Face à l’explosion des faux diagnostics de performance énergétique (DPE), le gouvernement veut serrer la vis. En effet, la ministre du Logement et de la Rénovation urbaine, Valérie Létard, vient d'annoncer une série de mesures radicales afin de stopper ces fraudes massives : QR code de certification, suivi GPS des expertises… Il s'agit bien évidemment de redonner de la crédibilité à un dispositif clé de la transition énergétique.
Le DPE, ce fameux diagnostic qui classe les logements de A (très performant) à G (la fameuse passoire thermique), est devenu un enjeu crucial depuis l’interdiction de louer des logements classés G au 1er janvier 2025. Malheureusement, certains propriétaires peu scrupuleux contournent la règle en achetant des diagnostics de complaisance pour quelques centaines d’euros, permettant d'accéder au statut de logement louable sur le papier.
Le phénomène a pris une ampleur des plus inquiétantes. Ainsi, en 2024, sur 4 millions de DPE réalisés, 1,3 million étaient frauduleux. Ce chiffre alarmant a poussé le gouvernement à réagir.
Quelles sont les nouvelles mesures ?
La ministre réunit ce mercredi matin les professionnels du secteur avec l'objectif de mieux encadrer ces diagnostics. Pour contrer ces dérives, elle propose deux nouvelles mesures.
Désormais, un QR code sera apposé sur chaque DPE pour vérifier instantanément si le diagnostiqueur est bien certifié par l’État. Une façon de couper l’herbe sous le pied aux acteurs douteux.
De même, un suivi GPS des expertises sera mis en place, pour s’assurer que le diagnostic a bien été réalisé sur place et non à distance, sans même visiter le logement. En effet, aujourd’hui, de nombreux diagnostiqueurs ne se déplacent plus et attribuent des notes énergétiques à la chaîne, faussant ainsi tout le dispositif.
Des mesures suffisantes ?
Si l’initiative est saluée par beaucoup, certains experts restent sceptiques : un QR code et un GPS empêcheront-ils vraiment les arrangements entre propriétaires et professionnels peu scrupuleux. Pour que ces outils aient un réel impact, le gouvernement devra aussi renforcer les contrôles et -surtout- les sanctions (avec le budget qui va avec...). Dans tous les cas, une chose est sûre : avec les nouvelles interdictions de location qui se durcissent, la bataille autour des DPE ne fait que commencer.