Les panneaux solaires et batteries plug&play bientôt interdits en France ? La filière s'inquiète
Par Didier Pulicani - Publié le
Si l'Europe est souvent accusée de vouloir trop régulier, la France reste la championne dans la création de normes trop spécifiques, surtout dès qu'un nouveau marché prend son essor, comme c'est actuellement le cas avec les solutions solaires plug&play.
La récente évolution de la norme électrique basse tension C15-100 inquiète en effet toute la filière, car elle impose des restrictions qui pourraient contraindre les fabricants à retirer leurs produits du marché...
Le 23 août dernier, l’ Association française de normalisation (AFNOR) a en effet publié une actualisation de la norme NF C15-100, qui définit les conditions de conformité des installations électriques des bâtiments en vue de garantir la sécurité des personnes et des biens. Cette actualisation ne sera entièrement applicable qu’à compter du 23/08/2025.
Problème, elle semble imposer des restrictions sur les nouvelles installations électriques qui risquent de mettre à mal l'idée même de panneaux solaires et de batteries plug&play. Le fabricant Sunology mais aussi le Syndicat des énergies renouvelables (SER) (qui regroupe plus de 540 adhérents, représentant un secteur générant plus de 166 000 emplois) nous ont alertés sur le problème.
Pour faire simple, la norme voudrait interdire de pouvoir brancher des batteries et panneaux solaires dans une prise
Les kits plug&play proposés actuellement sur le marché sont très efficaces pour réduire sa consommation électrique facilement et nous en avons fait la démonstration à plusieurs reprises dans notre série EcoTech dédiée à ces technologies.
S'il est indispensable de sécuriser tout appareil électrique que l'on branche sur son réseau domestique, attention à ne pas vouloir réglementer à outrance, au risque de voir un marché porteur et plutôt écologique se retrouver au pied du mur, sans solution technique.
L'intérêt du plug&play est justement de pouvoir moduler manuellement son installation, y compris en location et de conserver une certaine souplesse pour l'auto-consommation. Par ailleurs, nous estimons que le particulier doit pouvoir revendiquer sa propre responsabilité dans la gestion de son réseau électrique domestique : personne ne contrôle si vous branchez un fer à repasser, une voiture et un chauffage électrique pendant des heures, sur une multi-prise ou une section de câble inadaptée. A chacun de s'assurer que son réseau est correctement dimmensionné en fonction des usages. Et en cas de doute, une rapide analyse d'un professionnel ne coûte pas grand chose.
Enfin, les kits solaires vendus dans le commerce revendiquent des puissances assez modestes, entre 400 et 900W, rarement de façon très soutenue. Les fabricants précisent généralement que plusieurs kits doivent être branchés sur des circuits différents, afin de minimiser encore les problèmes éventuels. Le risque semble donc assez minime au regard de l'intérêt qu'apporte ce type de solutions. Des pré-requis simples (limitation de puissance par circuit, différentiels 30mA, câblage adaptés...) suffisent généralement à ne courir aucun risque.
La récente évolution de la norme électrique basse tension C15-100 inquiète en effet toute la filière, car elle impose des restrictions qui pourraient contraindre les fabricants à retirer leurs produits du marché...
Les panneaux solaires plug&play bientôt interdits en France ?
Le 23 août dernier, l’ Association française de normalisation (AFNOR) a en effet publié une actualisation de la norme NF C15-100, qui définit les conditions de conformité des installations électriques des bâtiments en vue de garantir la sécurité des personnes et des biens. Cette actualisation ne sera entièrement applicable qu’à compter du 23/08/2025.
Problème, elle semble imposer des restrictions sur les nouvelles installations électriques qui risquent de mettre à mal l'idée même de panneaux solaires et de batteries plug&play. Le fabricant Sunology mais aussi le Syndicat des énergies renouvelables (SER) (qui regroupe plus de 540 adhérents, représentant un secteur générant plus de 166 000 emplois) nous ont alertés sur le problème.
Pour faire simple, la norme voudrait interdire de pouvoir brancher des batteries et panneaux solaires dans une prise
standard,
un générateur d’énergie électrique ne doit pas être connecté à un circuit terminal par le moyen d’un socle de prise ou d’une ficheprécise la norme, qui ne précise toutefois pas spécifiquement si cela concerne aussi les générateurs mobiles (batteries, onduleurs...). En Europe, la pratique n'est pas autorisée partout, une limite de 600W par circuit est imposée en Allemagne ou en Suisse. En France, l'ADEME recommandait jusque là 900W par circuit (2,5mm2 ) et encourageait la pratique, d'où l'étonnement de cette nouvelle norme.
Enerplan et le SER alertent sur le risque que cette actualisation normative vienne nuire au déploiement des kits solaires dits Plug and Play (générateur solaire d’énergie électrique mobile à brancher directement dans une prise de courant). Ces solutions peu onéreuses sont aujourd’hui en plein essor car elles permettent aux consommateurs un premier pas dans l’autoconsommation par un accès immédiat et sans travaux à une électricité auto-consommée, donc à des factures allégées.
A la lecture de cette norme actualisée, un besoin de clarification apparaît évident car il est dans un premier temps mentionné que le domaine d’application de la norme vise “Le matériel électrique basse tension destiné à faire partie de l’installation fixe”. Pourtant, ce même document vient peu après affirmer que “un générateur d’énergie électrique ne doit pas être connecté à un circuit terminal par le moyen d’un socle de prise ou d’une fiche » (mentionnée au point 551.7.2). Pourtant, les kits Plug and play sont des générateurs d’électricité mobiles, ils sont amovibles, transportables, ajustables.
Enerplan et le SER rappellent que ces kits font déjà l’objet d’un référentiel technique très précis : le Guide kit photovoltaïque Autoconsommation plug & play
A la lecture de cette norme actualisée, un besoin de clarification apparaît évident car il est dans un premier temps mentionné que le domaine d’application de la norme vise “Le matériel électrique basse tension destiné à faire partie de l’installation fixe”. Pourtant, ce même document vient peu après affirmer que “un générateur d’énergie électrique ne doit pas être connecté à un circuit terminal par le moyen d’un socle de prise ou d’une fiche » (mentionnée au point 551.7.2). Pourtant, les kits Plug and play sont des générateurs d’électricité mobiles, ils sont amovibles, transportables, ajustables.
Enerplan et le SER rappellent que ces kits font déjà l’objet d’un référentiel technique très précis : le Guide kit photovoltaïque Autoconsommation plug & play
L'avis de Mac4Ever
Les kits plug&play proposés actuellement sur le marché sont très efficaces pour réduire sa consommation électrique facilement et nous en avons fait la démonstration à plusieurs reprises dans notre série EcoTech dédiée à ces technologies.
S'il est indispensable de sécuriser tout appareil électrique que l'on branche sur son réseau domestique, attention à ne pas vouloir réglementer à outrance, au risque de voir un marché porteur et plutôt écologique se retrouver au pied du mur, sans solution technique.
L'intérêt du plug&play est justement de pouvoir moduler manuellement son installation, y compris en location et de conserver une certaine souplesse pour l'auto-consommation. Par ailleurs, nous estimons que le particulier doit pouvoir revendiquer sa propre responsabilité dans la gestion de son réseau électrique domestique : personne ne contrôle si vous branchez un fer à repasser, une voiture et un chauffage électrique pendant des heures, sur une multi-prise ou une section de câble inadaptée. A chacun de s'assurer que son réseau est correctement dimmensionné en fonction des usages. Et en cas de doute, une rapide analyse d'un professionnel ne coûte pas grand chose.
Enfin, les kits solaires vendus dans le commerce revendiquent des puissances assez modestes, entre 400 et 900W, rarement de façon très soutenue. Les fabricants précisent généralement que plusieurs kits doivent être branchés sur des circuits différents, afin de minimiser encore les problèmes éventuels. Le risque semble donc assez minime au regard de l'intérêt qu'apporte ce type de solutions. Des pré-requis simples (limitation de puissance par circuit, différentiels 30mA, câblage adaptés...) suffisent généralement à ne courir aucun risque.