Test des Ray-Ban Meta Gen 2 : la révolution avait juste besoin d'une vraie batterie

L'année dernière, à la même époque, on vous le disait sans détour : les Ray-Ban Meta sont probablement une révolution. Un produit qui a convaincu tous nos entourages à la rédaction, des geeks aux sceptiques, à une vitesse assez dingue. Didier nous disait même qu’il n’avait pas vu autant de gens se convertir aussi vite autour de lui depuis l'iPhone. Mais alors du coup, cette « Gen 2 » ?

Mais c’est quoi ces lunettes ?

Ces lunettes n'essayaient pas de vous vendre la Réalité Augmentée, le Métavers ou de remplacer votre Mac. Elles faisaient trois choses, mais elles les faisaient diablement bien :

• Être de vraies Ray-Ban, désirables et socialement acceptées.
• Capturer des moments (photo/vidéo) à la première personne, sans les mains.
• Remplacer 90% des usages de vos AirPods pour les appels et les podcasts.

Nous avions noté le produit 9/10, c’était presque parfait. Presque, car il traînait un boulet monumental, un léger défaut qui, à l'usage, devenait exaspérant : l'autonomie. Les 4 heures promises se transformaient souvent en 2 ou 3 heures d'usage réel. Les lunettes s'éteignaient systématiquement en milieu d'après-midi, vous laissant avec une paire de Ray-Ban (certes, sympa) mais totalement morte.

Eh bien, chers amis, Meta a écouté. La Gen 2 est là. Et si elle ressemble comme deux gouttes d'eau à la première, elle corrige ce défaut capital. Ce n'est pas une nouvelle révolution. C'est la même révolution, mais qui, cette fois, tient enfin toute la journée.

Le Game Changer : 8 heures d'autonomie

Commençons par ce qui tue le match. Meta annonce avoir doublé l'autonomie. En pratique, c'est encore mieux que ça. On passe d'une batterie qui vous lâchait avant le goûter à une batterie qui vous accompagne jusqu'au dîner. Meta annonce 8 heures en usage mixte (un peu de musique, quelques photos, des appels) et j'ai pu vérifier qu'on tenait sans problème plus de 5-6 heures en écoute de podcast et de musique en continu, tout en prenant des vidéos ici et là.

C'est simple : je n'ai plus l'angoisse de la batterie. Je les prends le matin, je les pose le soir. Cette autonomie décuplée change fondamentalement le produit. On n'est plus dans l'accessoire gadget qu'on sort pour une occasion, mais dans un véritable compagnon du quotidien. Et c'est là que le deuxième coup de génie prend tout son sens : les verres Transitions (oui je sais, ça n'a rien de nouveau, mais moi je découvre).

Le confort au quotidien : Transitions + Opticien

Sur la Gen 1, j'avais une paire solaire. Très vite, je me suis rendu compte que je voulais les utiliser à la maison ou au bureau, en particulier pour les appels.

Pour ce test de la Gen 2, j'ai donc opté pour un modèle Wayfarer (Taille Large) en finition Bleu Cosmique Brillant, équipé d'origine de verres Transitions Saphir. Mais je n'ai même pas attendu 24h : je les ai directement emmenées chez ma merveilleuse opticienne. Car oui, ce sont de vraies montures. Elle a pu commander, puis adapter sans aucun problème des verres progressifs à ma vue, également Transitions, que j'ai choisis en teinte brune (je trouve ça plus reposant que le gris/saphir).

Le combo est parfait. En intérieur, elles sont quasi transparentes et me servent de lunettes de vue. Je passe mes appels au bureau, le son est impeccable (on y reviendra). Je sors pour déjeuner, elles se teintent en quelques secondes (mais pas en voiture hélas, en tous cas pas avec mes verres).

Là où la Gen 1 solaire restait dans son étui 80% du temps, ma Gen 2 Transitions est sur mon nez du matin au soir. Et grâce à la nouvelle batterie... elle reste allumée du matin au soir. La boucle est bouclée. Évidemment, on retrouve ce qui faisait le sel de la première version : un design technologiquement invisible (ok, les branches sont un poil épaisses, mais on reste sur 50g à peine) et cet étui de charge rigide, look cuir, qui offre 48h de charge supplémentaire fait parfaitement le job.

Il est aussi possible de connecter les applications de Meta aux lunettes en quelques clics, pour publier des stories directement sur Instagram ou Facebook, envoyer des photos ou vidéos à vos contacts WhatsApp en un clic. Il est aussi possible de se faire lire ses messages WhatsApp et d'y répondre, mais aussi de lancer un appel vidéo en live avec vos lunettes. Pratique quand vous êtes en train de faire les courses et que vous ne savez pas quelles couches choisir, paf vous pouvez aller casser les pieds de votre compagne et vous assurer de lui rajouter un peu de charge mentale en un clic (ne faites pas ça). Dans mon cas je l'ai utilisé plusieurs fois en voyage pour montrer des lieux ou pièces de musées à des gens qui ne m'accompagnaient pas.

Adieu les AirPods : le son et les micros, toujours au top

Ce que disait Didier pour la Gen 1 est toujours vrai : ces Ray-Ban Meta remplacent des AirPods. Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : un audiophile vous rira au nez. Les basses sont quasi absentes (même si c’est un peu mieux sur ces Gen2) et le son open-ear (qui diffuse juste au-dessus de vos oreilles) ne vous isolera jamais dans le métro. Ça n’est pas le but.

En fait c’est magique pour tout le reste. Le nouvel ensemble de 5 microphones (contre 3 auparavant) est bluffant. J'ai pris des appels en plein vent, en voiture fenêtres ouvertes... mon interlocuteur m'entendait parfaitement. C'est simple, c'est devenu mon kit main-libre du quotidien.

Pour les podcasts, les livres audio ou les indications GPS en marchant (ou en voiture, c'est bien mieux que des écouteurs qui sont interdits, puisqu’ils vous isolent du bruit extérieur), c'est idéal. On profite de son contenu tout en restant parfaitement conscient de son environnement. C'est une question de sécurité et de confort. Et si vous montez le volume, oui, votre voisin entendra un peu, mais jusqu'à 60%, c'est votre bulle sonore privée.

La caméra passe à la 3K, mais reste... verticale

L'autre upgrade hardware, c'est la caméra. On passe d'un capteur 12MP capable de filmer en 1080p à... un capteur 12MP capable de filmer en 3K (à 30fps). Le capteur photo en lui-même ne change pas. Les clichés sont bons, détaillés, avec une belle colorimétrie... tant que la lumière est là. Dès que ça baisse, ça devient vite bruité et les couleurs bavent. On n'est pas au niveau d'un iPhone 17 Pro, c'est clair. Mais ça dépanne quand on prend l’habitude.



Pour la vidéo, le passage à la 3K est un vrai plus. Les détails sont plus fins, la plage dynamique est meilleure. La stabilisation électronique fait un job correct pour lisser les micro-mouvements de la marche. L'usage mains libres reste l'atout maître. Pour filmer ce qui se passe autour de nous, tout en profitant des autres autour de nous, c’est idéal. Et vous le savez, pour Didier, lors de ses essais automobile, ça lui permet de filmer sans avoir une GoPro sanglée sur le front... c'est bien pratique. Un clic sur le bouton physique pour une photo, un clic long pour la vidéo. Simple. Efficace.

Mais alors... pourquoi, Meta ? Pourquoi ce format est-il toujours bloqué en vertical ? C'est toujours un vrai manque, même sur cette génération. Oui, c'est pensé pour les Stories Instagram et les Reels. Mais en 2025, ne pas pouvoir filmer un paysage en... paysage, c'est franchement rageant, surtout pour les Youtubeurs.

L'IA et la vie privée

Sur la Gen 1, l'IA Hey Meta était une promesse, longtemps bridée en Europe. Désormais disponible en France, y compris par mise à jour sur la Gen 1, on nous promettait un ChatGPT avec des yeux. La réalité, c'est qu'on peut la tester au quotidien... et elle est décevante.

Alors quid de l'IA et de Meta AI ? C'est au mieux un gadget, au pire un peu inutile. Alors certes on peut lui demander ce qu’elle voit devant nous, mais si vous n’êtes pas déficient visuel, c’est assez peu utile. On peut effectivement traduire de temps en temps un menu ou un panneau, mais ça n’est pas des plus pratiques, et un iPhone fait aussi ça très bien. Le plus utile reste clairement le contrôle vocal, pour lui demander de vous lire vos messages ou de lancer la musique, mais ça, même Siri peut le faire… C’est donc intéressant de l’avoir, mais ce n'est pas (encore) pour ça que vous les achèterez.

L’autre problème, c’est Meta. Meta a annoncé que les conversations que vous aurez avec votre IA (et les images associées) seront utilisées pour... affiner votre profil publicitaire aux États-Unis. C'est la taxe Meta. Si, pour l'instant, les utilisateurs de l'UE sont partiellement protégés par nos régulations (merci le RGPD), l'intention est là. La philosophie de Meta, c'est de monétiser vos données les plus intimes : ce que vous voyez, et ce que vous demandez. Vous achetez un produit (qui démarre à 419€ avec des verres transparents, et grimpe à 499€ pour notre modèle Transitions), mais le service, c'est vous. C'est l'antithèse de la philosophie d'Apple, mais il faut le savoir. Après on vous le redit, pour le moment on est partiellement protégé de ça en Europe, et surtout il faut de toutes manières finir par intégrer que tout le modèle économique de Meta repose sur vos données et la publicité, même sur ses produits payants.

Faut-il craquer ? (Et Apple dans tout ça ?)

Vous l'aurez compris, ces Ray-Ban Meta Gen 2 sont dans tous les cas un produit de dingue. Le hardware est mature. Le problème de la batterie est résolu, et c'est ce qui change tout. La qualité vidéo est en hausse, le confort audio est parfait pour le quotidien, et le design reste le seul du marché à ne pas vous faire passer pour un type étrange.

Alors, faut-il craquer ? Si vous avez la Gen 1, l'upgrade ne se justifie que si l'autonomie était votre point de blocage principal (ce qui est mon cas). Si vous n'en avez pas, et que l'idée de capturer votre vie sans filtre (celui de l'écran de votre smartphone) vous séduit, foncez. C'est le meilleur produit de sa catégorie.

Pendant ce temps, à Cupertino, on continue de peaufiner un Vision Pro à 3700€ qui ressemble à un casque de ski, en ratant peut-être ce qui se passe sous nos yeux : le vrai post-iPhone, ce n'est vraiment pas un casque VR. C'est un assistant audio et une caméra, déportés dans un objet qu'on porte déjà tous : nos lunettes. Meta l'a compris. Si seulement Apple pouvait accélérer sur cette question…