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Intel croit toujours en la loi de Moore

Par Didier Pulicani - Publié le

La Loi de Moore n'a jamais été une loi au sens strict, mais plutôt une conjecture (ou un discours marketing, suivant comment vous l'interprétez).

D'ailleurs, Intel l'a adapté plusieurs fois à sa sauce pour tenter de lui redonner un peu de crédit. A l'origine, il s'agissait de définir que la complexité des semiconducteurs proposés en entrée de gamme doublait tous les ans. Plus tard, ce cher Godron réévalua sa loi empirique pour parler de nombre de transistors, qui étaient censés doubler tous les deux ans. Mais depuis les années 90, on parle surtout de quelque chose qui double tous les 18/24 mois : fréquence, transistors, capacité de calcul... La loi de Moore n'a donc pas de justification technique ou scientifique, elle exprime surtout le fait que la puissance de calcul des ordinateur continue d'évoluer de manière continue et importante chaque année.

Intel croit toujours en la loi de Moore


Il est donc assez amusant d'entendre de la bouche de Brian Krzanich, CEO d'Intel, que son travail est de tout faire pour qu'elle [la loi de Moore] vive encore longtemps. Il fait dire que cette crétinerie va bientôt fêter ses 50 ans, et qu'Intel n'a eu de cesse d'en faire un argument commercial pour écouler ses puces. La mise en application est pourtant plus compliquée : Intel a beaucoup de mal à assurer la transition vers la gravure en 14nm. Les premiers processeurs Broadwell auraient du arriver en masse cette année, mais seules quelques machines pourront en bénéficier d'ici les fêtes. Il fait dire que l'abaissement de la finesse de gravure est devenu le Graal de tous les fondeurs : en réduisant la taille des pistes, la consommation baisse, les puces chauffent moins, le nombre de transistors augmente et l'on peut aussi accélérer plus facilement les fréquences.

Mais Intel veut aller encore plus loin. Avec le 22nm (présent sur les puces actuelles), il est maintenant question d'empiler les transistors les uns sur les autres, un procédé qui sera encore amélioré avec Broadwell. Le 14nm devrait également permettre de réduire nettement les coûts grâce à de nouveaux précédés de fabrication. Il est notamment question de réduire la forme même de chaque transistor pour économiser de la place. Intel cherche aussi à mettre en œuvre de nouvelles technologies comme la lithographie EUV (ultraviolet) ou encore l'utilisation de plaquettes de 450 millimètres, qui pourraient d'ailleurs abandonner le silicium.

En fin de conférence, Intel a précisé que la barrière 10 nm voire des 7 nm restait tout à fait à leur portée. Et de conclure que Nous sommes confiants pour arriver à maintenir les promesses faites par Moore.

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