Kodak, la faillite d'un mastodonte qui n'a pas réussi sa reconversion
Par Arnaud Morel - Publié le
Avec la mise sous la
Kodak, fondé en 1881 par George Eastman, fusionne en 1907 avec la Compagnie Générale des Cinématographes, Phonographes et Pellicules de Charles Pathé. En 1960, le groupe est à son apogée et emploie près de 80 000 personne dans le monde. Le groupe règne sur les pellicules, grand public et médicales, le cinéma et une bonne partie de la chimie du film. En France, le groupe possède une grosse unité de production installée à Chalon-sur-Saône, qui, après la fermeture de ses sites de Vincennes, reste la seule unité de production du géant américain en Europe. Elle fermera progressivement à partir de 2006.
En 2005, lors d'une interview réalisée par votre serviteur pour Le Point, Jean-Pierre Martel, directeur du site français, expliquait les raisons de la crise qui commençait à sérieusement poindre pour Kodak :
7 ans plus tard, c'est donc la mise en faillite. Kodak a certes réussi à placer ses capteurs chez de prestigieux industriels - Leica sur son M8 et Hasselblad ont utilisé ceux-ci - mais n'a pas réussi à retrouver une image ni une pertinence dans le numérique. Sa gamme d'appareils photo, par exemple, était largement externalisée et positionnée sur le bas de gamme. Les tentatives pour valoriser le portefeuille de brevets (en faisant divers procès, notamment à Apple), considérable, de l'ancien géant, n'auront pas été suffisantes pour assurer un cash flow important.
Aujourd'hui, la plupart des amateurs des formidables produits Kodak - petite pensée pour les T-max... - se sentent forcément un brin orphelin.
protectiondu Chapitre 11 du droit commercial américain du géant américain Eastman Kodak Company, c'est une page de l'histoire de la photographie qui se tourne, celle de l'épopée de l'argentique, grignoté à partir des années 2000 par le numérique.
Kodak, fondé en 1881 par George Eastman, fusionne en 1907 avec la Compagnie Générale des Cinématographes, Phonographes et Pellicules de Charles Pathé. En 1960, le groupe est à son apogée et emploie près de 80 000 personne dans le monde. Le groupe règne sur les pellicules, grand public et médicales, le cinéma et une bonne partie de la chimie du film. En France, le groupe possède une grosse unité de production installée à Chalon-sur-Saône, qui, après la fermeture de ses sites de Vincennes, reste la seule unité de production du géant américain en Europe. Elle fermera progressivement à partir de 2006.
En 2005, lors d'une interview réalisée par votre serviteur pour Le Point, Jean-Pierre Martel, directeur du site français, expliquait les raisons de la crise qui commençait à sérieusement poindre pour Kodak :
nous faisons face à un marché qui change complètement de nature. Il n'y a pas beaucoup d'autres d'exemples de transformation industrielle aussi brutale. Et si le groupe a compris l'urgence de la situation, et a entreprit une politique agressive pour s'adapter, notamment de développant des capteurs numériques, on peut penser que cette prise de conscience aura été trop tardive. Nous y verrons plus clair d'ici 5 ans, expliquait-il alors. Une analyse, hélas, prophétique.
7 ans plus tard, c'est donc la mise en faillite. Kodak a certes réussi à placer ses capteurs chez de prestigieux industriels - Leica sur son M8 et Hasselblad ont utilisé ceux-ci - mais n'a pas réussi à retrouver une image ni une pertinence dans le numérique. Sa gamme d'appareils photo, par exemple, était largement externalisée et positionnée sur le bas de gamme. Les tentatives pour valoriser le portefeuille de brevets (en faisant divers procès, notamment à Apple), considérable, de l'ancien géant, n'auront pas été suffisantes pour assurer un cash flow important.
Aujourd'hui, la plupart des amateurs des formidables produits Kodak - petite pensée pour les T-max... - se sentent forcément un brin orphelin.