La rumeur enfle à WallStreet : Apple chercherait officiellement un remplaçant pour prendre la place de son actuel CEO.
Tim Cook aurait-il déjà fait son temps ? Le board de Cupertino avait pourtant bien accueilli l'ancien directeur des affaires opérationnelles lorsque Steve Jobs l'avait adoubé quelques années avant sa mort. Il faut dire que Cook constituait à l'époque un choix raisonné, l'homme ayant déjà exercé la fonction plusieurs fois, lorsque Jobs était convalescent.
Mais la carrière de Cook a surtout brillé par l'opérationnel, et par ses choix stratégiques du côté de la production. L'homme n'a jamais été entrepreneur, créateur, inventeur... et n'a jamais brillé par ses talents de visionnaire. Cook a toujours été l'homme de terrain, celui sur qui Steve Jobs s'est lourdement appuyé pour mener Apple à la réussite qu'on lui connait aujourd'hui. Qui peut imaginer que l'iPad mini ou le MacBook Pro Retina (les deux dernières grosses sorties) aient été des projets initiés par Cook himself ?
Lors des derniers résultats, la rumeur de son éviction avait déjà fait surface avec insistance. Mais les mois passent, et cela fait désormais 52 semaines que l'action est à la baisse. On pourrait rétorquer que la Pomme n'a jamais fait autant de bénéfices et qu'elle est une des rares entreprises high-tech à afficher une insolente croissance. D'ailleurs les agences ne sont pas aussi dures avec Apple que peut l'être la presse : sur les 37 principaux analystes, 25 conseillent toujours d'acheter l'action avec force, contre un avis modéré pour seulement 6 d'entre-eux. On table sur le fait que la croissance d'Apple dépasse largement celle de ses pairs clame Scott Kessler, analyste chez S&P IQ. Depuis 2009, l'actuelle dégradation est même toute relative :
Avec ses 137 milliards de dollars en cash, la Pomme n'a pas vraiment de quoi inquiéter pour son avenir. Si la firme ne commet pas d'erreur stratégique majeure, son écosystème lui assure de la visibilité pour encore de nombreuses années. Non, le vrai problème semble surtout idéologique. Si vous suivez la Pomme depuis la fin des années 70, vous n'êtes pas sans savoir que la stagnation de la gamme de ses produits ne fait pas partie de son ADN. Apple reste une boite qui excelle et qui déraille à intervalles réguliers. Seule l'innovation et le bousculement des codes nourrit sa croissance et son image auprès des consommateurs.
Et si la firme avait simplement besoin d'un leader, capable de faire rêver le consommateur, et de lui redonner foi en ses produits ? Aujourd'hui, une keynote de Cook est presque aussi barbante à regarder qu'un épisode de Derrick. Il est déjà loin, le temps où Steve Jobs émerveillait les foules avec un vulgaire pack de thèmes pour iDVD !
