Test AIAIAI TMA-2 Studio Wireless+ : un casque de monitoring sans fil, sans perte et sans latence ?
Par June Cantillon - Publié le
La société danoise AIAIAI propose une variante de son casque TMA-2 censée apporter le confort du sans fil tout en offrant un son de qualité CD et une latence négligeable. Nous avons pu passer quelques jours en compagnie de ce modèle afin de vérifier leurs dires.
Si le Bluetooth est depuis longtemps adopté par une grande majorité des utilisateurs, cette technologie implique encore trop de latence -sans parler ici de qualité du rendu- lorsqu'il s'agit d'audio en temps réel. En effet, la latence est compensée par la plupart des systèmes pour la lecture audio. Ainsi, l'application décale la lecture lorsqu'un appareil Bluetooth est connecté afin que l'audio corresponde à la vidéo, et qu'aucune gêne ne se fasse sentir. Lorsque l'audio est joué en temps réel, comme dans les jeux vidéo (le son du saut de Mario ne se déclenche que lorsque le joueur appuie sur le bouton, ce n'est pas enregistré sur la bande-son) ou avec la M.A.O (le son d'une caisse claire joué lorsque l'on appuie sur un pad, ou une guitare jouée en live), cela se complique nettement.
En effet, la latence du Bluetooth (environ 150 ms en aptX, 100 ms en AAC, et sous les 50ms en aptX Low Latency avec le vent dans le dos) est encore trop importante pour ne pas entrainer un décalage entre l'action du musicien et la diffusion du son sur l'appareil. Pour s'en rendre compte, rien de plus facile : lancez GarageBand avec des écouteurs ou un casque en Bluetooth et tentez de jouer quelque chose, par exemple un rythme sur l'instrument virtuel représentant une batterie. L'expérience est inconfortable au possible (d'ailleurs, l'application informe l'utilisateur de son choix inadéquat, comme sur la capture ci-dessus). La même chose avec une guitare (ou tout autre instrument) et le musicien aura le plus grand mal à jouer son morceau, le décalage entre ses actions et le rendu sonore étant trop dérangeant.
Bien entendu, il existe déjà des solutions efficaces pour le sans fil sans latence en audio, comme les systèmes RF pour les musiciens que l'on peut apercevoir sur scène, mais AIAIAI propose ici un modèle grand public et plus polyvalent, puisqu'embarquant également du Bluetooth.
La firme AIAIAI, fondée en 2006 à Copenhague, entend fournir des produits à la pointe de la technologie pour les créateurs tout en proposant des appareils durables et facilement réparables. Le constructeur livre ainsi son TMA-2 Studio Wireless+ (respirez) en pièces détachées, et il sera possible de personnaliser certaines pièces (par exemple, les coussinets sont disponibles en plusieurs formats, circum-aural englobant l'oreille ou supra-aural, reposant sur les oreilles) lors de l'achat, mais également d'acheter séparément un élément qui serait usé ou ne fonctionnerait plus correctement.
Il faudra seulement quelques minutes pour assembler l'arceau, les écouteurs et les coussinets, même pour les moins bricoleurs. La boîte contient également un sac de transport en tissu, le boitier X01 permettant la liaison sans fil, ainsi qu'un câble extensible jaune de 30 cm en mini jack vers mini jack (pour relier la sortie audio au boitier), un câble extensible de 160 cm en mini jack vers mini jack (pour une utilisation en filaire ou pour bancher le boitier sur un élément plus éloigné), deux adaptateurs mini jack 3,5 mm vers jack 6,35 mm, et un câble USB-A vers USB-C de 101 cm (le connecteur USB-C est coudé, nous reviendrons sur ce point par la suite) pour la recharge du boitier et du casque.
Une fois monté, le casque affiche une finition soignée avec un système d'œillet permettant d'ajuster la taille en fonction de la morphologie de chacun. L'arceau est recouvert d'un revêtement soft-touch agréable au toucher, mais particulièrement salissant et dispose de 3 boutons situés sur la droite pour la gestion du volume, l'appairage et la mise en marche. Le port USB-C se trouve à l'intérieur de l'arceau, à gauche et juste au dessus de l'écouteur, impliquant l'usage du connecteur USB-C coudé (la mise en place d'un connecteur droit étant particulièrement laborieuse si vous perdez le câble d'origine). A l'opposé du port USB-C (au-dessus de l'écouteur droit) se trouve un interrupteur permettant de passer de la liaison sans fil W+ Link au Bluetooth 5.0 (avec les codecs SBC et AAC).
Il faudra appairer une première fois le boitier X01 et le casque en pressant deux fois l'unique bouton du boitier puis en maintenant les deux boutons de volume sur le casque pendant 3 secondes (les deux resteront appairés par la suite). Le TMA-2 est également compatible Bluetooth multipoint, ce qui permettra d'appairer simultanément deux périphériques, comme un Mac et un iPhone. Une LED permet de savoir quelle liaison est activée (blanc pour le W+ Link, et bleu pour le Bluetooth).
L'usage du boitier (et donc du mode sans fil W+ Link) nécessite de le brancher à l'aide d'un câble mini jack sur la sortie du périphérique source (le port USB-C du boitier ne sert qu'à le recharger), le X01 se chargeant ensuite d'envoyer sans fil l'audio sans perte vers le casque (AIAIAI indique des débits de 1 500 kb/s grâce à un protocole RF propriétaire 2,4 GHz, là où le format CD 16 bits/44,1 kHz nécessite 1 411 kb/s). Pour rappel, l'AAC culmine à 320 kb/s et le LDAC à 990 kb/s dans les meilleures conditions.
Ce système permet d'utiliser le casque avec n'importe quel périphérique doté d'une sortie mini jack/jack, que ce soit un Mac, une interface audio, ou même un clavier ou un ampli guitare. Le boitier ne prend toutefois pas en charge l'audio via l'USB-C, dommage.
Le TMA-2 Studio Wireless+ est plutôt confortable (278 grammes sur notre balance et 116 grammes pour le boitier XO1) et sera le parfait compagnon de longues sessions. Il ne faudra toutefois pas compter sur une isolation passive de haut vol (tout du moins avec les coussinets EO8 en Alcantara de notre exemplaire de test). Niveau autonomie, nous avons dépassé les 72 heures en Bluetooth (le constructeur annonce 80 heures d'autonomie), à volume modéré, ce qui est très confortable. En W+Link, le casque a tenu les 16 heures annoncées par AIAIAI, mais la batterie du boitier X01 n'affichait plus qu'une LED sur quatre, là où le constructeur promet 30 heures. Il faudra donc penser à recharger les deux éléments avant la prochaine session.
Le mode faible latence W+ Link du constructeur tient vraiment ses promesses et permet de profiter du confort du sans fil avec une latence très réduite (AIAIAI évoque 16 ms), très loin de ce que l'on obtient en Bluetooth, même avec les codecs Low Latency et le matériel compatible. La technologie permet alors d'enregistrer en étant assez éloigné de la source et sans fil à la patte, ce qui n'a pas de prix et pourra même être salvateur pour certaines configurations.
Le rendu du TMA-2 Studio Wireless+ est clairement satisfaisant, il sera réellement possible de travailler avec (en retrouvant par la suite ses petits -avec un peu d'habitude- sur les différents systèmes d'écoute), même si vous trouverez plus neutre et linéaire sur le marché. Les haut-parleurs de 40 mm permettent toutefois d'obtenir un son défini et dynamique, sans trop d'exagération dans les graves (ce modèle reste tout de même un peu orienté musique électronique, mais cet élan reste contenu et ne vient pas pénaliser outre mesure l'analyse), et avec des médiums solides et un brillant un peu prononcé sur l'extrême aigu sans qu'une fatigue excessive en découle. En W+ Link, nous avons relevé un très léger souffle lorsque le volume du casque est poussé dans ses retranchements. Il vaudra alors mieux pousser la source, et modérer le niveau sur le casque pour ne pas en pâtir. En Bluetooth, le microphone situé à la pointe de la branche droite de l'arceau fait correctement son travail et permettra des communications claires, tant que le bruit environnant n'est pas trop élevé.
• Le casque AIAIAI TMA-2 Studio Wireless+ à 352€ au lieu de 415€
Le souci du Bluetooth pour l'audio en temps réel
Si le Bluetooth est depuis longtemps adopté par une grande majorité des utilisateurs, cette technologie implique encore trop de latence -sans parler ici de qualité du rendu- lorsqu'il s'agit d'audio en temps réel. En effet, la latence est compensée par la plupart des systèmes pour la lecture audio. Ainsi, l'application décale la lecture lorsqu'un appareil Bluetooth est connecté afin que l'audio corresponde à la vidéo, et qu'aucune gêne ne se fasse sentir. Lorsque l'audio est joué en temps réel, comme dans les jeux vidéo (le son du saut de Mario ne se déclenche que lorsque le joueur appuie sur le bouton, ce n'est pas enregistré sur la bande-son) ou avec la M.A.O (le son d'une caisse claire joué lorsque l'on appuie sur un pad, ou une guitare jouée en live), cela se complique nettement.
En effet, la latence du Bluetooth (environ 150 ms en aptX, 100 ms en AAC, et sous les 50ms en aptX Low Latency avec le vent dans le dos) est encore trop importante pour ne pas entrainer un décalage entre l'action du musicien et la diffusion du son sur l'appareil. Pour s'en rendre compte, rien de plus facile : lancez GarageBand avec des écouteurs ou un casque en Bluetooth et tentez de jouer quelque chose, par exemple un rythme sur l'instrument virtuel représentant une batterie. L'expérience est inconfortable au possible (d'ailleurs, l'application informe l'utilisateur de son choix inadéquat, comme sur la capture ci-dessus). La même chose avec une guitare (ou tout autre instrument) et le musicien aura le plus grand mal à jouer son morceau, le décalage entre ses actions et le rendu sonore étant trop dérangeant.
Bien entendu, il existe déjà des solutions efficaces pour le sans fil sans latence en audio, comme les systèmes RF pour les musiciens que l'on peut apercevoir sur scène, mais AIAIAI propose ici un modèle grand public et plus polyvalent, puisqu'embarquant également du Bluetooth.
Présentation
La firme AIAIAI, fondée en 2006 à Copenhague, entend fournir des produits à la pointe de la technologie pour les créateurs tout en proposant des appareils durables et facilement réparables. Le constructeur livre ainsi son TMA-2 Studio Wireless+ (respirez) en pièces détachées, et il sera possible de personnaliser certaines pièces (par exemple, les coussinets sont disponibles en plusieurs formats, circum-aural englobant l'oreille ou supra-aural, reposant sur les oreilles) lors de l'achat, mais également d'acheter séparément un élément qui serait usé ou ne fonctionnerait plus correctement.
Il faudra seulement quelques minutes pour assembler l'arceau, les écouteurs et les coussinets, même pour les moins bricoleurs. La boîte contient également un sac de transport en tissu, le boitier X01 permettant la liaison sans fil, ainsi qu'un câble extensible jaune de 30 cm en mini jack vers mini jack (pour relier la sortie audio au boitier), un câble extensible de 160 cm en mini jack vers mini jack (pour une utilisation en filaire ou pour bancher le boitier sur un élément plus éloigné), deux adaptateurs mini jack 3,5 mm vers jack 6,35 mm, et un câble USB-A vers USB-C de 101 cm (le connecteur USB-C est coudé, nous reviendrons sur ce point par la suite) pour la recharge du boitier et du casque.
Une fois monté, le casque affiche une finition soignée avec un système d'œillet permettant d'ajuster la taille en fonction de la morphologie de chacun. L'arceau est recouvert d'un revêtement soft-touch agréable au toucher, mais particulièrement salissant et dispose de 3 boutons situés sur la droite pour la gestion du volume, l'appairage et la mise en marche. Le port USB-C se trouve à l'intérieur de l'arceau, à gauche et juste au dessus de l'écouteur, impliquant l'usage du connecteur USB-C coudé (la mise en place d'un connecteur droit étant particulièrement laborieuse si vous perdez le câble d'origine). A l'opposé du port USB-C (au-dessus de l'écouteur droit) se trouve un interrupteur permettant de passer de la liaison sans fil W+ Link au Bluetooth 5.0 (avec les codecs SBC et AAC).
Il faudra appairer une première fois le boitier X01 et le casque en pressant deux fois l'unique bouton du boitier puis en maintenant les deux boutons de volume sur le casque pendant 3 secondes (les deux resteront appairés par la suite). Le TMA-2 est également compatible Bluetooth multipoint, ce qui permettra d'appairer simultanément deux périphériques, comme un Mac et un iPhone. Une LED permet de savoir quelle liaison est activée (blanc pour le W+ Link, et bleu pour le Bluetooth).
L'usage du boitier (et donc du mode sans fil W+ Link) nécessite de le brancher à l'aide d'un câble mini jack sur la sortie du périphérique source (le port USB-C du boitier ne sert qu'à le recharger), le X01 se chargeant ensuite d'envoyer sans fil l'audio sans perte vers le casque (AIAIAI indique des débits de 1 500 kb/s grâce à un protocole RF propriétaire 2,4 GHz, là où le format CD 16 bits/44,1 kHz nécessite 1 411 kb/s). Pour rappel, l'AAC culmine à 320 kb/s et le LDAC à 990 kb/s dans les meilleures conditions.
Le boitier X01 à connecter à la source
Ce système permet d'utiliser le casque avec n'importe quel périphérique doté d'une sortie mini jack/jack, que ce soit un Mac, une interface audio, ou même un clavier ou un ampli guitare. Le boitier ne prend toutefois pas en charge l'audio via l'USB-C, dommage.
A l'usage
Le TMA-2 Studio Wireless+ est plutôt confortable (278 grammes sur notre balance et 116 grammes pour le boitier XO1) et sera le parfait compagnon de longues sessions. Il ne faudra toutefois pas compter sur une isolation passive de haut vol (tout du moins avec les coussinets EO8 en Alcantara de notre exemplaire de test). Niveau autonomie, nous avons dépassé les 72 heures en Bluetooth (le constructeur annonce 80 heures d'autonomie), à volume modéré, ce qui est très confortable. En W+Link, le casque a tenu les 16 heures annoncées par AIAIAI, mais la batterie du boitier X01 n'affichait plus qu'une LED sur quatre, là où le constructeur promet 30 heures. Il faudra donc penser à recharger les deux éléments avant la prochaine session.
Le mode faible latence W+ Link du constructeur tient vraiment ses promesses et permet de profiter du confort du sans fil avec une latence très réduite (AIAIAI évoque 16 ms), très loin de ce que l'on obtient en Bluetooth, même avec les codecs Low Latency et le matériel compatible. La technologie permet alors d'enregistrer en étant assez éloigné de la source et sans fil à la patte, ce qui n'a pas de prix et pourra même être salvateur pour certaines configurations.
Le rendu du TMA-2 Studio Wireless+ est clairement satisfaisant, il sera réellement possible de travailler avec (en retrouvant par la suite ses petits -avec un peu d'habitude- sur les différents systèmes d'écoute), même si vous trouverez plus neutre et linéaire sur le marché. Les haut-parleurs de 40 mm permettent toutefois d'obtenir un son défini et dynamique, sans trop d'exagération dans les graves (ce modèle reste tout de même un peu orienté musique électronique, mais cet élan reste contenu et ne vient pas pénaliser outre mesure l'analyse), et avec des médiums solides et un brillant un peu prononcé sur l'extrême aigu sans qu'une fatigue excessive en découle. En W+ Link, nous avons relevé un très léger souffle lorsque le volume du casque est poussé dans ses retranchements. Il vaudra alors mieux pousser la source, et modérer le niveau sur le casque pour ne pas en pâtir. En Bluetooth, le microphone situé à la pointe de la branche droite de l'arceau fait correctement son travail et permettra des communications claires, tant que le bruit environnant n'est pas trop élevé.
• Le casque AIAIAI TMA-2 Studio Wireless+ à 352€ au lieu de 415€