Test du nouvel iMac 21,5 pouces bicœur Intel Core i5 à 1,4 GHz (2014)
Par Didier Pulicani - Publié le
On attendait un léger rafraichissement de la gamme iMac cet été, et Apple n’a finalement consenti à présenter qu’un modèle d’entrée de gamme, proposé 200€ moins cher que l’ancien
Avant d’aller plus loin, je vous reposte la vidéo d'Océane que l’on avait tournée lors de la présentation de ces machines en 2012, dont l’essentiel du contenu reste d’actualité : hormis quelques légers changements, l’iMac n’a pas beaucoup évolué depuis.
A l’heure des SSD et des processeurs quad-core, l’annonce d’une machine sous-cadensée munie d’un disque à plateau fait tâche dans cette gamme d’iMac, censée représenter le meilleur rapport qualité-prix proposé par Apple sur les ordinateurs de bureau. Mais ce n’est pas la seule cause de l’immense déception ressentie lors de la sortie de cet iMac d’entrée de gamme. Le vrai problème, c’est qu’Apple n’a rien annoncé d’autre !
Cette année, la marge de manoeuvre de Cupertino est limitée par Intel, qui n’offre qu’un petit bond de 100MHz à son architecture
Vous l’avez compris, si cet iMac
Il existe chez Intel quatre grands types de processeurs. Les Xeon, pour les serveurs et les machines de travail et trois déclinaisons de la série
La différence entre un CPU destiné aux machines de bureau et un autre destiné aux portables est comparable à ce qui se passe dans l’automobile : sur un MacBook Air/Pro, pour gagner en consommation, on réduit au maximum la fréquence de base (ici, 1,4Ghz) tout en donnant à l'ordinateur les moyens d’atteindre la puissance d’une machine de bureau
Dans les faits, ce nouvel iMac sera donc un peu plus poussif sur les petites tâches peu gourmandes en CPU (bureautique, mails, internet…), mais sera capable de traiter de la photo et de la vidéo avec suffisamment d’efficacité pour ne pas se sentir pénalisé.
Le vrai problème de ce processeur concerne plutôt le nombre de coeurs. Et là, le choix d’Apple est vraiment dommageable : aujourd’hui, les Mac savent très bien utiliser 4 coeurs simultanément et le confort qui en découle est très net. Il est courant qu’une application sollicite à elle-seule un coeur complet, ne laissant alors au système qu’un des deux cerveaux disponibles. Difficile donc, de lancer une tâche un peu gourmande en arrière plan et de continuer à travailler ou surfer sur internet sans ralentissements.
Il ne faut pas se méprendre pour autant. En usage éducatif, par exemple ou mono-applicatif, cette machine reste de bonne facture. Pour des enfants en bas-âge, pour une utilisation familiale basique ou pour un poste de bureautique, cet iMac fera parfaitement l’affaire. En revanche, si vous avez des ados avides de jeux vidéos, si vous aimez faire du montage tous les week-end, gérer de gros paquets de photos avec des traitements à la chaine ou si faites partie des métiers du son et de l’image, mieux vaut passer votre chemin. Cet iMac arrivera trop vite à ses limites et vous regrettez amèrement de ne pas avoir mis 200 ou 300 Euros supplémentaires pour des performances quasi-doublées.
Les résultats issues de Geekbench restent très théoriques mais ils servent surtout à classer les Mac suivant leur niveau de puissance brut.
Ici, nous avons placé notre nouvel iMac face à d'anciens modèles et aussi aux derniers MacBook Air dont les performances sont comparables. Sans surprise, la machine s'écroule face à ses devanciers quadri-coeurs. Elle se révèle même un peu plus lente que le MacBook Air 1,4Ghz pourtant équipé du même CPU :
GeekBench 3 redonne un petit avantage à l'iMac face au premier modèle de MacBook Air, tandis qu'il se prend une petite claque par la version haut-de-gamme. Un peu triste de voir une machine de bureau se faire distancer par un ultra-portable, lui-même déjà bien en dessous de n'importe quel MacBook Pro Retina.
Cinebench confirme la tendance et également le léger retrait de l'iMac face au MacBook Air équipé du même Core i5. Notez l'écart de performances important avec n'importe quel iMac quadricoeur, qui peut être jusqu'à trois fois plus rapide suivant la configuration choisie :
Réduction tarifaire oblige, Apple a refusé d’intégrer à cet iMac une puce graphique décente. La machine ne bénéficie même pas de l’Iris Pro (déjà bien plus puissante) qu’on retrouve sur d’autres machines (iMac, MacBook Pro…). Ici, on repart avec le même GPU que celui des MacBook Air de 2013/2014, à savoir une version de l’Intel HD 5000 avec 1,5Go de mémoire partagée. Heureusement, Apple a été relativement généreuse, en dotant la machine de 8Go de RAM. Ainsi, la mémoire vidéo n’empiètera jamais vraiment sur la mémoire utilisable de la machine. Ouf !
Evidemment, cette puce s’avère limitative dès qu’on sollicite un programme qui a besoin de l’accélération matérielle. Au fil des ans, le GPU n’est plus seulement utilisé par les jeux, même OS X a besoin d’une carte accélératrice 3D pour afficher ses animations et tous les effets de flou qu’on retrouve -par exemple- dans Yosemite. Mais pour ceux-là, la HD5000 s’avère bien assez véloce… sur un petit écran. Car sur un moniteur 21” en FullHD, la carte est vraiment limite. Un jeu autour de 25FPS en 1440x960 affichera plutôt 16 ou 17FPS sur notre iMac en résolution native.
Les problèmes se poseront donc rapidement si la machine a vocation familiale, et donc, si vos bambins souhaitent lancer un p’tit Tomb Raider, cuvée 2013. La plupart des titres de ces derniers années vont tourner, parfois en baissant les réglages graphiques, mais sans panache. Quant aux blockbusters à venir, n’y comptez même pas, cet iMac est déjà obsolète.
Je vous recolle ici une vidéo qu’on avait tournée à la sortie des derniers MacBook Air, eux-aussi munis de la HD 5000. Comme vous le verrez, ce n’est pas le pied, mais ça dépanne.
Sur les benchs théoriques, la HD5000 arrive -comme prévu- bonne dernière, même face à des iMac de 2010 ! Etonamment, elle fait même moins bien que le MacBook Air pourtant équipé de la même puce :
Dans les jeux, pas de miracle, il est très difficile de jouer en FullHD, même à des titres comme Batman ou F12013 pourtant déjà assez âgés graphiquement. Il faudra descendre un peu en résolution (et en qualité) pour avoir un framerate acceptable.
Il s’agit sans doute du plus gros défaut de cet iMac : Apple a choisi d’intégrer un disque à plateaux de seulement 512Go. En 2014, c’est vraiment léger. Non seulement le disque est très lent, mais sa capacité est rapidement atteinte si vous stockez un peu de musique, de jeux et de photos. Le vrai problème, c’est que le client-type ne va pas le remplacer : lorsqu’on choisit l’entrée de gamme, ce n’est pas pour aller lui rajouter 300€ d’options ! Le Fusion Drive -quasi indispensable sur un iMac- est facturé 250€ et l’option 1To (qui aurait franchement due être intégrée en standard) coûte 50€. Apple propose aussi un SSD de 256Go en stockage flash, mais face au Fusion Drive, il ne présente pas de vraie valeur ajoutée.
Le plus gênant, c’est qu’Apple ne permet toujours pas à ses clients de faire évoluer facilement la machine. Ici, par exemple, il est très compliqué (mais pas infaisable) de remplacer le disque, même en cas de panne. Impossible, donc, de lui greffer un SSD après-coup sans démonter la moitié de l’iMac (l’écran est collé au boitier, rendant l’opération complexe).
Histoire de bien appuyer la différence entre HDD et SSD, je vous ai pondu un comparatif entre le disque à plateaux (et à 5200tr/mn) de notre valeureux iMac, face aux SSD des derniers MacBook Air.
En franchement, il n'y a pas photo :
Entrée de gamme peut-être, mais pas sous-équipé ! Apple a conservé l’ensemble des atouts de l’iMac 21,5” précédent et elle n’a rien enlevé au passage -ce qui n’a pas toujours été le cas sur certains produits.
- Le WiFi ac est désormais mature et permet d’attendre des débits très convenables, à condition que le spectre ne soit pas saturé et d’avoir une borne compatible
- Malgré une quantité de périphériques limitée et des tarifs élevés, le Thunderbolt est présent sur deux ports et offre des transferts jusqu’à 10Gbps
- L’USB3 permet de connecter des disques durs externes et même des SSD. D’ailleurs, acheter un SSD externe et démarrer dessus n’est pas totalement absurde : les performances seront de toute façon meilleures que le disque à plateau par défaut.
- Et on retrouve aussi la caméra Facetime, le lecteur de carte SD, et l’Ethernet Gigabit en standard.
Si un ordinateur comme l'iMac ne plombera jamais votre facture d'électricité, toute économie d'énergie est bonne à prendre.
Durant nos tests, la machine a consommé autour de 30/32Watts en usage courant, c'est à dire avec Mail, Safari, ou des logiciels de bureautique... C'est légèrement moins que le modèle précédent, qui affichait autour de 37 Watts (ce qui confirme Apple sur sa page dédiée). C'est aussi moitié moins qu'un iMac 27", par exemple, qui au repos, utilisera déjà 80Watts.
Lorsqu'on sollicité le mode Turbo et la partie graphique, on a observé une consommation autour de 60Watts, voire 65 dans le pire des cas (avec Tomb Raider, par exemple).
Nous avions été assez critiques lors de la présentation du nouvel iMac de 2012, dont le boitier n’a pas changé depuis. Le modèle 21,5” n’a d’ailleurs pas été ménagé, puisqu’il est quasi-impossible de l’ouvrir sans prendre le risque de faire sauter la garantie. Changer la RAM et le disque dur est un enfer, alors que la durée de vie de ces deux composants est rarement la même que celle de la machine. Ici, c’est encore pire, puisqu’Apple a soudé la RAM sur la carte-mère. Elle n’offre d’ailleurs qu’une seule capacité -8Go- dont on ne sait pas vraiment si elle sera suffisante d’ici 3/4 ans.
De manière générale, ces iMac ne sont plus aussi avantageux que par le passé. Leur architecture interne ressemble de plus en plus à celle d’un portable. Il revient même parfois moins cher de prendre un MacBook Air ou un Mac mini et de venir leur greffer un écran externe lorsqu’on est au bureau ! Seule la version 27” reste encore vraiment compétitive, avec des cartes graphiques haut-de-gamme, et un écran d’excellente facture, surtout vu le tarif proposé.
Apple, dans une logique de design et de
Si vous hésitez pour cette machine, c’est que votre budget est déjà bien limité. Soyez sans crainte, pour 1099€, cet iMac reste une bonne affaire : si vous n’êtes pas un gros joueur, un fana de montage vidéo, ou un spécialiste de la photo, la machine remplira très bien son rôle.
Maintenant, difficile de ne pas vous conseiller de passer le disque à 1To, on double ainsi sa capacité pour seulement 50€.
Quant au Fusion Drive, même s’il nous parait quasi-indispensable, il fait tout de suite grimper le tarif de 250€. Pour le prix, on peut alors se payer le modèle supérieur, dont le couple CPU/GPU est bien plus rapide et avec de la RAM interchangeable (moyennant finance ou démontage).
Finalement, quitte à dépenser 1100€, pourquoi ne pas prendre un MacBook Air, et lui adjoindre un écran externe ? On trouve de très bons moniteurs FullHD à moins de 200€, et un MacBook Air 13” bien équipé (SSD de série) se négocie désormais autour de 1000€ (voire moins, si vous passez par le Refurb). Vous obtenez ainsi une machine portable pour le même prix, et surtout, à performances assez voisines. Le même calcul peut-être fait avec un Mac mini, avec un CPU plus véloce (surtout si vous choisissez le modèle quadricoeur) mais son GPU (HD 4000) met de côté toute activité ludique ou graphique un peu élaborée. Apple ne devrait d’ailleurs pas tarder à les renouveler (du moins, on l’espère)
Dernier conseil, pensez à choisir le clavier étendu : par défaut, Apple ne propose que le clavier réduit, qui ne contient pas le pavé numérique. Un peu dommage, d’autant que le prix reste identique !
Avant de vous ruer sur l’Apple Store officiel, notez que vous pouvez encore faire baisser le prix :
- le Refurb propose régulièrement des iMac sous la barre des 1100€. Pour ne pas les rater, pensez à vous abonner à notre service Refurb-Store.com, qui traque chaque sortie.
- l’Apple Store Education propose lui-aussi des réductions. D’ailleurs, si vous êtes étudiant ou enseignant, le prix de notre iMac tombe déjà à 1033€ !
- la Fnac propose également parfois quelques ventes flash intéressantes. Si vous êtes adhérent, vous pouvez même bénéficier de 6% une fois dans l’année.
S’il fallait résumer ce nouvel iMac en un mot, ce serait
Finalement, le rapport qualité-prix s'avère à nos yeux correct, mais on sera plus inquiet sur les capacités de cet iMac à rester dans la course d’ici 3 ou 4 ans. Parfois, mieux vaut attendre encore quelques mois, mettre 200€ supplémentaire et acheter une machine plus pérenne, qui évitera de se poser la question du renouvellement dans 2 ou 3 ans.
premier-prix, à 1099€. Forcémént, les réactions ne se sont pas faites attendre sur cette bécane, lourdement critiquée dès sa sortie. Mais ce tollé est-il vraiment justifié ?
Avant d’aller plus loin, je vous reposte la vidéo d'Océane que l’on avait tournée lors de la présentation de ces machines en 2012, dont l’essentiel du contenu reste d’actualité : hormis quelques légers changements, l’iMac n’a pas beaucoup évolué depuis.
Erreur de positionnement ou mauvais timing ?
A l’heure des SSD et des processeurs quad-core, l’annonce d’une machine sous-cadensée munie d’un disque à plateau fait tâche dans cette gamme d’iMac, censée représenter le meilleur rapport qualité-prix proposé par Apple sur les ordinateurs de bureau. Mais ce n’est pas la seule cause de l’immense déception ressentie lors de la sortie de cet iMac d’entrée de gamme. Le vrai problème, c’est qu’Apple n’a rien annoncé d’autre !
Cette année, la marge de manoeuvre de Cupertino est limitée par Intel, qui n’offre qu’un petit bond de 100MHz à son architecture
Haswell. Il est d’ailleurs étonnant qu’Apple n’en ait pas profité pour faire comme sur les MacBook Air, à savoir de proposer ces nouvelles puces sans panache à ses nouveaux acheteurs et baisser un peu les prix. Elle aurait d’ailleurs pu en profiter pour équiper les bécanes de Thunderbolt 2, de revoir les capacités des SSD à la hausse et même d’adopter la nouvelle génération de GPU d’NVidia (la série 8XXM). Rien ne dit qu’une telle déclinaison ne verra pas le jour à la rentrée, par exemple, mais il est probable qu’Apple préfère attendre le prochain saut-en-avant d’Intel avec l’arrivée des CPU Broadwell début 2015. Pour le moment, l’acheteur d’iMac est donc livré à lui-même, hésitant entre casser sa tirelire pour une gamme en fin de vie et l’attente interminable de nouveaux modèles cette année.
Vous l’avez compris, si cet iMac
low-costa tant fait râler, c’est surtout par manque de nouveautés sur le reste de la gamme. D’ailleurs, historiquement, Apple a toujours proposé une modèle assez basique en prix d’appel des iMac. Si les 200€ consentis paraissent un peu faiblards aux habitués, le gain n’est pas négligeable lorsque vous commandez 100 ou 200 machines pour un établissement scolaire. Rajoutons à cela qu’Apple consent généralement de gros rabais pour de telles commandes, ce qui pourrait faire tomber le prix unitaire de la machine assez rapidement sous les 900 ou 1000€. Il nous a été également soufflé que les revendeurs auraient bien plus de marge de manoeuvre pour faire baisser le prix dans les semaines à venir.
Un processeur de MacBook Air
Il existe chez Intel quatre grands types de processeurs. Les Xeon, pour les serveurs et les machines de travail et trois déclinaisons de la série
Core iX, qui se destinent respectivement aux machines de bureaux, aux portables puissants et aux utrabooks (série U). Logiquement, l’iMac ne devrait donc proposer que des puces
Desktop, dont la consommation reste maitrisée, mais les performances nettement supérieures à celles embarquées dans des machines mobiles. Et pourtant, Apple a décidé d’intégrer un Core i5 4260U, un CPU plutôt destiné aux ultrabook, et qu'on retrouve notamment dans les derniers MacBook Air.
La différence entre un CPU destiné aux machines de bureau et un autre destiné aux portables est comparable à ce qui se passe dans l’automobile : sur un MacBook Air/Pro, pour gagner en consommation, on réduit au maximum la fréquence de base (ici, 1,4Ghz) tout en donnant à l'ordinateur les moyens d’atteindre la puissance d’une machine de bureau
en crête. Notre
cylindréeest donc plus faible (et moins gourmande) en régime normal, mais grâce au
Turbo, la puissance maximale reste disponible, sous conditions.
Dans les faits, ce nouvel iMac sera donc un peu plus poussif sur les petites tâches peu gourmandes en CPU (bureautique, mails, internet…), mais sera capable de traiter de la photo et de la vidéo avec suffisamment d’efficacité pour ne pas se sentir pénalisé.
Le vrai problème de ce processeur concerne plutôt le nombre de coeurs. Et là, le choix d’Apple est vraiment dommageable : aujourd’hui, les Mac savent très bien utiliser 4 coeurs simultanément et le confort qui en découle est très net. Il est courant qu’une application sollicite à elle-seule un coeur complet, ne laissant alors au système qu’un des deux cerveaux disponibles. Difficile donc, de lancer une tâche un peu gourmande en arrière plan et de continuer à travailler ou surfer sur internet sans ralentissements.
Il ne faut pas se méprendre pour autant. En usage éducatif, par exemple ou mono-applicatif, cette machine reste de bonne facture. Pour des enfants en bas-âge, pour une utilisation familiale basique ou pour un poste de bureautique, cet iMac fera parfaitement l’affaire. En revanche, si vous avez des ados avides de jeux vidéos, si vous aimez faire du montage tous les week-end, gérer de gros paquets de photos avec des traitements à la chaine ou si faites partie des métiers du son et de l’image, mieux vaut passer votre chemin. Cet iMac arrivera trop vite à ses limites et vous regrettez amèrement de ne pas avoir mis 200 ou 300 Euros supplémentaires pour des performances quasi-doublées.
GeekBench 2 & 3
Les résultats issues de Geekbench restent très théoriques mais ils servent surtout à classer les Mac suivant leur niveau de puissance brut.
Ici, nous avons placé notre nouvel iMac face à d'anciens modèles et aussi aux derniers MacBook Air dont les performances sont comparables. Sans surprise, la machine s'écroule face à ses devanciers quadri-coeurs. Elle se révèle même un peu plus lente que le MacBook Air 1,4Ghz pourtant équipé du même CPU :
GeekBench 3 redonne un petit avantage à l'iMac face au premier modèle de MacBook Air, tandis qu'il se prend une petite claque par la version haut-de-gamme. Un peu triste de voir une machine de bureau se faire distancer par un ultra-portable, lui-même déjà bien en dessous de n'importe quel MacBook Pro Retina.
CineBench
Cinebench confirme la tendance et également le léger retrait de l'iMac face au MacBook Air équipé du même Core i5. Notez l'écart de performances important avec n'importe quel iMac quadricoeur, qui peut être jusqu'à trois fois plus rapide suivant la configuration choisie :
Un circuit graphique préhistorique
Réduction tarifaire oblige, Apple a refusé d’intégrer à cet iMac une puce graphique décente. La machine ne bénéficie même pas de l’Iris Pro (déjà bien plus puissante) qu’on retrouve sur d’autres machines (iMac, MacBook Pro…). Ici, on repart avec le même GPU que celui des MacBook Air de 2013/2014, à savoir une version de l’Intel HD 5000 avec 1,5Go de mémoire partagée. Heureusement, Apple a été relativement généreuse, en dotant la machine de 8Go de RAM. Ainsi, la mémoire vidéo n’empiètera jamais vraiment sur la mémoire utilisable de la machine. Ouf !
Evidemment, cette puce s’avère limitative dès qu’on sollicite un programme qui a besoin de l’accélération matérielle. Au fil des ans, le GPU n’est plus seulement utilisé par les jeux, même OS X a besoin d’une carte accélératrice 3D pour afficher ses animations et tous les effets de flou qu’on retrouve -par exemple- dans Yosemite. Mais pour ceux-là, la HD5000 s’avère bien assez véloce… sur un petit écran. Car sur un moniteur 21” en FullHD, la carte est vraiment limite. Un jeu autour de 25FPS en 1440x960 affichera plutôt 16 ou 17FPS sur notre iMac en résolution native.
Les problèmes se poseront donc rapidement si la machine a vocation familiale, et donc, si vos bambins souhaitent lancer un p’tit Tomb Raider, cuvée 2013. La plupart des titres de ces derniers années vont tourner, parfois en baissant les réglages graphiques, mais sans panache. Quant aux blockbusters à venir, n’y comptez même pas, cet iMac est déjà obsolète.
Je vous recolle ici une vidéo qu’on avait tournée à la sortie des derniers MacBook Air, eux-aussi munis de la HD 5000. Comme vous le verrez, ce n’est pas le pied, mais ça dépanne.
Sur les benchs théoriques, la HD5000 arrive -comme prévu- bonne dernière, même face à des iMac de 2010 ! Etonamment, elle fait même moins bien que le MacBook Air pourtant équipé de la même puce :
Dans les jeux, pas de miracle, il est très difficile de jouer en FullHD, même à des titres comme Batman ou F12013 pourtant déjà assez âgés graphiquement. Il faudra descendre un peu en résolution (et en qualité) pour avoir un framerate acceptable.
Un disque dur anémique et difficile à changer
Il s’agit sans doute du plus gros défaut de cet iMac : Apple a choisi d’intégrer un disque à plateaux de seulement 512Go. En 2014, c’est vraiment léger. Non seulement le disque est très lent, mais sa capacité est rapidement atteinte si vous stockez un peu de musique, de jeux et de photos. Le vrai problème, c’est que le client-type ne va pas le remplacer : lorsqu’on choisit l’entrée de gamme, ce n’est pas pour aller lui rajouter 300€ d’options ! Le Fusion Drive -quasi indispensable sur un iMac- est facturé 250€ et l’option 1To (qui aurait franchement due être intégrée en standard) coûte 50€. Apple propose aussi un SSD de 256Go en stockage flash, mais face au Fusion Drive, il ne présente pas de vraie valeur ajoutée.
Le plus gênant, c’est qu’Apple ne permet toujours pas à ses clients de faire évoluer facilement la machine. Ici, par exemple, il est très compliqué (mais pas infaisable) de remplacer le disque, même en cas de panne. Impossible, donc, de lui greffer un SSD après-coup sans démonter la moitié de l’iMac (l’écran est collé au boitier, rendant l’opération complexe).
Histoire de bien appuyer la différence entre HDD et SSD, je vous ai pondu un comparatif entre le disque à plateaux (et à 5200tr/mn) de notre valeureux iMac, face aux SSD des derniers MacBook Air.
En franchement, il n'y a pas photo :
WiFi ac, Thunderbolt, USB3… Tout y est !
Entrée de gamme peut-être, mais pas sous-équipé ! Apple a conservé l’ensemble des atouts de l’iMac 21,5” précédent et elle n’a rien enlevé au passage -ce qui n’a pas toujours été le cas sur certains produits.
- Le WiFi ac est désormais mature et permet d’attendre des débits très convenables, à condition que le spectre ne soit pas saturé et d’avoir une borne compatible
- Malgré une quantité de périphériques limitée et des tarifs élevés, le Thunderbolt est présent sur deux ports et offre des transferts jusqu’à 10Gbps
- L’USB3 permet de connecter des disques durs externes et même des SSD. D’ailleurs, acheter un SSD externe et démarrer dessus n’est pas totalement absurde : les performances seront de toute façon meilleures que le disque à plateau par défaut.
- Et on retrouve aussi la caméra Facetime, le lecteur de carte SD, et l’Ethernet Gigabit en standard.
Une consommation en baisse
Si un ordinateur comme l'iMac ne plombera jamais votre facture d'électricité, toute économie d'énergie est bonne à prendre.
Durant nos tests, la machine a consommé autour de 30/32Watts en usage courant, c'est à dire avec Mail, Safari, ou des logiciels de bureautique... C'est légèrement moins que le modèle précédent, qui affichait autour de 37 Watts (ce qui confirme Apple sur sa page dédiée). C'est aussi moitié moins qu'un iMac 27", par exemple, qui au repos, utilisera déjà 80Watts.
Lorsqu'on sollicité le mode Turbo et la partie graphique, on a observé une consommation autour de 60Watts, voire 65 dans le pire des cas (avec Tomb Raider, par exemple).
Les défauts toujours présents
Nous avions été assez critiques lors de la présentation du nouvel iMac de 2012, dont le boitier n’a pas changé depuis. Le modèle 21,5” n’a d’ailleurs pas été ménagé, puisqu’il est quasi-impossible de l’ouvrir sans prendre le risque de faire sauter la garantie. Changer la RAM et le disque dur est un enfer, alors que la durée de vie de ces deux composants est rarement la même que celle de la machine. Ici, c’est encore pire, puisqu’Apple a soudé la RAM sur la carte-mère. Elle n’offre d’ailleurs qu’une seule capacité -8Go- dont on ne sait pas vraiment si elle sera suffisante d’ici 3/4 ans.
De manière générale, ces iMac ne sont plus aussi avantageux que par le passé. Leur architecture interne ressemble de plus en plus à celle d’un portable. Il revient même parfois moins cher de prendre un MacBook Air ou un Mac mini et de venir leur greffer un écran externe lorsqu’on est au bureau ! Seule la version 27” reste encore vraiment compétitive, avec des cartes graphiques haut-de-gamme, et un écran d’excellente facture, surtout vu le tarif proposé.
Apple, dans une logique de design et de
finesse à tout prixsemble vouloir mettre de côté toute possibilité de mise à jour des composants. C’est un choix risqué en informatique classique, où changer le disque, la mémoire et même la carte graphique reste à la portée du plus grand nombre.
Conseils d’achats
Si vous hésitez pour cette machine, c’est que votre budget est déjà bien limité. Soyez sans crainte, pour 1099€, cet iMac reste une bonne affaire : si vous n’êtes pas un gros joueur, un fana de montage vidéo, ou un spécialiste de la photo, la machine remplira très bien son rôle.
Maintenant, difficile de ne pas vous conseiller de passer le disque à 1To, on double ainsi sa capacité pour seulement 50€.
Quant au Fusion Drive, même s’il nous parait quasi-indispensable, il fait tout de suite grimper le tarif de 250€. Pour le prix, on peut alors se payer le modèle supérieur, dont le couple CPU/GPU est bien plus rapide et avec de la RAM interchangeable (moyennant finance ou démontage).
Finalement, quitte à dépenser 1100€, pourquoi ne pas prendre un MacBook Air, et lui adjoindre un écran externe ? On trouve de très bons moniteurs FullHD à moins de 200€, et un MacBook Air 13” bien équipé (SSD de série) se négocie désormais autour de 1000€ (voire moins, si vous passez par le Refurb). Vous obtenez ainsi une machine portable pour le même prix, et surtout, à performances assez voisines. Le même calcul peut-être fait avec un Mac mini, avec un CPU plus véloce (surtout si vous choisissez le modèle quadricoeur) mais son GPU (HD 4000) met de côté toute activité ludique ou graphique un peu élaborée. Apple ne devrait d’ailleurs pas tarder à les renouveler (du moins, on l’espère)
Dernier conseil, pensez à choisir le clavier étendu : par défaut, Apple ne propose que le clavier réduit, qui ne contient pas le pavé numérique. Un peu dommage, d’autant que le prix reste identique !
Refurb, Apple Store Education
Avant de vous ruer sur l’Apple Store officiel, notez que vous pouvez encore faire baisser le prix :
- le Refurb propose régulièrement des iMac sous la barre des 1100€. Pour ne pas les rater, pensez à vous abonner à notre service Refurb-Store.com, qui traque chaque sortie.
- l’Apple Store Education propose lui-aussi des réductions. D’ailleurs, si vous êtes étudiant ou enseignant, le prix de notre iMac tombe déjà à 1033€ !
- la Fnac propose également parfois quelques ventes flash intéressantes. Si vous êtes adhérent, vous pouvez même bénéficier de 6% une fois dans l’année.
La note !
S’il fallait résumer ce nouvel iMac en un mot, ce serait
mitigé. On ne peut pas blâmer Apple de vouloir tirer les prix vers le bas, mais, vu ce qu'on perd en puissance, il aurait été plus logique de descendre carrément sous la barre des 1000€. Si Jonathan Ive avait consenti d’un design laissant plus d’espace aux composants, les ingénieurs auraient eu plus de marge de manoeuvre pour rendre la bécane plus évolutive et peut-être même plus puissante. L’iMac est en fait déjà un MacBook Pro déguisé, et lorsqu’on souhaite le faire descendre en gamme, on arrive donc logiquement aux performances d’un MacBook Air. On peut difficilement faire pire et pourtant, la bécane reste parfaitement utilisable au quotidien.
Finalement, le rapport qualité-prix s'avère à nos yeux correct, mais on sera plus inquiet sur les capacités de cet iMac à rester dans la course d’ici 3 ou 4 ans. Parfois, mieux vaut attendre encore quelques mois, mettre 200€ supplémentaire et acheter une machine plus pérenne, qui évitera de se poser la question du renouvellement dans 2 ou 3 ans.