurs de ChatGPT gratuit n’ont pour le moment accès à rien via Sora.



Bluffant, mais pas parfait



Selon les premiers tests, Sora impressionne par sa capacité à comprendre des descriptions textuelles et à les transformer en vidéos. Besoin d’une scène cinématique de drone ou d’un effet visuel pour un projet pro ? Sora peut le faire. Il intègre même un mode Storyboard pour enchaîner plusieurs séquences et une fonction Blend pour des transitions fluides. Vous pouvez voir pas mal d'expérimentations réalisées par le Youtubeur Marques Brownlee, qui a eu la chance de pouvoir tester le produit en exclusivité avant son annonce.

Mais tout n’est pas parfait. Ceux qui l’ont testé, comme le youtubeur Marques Brownlee, pointent plusieurs problèmes. Par exemple, les mouvements complexes ou les interactions physiques ne sont pas toujours bien gérés. Imaginez un animal qui se déplace : ses pattes peuvent bouger dans tous les sens, sans suivre le reste du corps. Certaines textures ou éléments fixes dans les vidéos se mélangent mal avec les objets en mouvement. Si vous espériez des vidéos photoréalistes parfaites, vous risquez d’être déçu.

Cela dit, Sora semble très doué pour des rendus moins réalistes. Les séquences animées ou les intros stylisées, par exemple, offrent des résultats beaucoup plus cohérents et convaincants.

Visuel : Marques Brownlee
Visuel : Marques Brownlee


Pas disponible ici… sauf si vous trichez un peu



Alors, comment profiter de Sora depuis la France ? Officiellement, c’est impossible. Les adresses IP européennes sont bloquées, et OpenAI menace de suspendre les comptes qui tenteraient de contourner cette restriction. Mais soyons clairs, certains utilisateurs passent bien sûr par un VPN pour accéder au service.

Pour ceux qui veulent tenter le coup, c’est relativement simple : activez un VPN, connectez-vous à un serveur américain, et souscrivez à un abonnement ChatGPT (Plus ou Pro). Il semblerait que cela fonctionne si votre compte n’a pas été créé en Europe, donc si vous aviez un ancien compte, vous risquez de devoir en créer un nouveau connecté à votre VPN. Pour trouver un bon VPN, c’est en cliquant sur ce lien.

Une fois connecté, Sora accepte même les prompts en français. L’interface est en anglais, mais elle reste intuitive, avec des options de personnalisation et un système de crédits qui régule la création des vidéos. Attention tout de même : les premières de heures de lancement ont été marqués par des files d’attente interminables et quelques bugs.

OpenAI
OpenAI


Pourquoi l’Europe est encore mise de côté ?



Comme pour ChatGPT Voice ou DALL-E, OpenAI ne veut pas risquer de se frotter à la législation européenne, jugée trop contraignante. Sam Altman, le patron d’OpenAI, a d’ailleurs confirmé sur X que l’entreprise espérait résoudre ces problèmes en 2025. Mais pour l’instant, ils préfèrent jouer la carte de la prudence.

Il faut dire que des outils comme Sora soulèvent des questions éthiques. OpenAI a renforcé ses garde-fous : filigranes sur toutes les vidéos, contrôle des métadonnées et interdiction temporaire d’animer des visages humains pour éviter les deepfakes. Malgré tout, les risques d’abus sont une préoccupation majeure.

Et ensuite ?



OpenAI travaille déjà sur des améliorations pour Sora. Une tarification plus flexible et adaptée à différents types d’utilisateurs est prévue pour 2025. Les ingénieurs planchent aussi sur la gestion des mouvements complexes et des longues séquences, deux points faibles de l’outil actuellement.

En attendant, les créateurs européens devront ronger leur frein ou trouver des moyens détournés pour tester cette IA prometteuse. Sora impressionne, mais son absence en Europe nous rappelle que les régulations peuvent parfois freiner l’accès aux technologies les plus innovantes, et c’est parfois frustrant.

Pour l’instant, on ne peut donc que regarder de loin ce que les utilisateurs américains et asiatiques créent avec Sora. Mais si OpenAI parvient à franchir le mur réglementaire européen, cette IA pourrait bien devenir un incontournable pour les créateurs de contenu. D’ici là, patience, ou sortez votre VPN.