A quelques jours de la présentation de ses derniers résultats, Apple vient symboliquement de toucher une nouvelle frontière financière : sa capitalisation boursière a dépassé, à l’ouverture des marchés hier, les 4 000 milliards de dollars. Ce cap fait de la firme la troisième entreprise publique à entrer dans ce club ultra-réduit après Nvidia et Microsoft.
Une ascension qui relève presque de la routinière ?
Il convient toutefois de nuancer : le calcul de cette valorisation repose sur le prix de l’action et le nombre d’actions en circulation — ce dernier ne sera actualisé qu’après la publication des résultats du quatrième trimestre fiscal 2025 d’Apple.
Apple avait marqué l’histoire en devenant : la première entreprise à franchir 1 000 milliards de dollars en 2018, puis 2 000 milliards en 2020, puis 3 000 milliards en janvier 2022. Mais pour la barre des 4 000 milliards, elle arrive derrière Nvidia et Microsoft. Ce palier marque toutefois un tournant : Apple ne se contente plus de croître, elle occupe une position d’élite du marché mondial.
Les leviers de croissance
Le lancement de l’iPhone 17 a été une réussite (même si celui de l'iPhone Air semble plus mesuré) et les données montrent une demande solide, notamment aux États-Unis et en Chine, avec une hausse estimée de l’ordre de 14 % sur les dix premiers jours du lancement par rapport à l’iPhone 16.
L'activité Services (App Store, iCloud, Apple Music, Apple Pay…) représente désormais une part croissante des revenus, avec des marges élevées. Selon The Financial Times, il devrait même avoir engrené plus de 100 milliards de dollars cette année, soit plus que les revenus de Tesla ou de The Walt Disney Company.
Le contexte boursier et macro-économique y est assai pour quelque chose : une ambiance favorable aux valeurs technologiques, avec un regain de confiance chez les investisseurs.
Pourquoi ce seuil est-il aussi stratégique ?
Franchir les 4 000 milliards de dollars ne relève pas uniquement de la symbolique : Cela confirme que Apple est désormais bien plus qu’un fabricant de smartphones premium : elle s’impose comme plateforme technologique globale. Pour les investisseurs, une telle valorisation traduit une anticipation de croissance future — matériel, services, IA (même si elle est très en retard). Elle renforce l’idée que le renouvellement des iPhones, combiné à la monétisation des services, reste au cœur du modèle de la Pomme.
Le pic reste fragile : après avoir légèrement dépassé les 4 000 milliards, Apple est retombée dans la zone des ~3,9 trillions. La valorisation est exigeante : le ratio cours/bénéfice (P/E) approche des 40x — élevé comparé aux moyennes historiques. Pour tenir cette valorisation, Cupertino devra justifier des résultats solides sur plusieurs années. Le paysage de la tech est très concurrentiel : Nvidia et Microsoft sont à l’affût, notamment dans l’IA, ce qui oblige Apple à ne pas se reposer uniquement sur le passé.
ET la suite ?
Apple touche une nouvelle frontière financière, mais la question désormais est : s’ils y entrent, jusqu’où pourront‐ils y rester ? Le récent pic à 4 000 milliards de dollars est un signal fort. Les prochains jours confirmeront si cette valorisation s’inscrit dans un cycle durable ou n’est que le reflet d’un regain temporaire de confiance.
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