Test Cabasse Akoya : le fabricant français propose une version compacte de The Pearl
Par June Cantillon - Publié le
Une technologie héritée de la Sphère, puis de la Pearl
Avec l'Akoya, Cabasse est loin de proposer une version bas de gamme de la Pearl originale, la société mettant à profit les trois années de développement du modèle précédent (et l'expérience acquise sur la Sphère) pour offrir une enceinte à la technologie éprouvée, le tout dans un format réduit. De 32 cm de diamètre, l'Akoya passe à 22 cm, conserve l'unité médium-tweeter coaxiale BCI de 13 cm, et se dote d'un woofer en carbone de 17 cm avec un débattement linéaire de 20 mm (25 cm et débattement de 30 mm sur la Pearl).
L'emballage souligne le côté luxueux de l'enceinte, avec une jolie housse semi-rigide en nylon pour le transport (faisant penser aux étuis pour boule de bowling) qui renferme l'Akoya elle-même, un épais câble d'alimentation tressé de 180 cm, un adapteur jack 3,5mm vers RCA stéréo, la télécommande, et un adaptateur micro-USB vers USB-A femelle.
Le design est très proche de la Pearl, avec un seul anneau (malheureusement toujours en plastique) à la finition chromée, encore plus élégant (à mon humble avis) que les trois éléments enchevêtrés de son ainée, et les striures de l'anneau central rappelant un soufflet et apportant un effet vintage. La finition est tout simplement excellente et les couches successives de laque offrent un rendu profond et impeccable. L'enceinte accuse 6 kg sur la balance, une plume par rapport au 18 kg de la Pearl.
L'Akoya embarque un DAC Asahi Kasei AK4490 de haut vol, capable de monter en 32 bits/768kHz et de lire les fichiers audio en MP3, AAC, WMA, FLAC et ALAC, ainsi que trois amplificateurs, deux de 300W pour les aigus et les médiums, et un de 450W pour les graves, pour une amplification totale de 1050W RMS (2100W en crête). L'enceinte est compatible avec les fichiers 24bits/192kHz, et propose un DSP intégré, ainsi que le Calibration Room Compensation System (CRCS) permettant d'adapter le rendu sonore en fonction de la pièce via l'application. La lourde (245 grammes) télécommande fournie est identique à celle des Pearl. Elle est plaisante à manipuler, le volume se réglant en tournant la partie supérieure, et les différents boutons permettent de changer de source, de plage, et de choisir parmi les réglages personnalisés.
Le multiroom est de la partie via le logiciel et la gamme d'enceintes
streamingde Cabasse, mais AirPlay est aux abonnés absents, dommage à ce tarif. Un mode TV est prévu afin de réduire au maximum la latence, et l'Akoya est compatible (via l'App) avec Qobuz, Deezer , Spotify, Tidal, Napster et les Web Radios. Les utilisateurs pourront contrôler l'Akoya à la voix grâce à Google Assistant (Alexa devrait arriver par la suite), mais uniquement via une enceinte connectée compatible (comme une Nest Mini, ou une echo).
Niveau connectique, Cabasse propose une entrée optique SPDIF, un port Ethernet, une entrée analogique via jack 3,5mm, et un port Micro USB, mais uniquement pour lire des fichiers sur un stockage externe. La firme commercialise également un pratique support mural, ainsi qu'un pied dédié au design particulier.
Un rendu sonore à la hauteur de la marque
L'Akoya offre un rendu remarquable, et s'en sort fort bien face à son ainée malgré sa compacité. Cabasse indique une bande passante moins large que sur la Pearl, de 30 à 27kHz par l'Akoya (de 14 à 27kHz pour la Pearl, avec un volume d'air déplacé plus important pour des raisons physiques), mais le résultat est tout de même très satisfaisant. Si l'on perd en effet un peu dans les extrêmes graves, ces fréquences sont extrêmement bien rendues, avec un contrôle et une dynamique d'un très bon niveau (avec des sources adaptées, et si tout cela n'a pas été écrasé lors de l'enregistrement ou du mastering), offrant un grave enthousiasmant, profond, propre et défini.
Le rendu est respectueux du travail des artistes et des ingénieurs, sans exagérément mettre en avant certaines fréquences, malgré la mode du
Boomy à tout prixque l'on retrouve sur beaucoup de produits actuellement. Toutefois, que les Bass-lovers se rassurent, si le but est de faire trembler les cages thoraciques, les Akoya en sont tout à fait capables. Cabasse nous ayant prêté deux enceintes, nous avons pu profiter d'un rendu en stéréo autrement plus intéressant que ce que l'on obtient avec un seul modèle, mais cela a bien entendu un prix.
Les aigus et les médiums profitent du même traitement pour un son ciselé, brillant mais sans excès, et des voix parfaitement définies. La dynamique globale de l'enceinte donne le sourire, et les morceaux parfois compliqués (comme un timbaliste exploitant toute l'amplitude de son instrument, ou des sections cordes/cuivres déchainées) seront ici reproduits sans heurt. Pour ce qui est de la puissance, Cabasse indique un niveau maximum de 115 dB en mono et 121 dB en stéréo, de quoi sonoriser sans trembler des pièces volumineuses.
Conclusion
Les akoya reproduisent en grande partie la magie des Pearl, tout en abaissant le ticket d'entrée à un niveau plus raisonnable (tout est relatif, cela n'est toujours pas donné). Comme pour son ainée, l'enceinte poussera son acquéreur à la nourrir de ses albums de prédilection, avec le bonheur d'en redécouvrir la substance, signe d'une enceinte réussie. A 1490 euros pièce, ces Akoya ne se retrouveront toutefois pas dans tous les salons, mais l'effort financier, s'il est envisageable, en vaudra la peine (comme d'habitude certains ne jureront que par leurs enceintes/marques de cœur, parfois en effet capables d'un rendu sonore équivalent pour un investissement moindre). Petite ombre au tableau, l'absence d'AirPlay pourrait la rendre moins attirante, mais seule une source de qualité permettra véritablement d'en tirer la quintessence.
• L'enceinte Cabasse The Pearl Akoya à 1490 euros
• L'enceinte Cabasse The Pearl à 2790 euros