Test Anker SOLIX Solarbank 2 : le meilleur kit solaire + stockage 2024 ?
Par Didier Pulicani - Publié le
Après le premier système Solix Solarbank déjà très réussi (que nous avions testé il y a quelques mois), le fabricant chinois récidive avec une seconde version encore plus aboutie ! Nous la testons déjà depuis quelques semaines, l'occasion de vous fournir un premier test, que nous enrichirons ces prochaines mois, sans doute avec une vidéo.
Un système intégré et connecté à la maison
Petit rappel, l'idée d'Anker Solix Solarbank, est d'optimiser au mieux votre production photovoltaïque : en journée, vos panneaux injectent jusque ce qu'il faut dans la maison et stockent le surplus dans une batterie. Le soir venu, cette dernière va réinjecter l'énergie dans la maison.
De ce point de vue, Anker SOLIX Solarbank 2 fonctionne de la même manière, à quelques différences près :
- les batteries peuvent s'empiler, comme chez Zendure
- la puissance d'entrée est plus importante
- et surtout, le système connait exactement la consommation de la maison !
L'idée est toujours d'offrir un système plug&play, que vous pouvez brancher dans une simple prise électrique et qui peut être installé sur un balcon, une terrasse ou en toiture, même s'il faudra compléter l'installation par un Smart Meter à brancher sur le tableau électrique, comme on va le voir ci-après.
Un Smart Meter sur le tableau électrique
Comme Zendure Solarflow (également testé récemment), Anker propose donc un Smart Meter à placer sur le tableau électrique.
Il s'agit en fait d'une pince ampèremétrique connectée, qui permet de connaitre la consommation précise de la maison, mais également de savoir si cette dernière est en surproduction.
C'est en fait la seule partie un peu compliquée lorsqu'il faut venir installer ce boitier au niveau de l'alimentation centrale. Il faut en effet l'alimenter depuis le tableau, et venir placer la pince sur chacune des phases -il prend en charge le triphasé comme le monophasé. De notre côté, nous l'avons installé assez facilement, mais si vous n'êtes pas sûrs de vous, je vous conseille de faire appel à un électricien.
Le système est connecté au WiFi de votre maison et il va ensuite communiquer en permanence avec l'onduleur et la batterie pour ajuster la puissance.
Ce produit est ensuite totalement passif, une fois installé, vous n'avez plus à vous en occuper. A noter qu'il n'exige pas de câble Ethernet ou autre installation complexe, mais il faut tout de même qu'il soit à portée du WiFi.
Une batterie avec onduleur intégré
La Solarbank 2 n'est donc plus seulement une batterie avec de la connectivité, mais elle intègre désormais un onduleur capable de sortir 1000W théoriques.
La capacité est toujours de 1,6 kWh, mais vous pouvez empiler plusieurs batteries annexes, via des modules de 1,6 kWh moins chers et ce, jusqu'à 9,6 kWh. Ces accumulateurs ont toujours l'avantage d'avoir un très grand nombre de cycles (6000), ce qui ramène le kWh stocké entre 10 et 12 centimes, soit toujours moins cher (au pire équivalent) au tarif de nuit.
La batterie cumule donc les entrées et les sorties, il suffit de brancher les panneaux directement dessus, puis la prise électrique du côté de la maison -un jeu d'enfant !
Enfin, il faut savoir qu'elle résiste désormais à des températures extrêmes, elle est certifiée IP65, et fonctionnant entre -20°C et 55°C. Nous n'avons pas encore testé cela, mais étant installée à Chamonix, on aura vite la réponse cet hiver !
2400W de panneaux solaires, oui, mais...
L'entrée de la batterie accepte jusqu'à 2400W avec 4 entrées solaires. Anker propose d'ailleurs ses propres panneaux, certains affichant jusqu'à 540W -comme les RS50B que nous avons reçus.
Attention d'ailleurs avant de les commander, car ils mesurent 2 278 x 1 134 x 30 mm, alors que les panneaux classiques sous généralement sous les 2m de large.
Avec 4 panneaux de 500W, les batteries peuvent donc se charger très rapidement, nos deux packs (3,2kWh cumulés) sont généralement à 100% en quelques heures lorsqu'il fait beau -une rareté en ce moment.
En revanche, la sortie est limitée entre 1000 à 1200W sur le site d'Anker, mais 800W en pratique (je soupçonne qu'ils soient bridés à cause de la législation allemande, qui limite l'injection à 800W). En clair, ce n'est pas mieux que la Solarbank 1 et même un peu moins bien que la solution Zendure, un comble. Il n'est pas impossible que cette limite saute légèrement avec une MAJ logicielle, mais l'onduleur intégré ne semble pas taillé pour excéder 1200W dans tous les cas, ce qui reste assez moyen.
L'autre problème, c'est l'effet goulot d'étranglement de l'onduleur : si vos batteries sont pleines et que vous avez une production dépassant les 800W, le surplus sera tout simplement... perdu. Avoir une puissance entrée qui peut représenter trois fois celle de la sortie est un peu étrange, il vaudra alors mieux cumuler deux Solarbank 2, avec chacune 1200W de panneaux par exemple.
Une application complète
L'application est quasiment la même que pour le Solarbank 1, avec un programme très graphique et facile à prendre en mains.
Vous pouvez visualiser l'état du système, de la production, de la consommation et du stockage en temps réel. On voit bien les niveaux de puissance, et quelques infos connexes, comme la température de la batterie ou les économies potentiellement réalisées.
Vous avez évidemment accès à l'historique de production, comme ici avec 3 panneaux (et peu de soleil), soit presque 8 kWh de production sur une journée, dont 42% stockés. Evidemment, ce chiffre dépendra de la puissance d'entrée, de votre orientation et de l'ensoleillement de la journée. J'utilise souvent ces graphiques pour améliorer l'orientation, détecter les ombres éventuelles et optimiser ma production.
Anker détaille également la répartition des différents courants (réseau, décharge, production solaire...). La répartition étant automatique (c'est l'idée), c'est surtout informatif, mais cela permet aussi de calculer sa rentabilité.
Evidemment, vous restez libre de programmer un plan énergétique, pour forcer l'injection pendant certaines périodes par exemple (pendant les heures pleines), mais impossible de cumuler l'IA (mode automatique) et le mode manuel, donc à l'arrivée, mieux vaut laisser le système se débrouiller.
Premier bilan
Avec un printemps presque hivernal, nous avons dû composer avec un temps capricieux et de rares journées ensoleillées, voilà pourquoi je vous ferai sûrement un bilan plus précis d'ici quelques semaines.
Avec cette production bien mollassonne, nous avons malgré tout pu apprécier le fonctionnement du système Anker SOLIX Solarbank 2 qui comble presque tout les défauts de la première version. L'arrivée d'un Smart Meter permet d'ajuster précisément la consommation au stockage, et de minimiser les pertes, ce qui est indispensable pour rentabiliser son installation. Sur nos premier 66 kWh produits, grâce à ce système, nous n'avons renvoyé que 8% dans le réseau, soit 92% de rendement. Ces pertes sont dues au fait que l'on n'a pas assez de stockage (3,2 kWh, c'est assez faible pour 3 panneaux) : si vos batteries sont pleines et que vous consommez moins de 800W, le surplus produit est donc renvoyé dans le réseau, d'où l'importance de bien dimensionner votre installation.
Bonne nouvelle, nous n'avons pas rencontré de dysfonctionnement ou de bug particulier, l'application et le Cloud d'Anker sont vraiment très fiables, réactives, et les valeurs des pinces ampèremétriques sont conformes à nos mesures.
Le seul défaut concerne donc cette limite de 800W en injection, qui peut engendrer des pertes solaires importantes durant les journées très ensoleillées, surtout si vous avez beaucoup de panneaux -ce qui devrait être notre cas cet été. Dommage de ne pas avoir laissé la possibilité de connecter un ou plusieurs onduleurs de grande puissance sur la sortie de la batterie !
Cette limite de puissance en sortie bride également la consommation de la maison depuis la batterie : une plaque à induction, une pompe à chaleur, un four... On dépasse facilement les 3000W à 6000W dans une habitations moderne, et même avec les batteries pleines, impossible d'utiliser toute l'énergie stockée durant ces périodes. On le voit bien sur cette courbe, les pics en soirée ne peuvent pas être compensés par l'injection, alors que le reste de la nuit est souvent plus calme. En clair, je préfèrerais que la batterie renvoie 6kWh entre 18 et 22H, plutôt que lissé entre 18H et 2H du matin....
Par contre, je n'ai pas réussi à bloquer l'injection aux heures creuses, ce qui permettrait de maximiser la décharge aux heures pleines : par exemple, décharger les batteries à partir de 6H du matin, alors que le soleil n'est pas encore très présent, plutôt qu'entre 22H et 2H du matin. Vous pouvez programmer ce comportement en mode manuel, mais pas en mode automatique et les deux ne sont pas (encore) cumulables.
Petit conseil, plutôt que de créer un gros système (avec 4 batterie et 4 panneaux par exemple), mettez plutôt en place des groupes de petites installation : chaque Solarbank 2 (avec sa batterie additionnelle) ne devrait pas être associée à plus de 1000Wc de panneaux. Au delà, de l'énergie sera perdue dans le réseau ou dans votre installation. Nous n'avons pas encore essayé de placer deux système Anker sur le même réseau, mais c'est a priori possible.
Est-ce rentable ?
Enfin, est-ce que le système est réellement rentable ? La question est souvent délicate dès qu'on intègre du stockage, mais depuis l'arrivées de batteries LFP à 6000 cycles, le système arrive effectivement à s'amortir de lui-même. Ici, la batterie de 1,6 kWh démarre à 1199€ (avec onduleur et SmartMeter), soit environ 10 000 kWh stockés minimum sur sa durée de vie (disons 8 à 9000 avec la dégradation), ce qui donne un kWh stocké autour de 10 centimes, contre 26 centimes en heures pleines en France. On reste même moins cher que le courant de nuit, pas mal !
Il faut encore rajouter le prix des panneaux, Anker propose un bundle avec 2 panneaux de 435W pour 1819€ (en promo) sur le site officiel, le kit idéal pour commencer, et que vous pouvez enrichir avec un panneau ou une batterie supplémentaire, suivant vos besoins.
Anker estime de son côté que l'économie est d'environ 150€ par an, soit un équilibre au bout de 7 à 9 ans environ, contre 3 à 4 ans pour une solution purement solaire (panneau + onduleur, comme Beem On). Mais attention, si vous installez plus que deux panneaux + onduleurs, sans stockage, la rentabilité sera bien plus difficile à obtenir (voire jamais atteinte), sauf à stocker le surplus de courant -soit dans votre voiture électrique, soit dans des batteries comme ici.
A l'arrivée, on peut toujours trouver qu'en France, le prix de l'électricité est encore un peu trop bas pour que ce genre de solution soit réellement intéressante, ce qui n'est pas le cas chez nos amis belges, suisses ou allemand, avec un kWh qui dépassent parfois les 40 centimes.
Reste qu'avec la baisse sensible du prix des panneaux solaires, on peut aussi avoir envie de s'équiper durablement et de moins dépendre du réseau et des aléas tarifaire. Même en France, rien ne vous empêche de démarrer avec une petite puissance (1 à 3kWc) et de faire grossir votre installation au fur et à mesure -en profitant des promos par exemple.
Prix et liens
Vous pouvez acheter le système Anker SOLIX Solarbank 2 sur Amazon et sur le site officiel.
• Anker SOLIX Solarbank 2 (1599€)
• Anker SOLIX Solarbank + 2 panneaux 435 W (2099€)
• Anker SOLIX Solarbank + 3 batteries + 4 panneaux 500 W (5 772€)
(Nombreuses promos en cours)
• Anker Solix Solarbank 2 (config personnalisée) dès 1199€