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Il avait conseillé d'arrêter l'iPhone : Dvorak n'a jamais tort

Par Arnaud Morel - Publié le

Il avait conseillé d'arrêter l'iPhone : Dvorak n'a jamais tort
Quand Jobs a dévoilé l'iPhone, lors de la keynote pré-Macworld de janvier 2007, le monde du business du mobile a été stupéfait. Certains cadres de RIM, qui va annoncer de mauvais résultats trimestriels tout à l'heure, ont décrit la stupeur qui s'est emparé, alors, des équipes du canadien, pourtant acteur majeur de l'industrie du smartphone. La presse a été aussi très séduite, sauf quelques commentateurs dont, bien sûr, le célèbre John C. Dvorak, une sorte de Xavier Stuberalles américain, célèbre pour débiner la Pomme à toutes les occasions.

Apple devrait débrancher l'iPhone, titrait-il alors pour Market Watch, dans un article resté célèbre comme l'un des plus erroné de l'histoire. 5 ans plus tard, Apple a gagné 150 milliards de dollars avec cet appareil que Dvorak conseillait d'arrêter. Il n'y a aucune chance qu'Apple puisse connaître le succès dans une industrie aussi compétitive expliquait-il alors. Les marges, prévenait-il, ne peuvent pas exister plus d'un quart d'heure dans ce business.

Si on aime détester Dvorak, il serait très malhabile de se moquer des erreurs, fussent-elles grossières. Qui n'en commet pas ? Oui mais quelles leçons a-t-il tiré de sa bévue mondiale, qui, désormais, le définit ? C'est la faute d'Apple explique-t-il désormais. Accrochez-vous, il faut suivre son raisonnement.



D'abord,Apple ne l'a pas aidé. Même si Apple se débrouillait bien alors sous la direction de Steve Jobs, la seule vraie idée qu'ils aient eu, c'était l'iPod, un lecteur musical. En plus, ils ne lui ont même pas permis de jouer avec l'engin (dévoilé en janvier, et critiqué par Dvorak fin mars, avant un lancement public en juin). Car lui, comme il est critique et intelligent, est "blacklisté" par la Pomme et n'a donc pas accès aux produits avant leur sortie, contrairement à quelques collègues à lui, si serviles qu'ils pourraient directement travailler pour Apple.

En gros, s'il s'est planté, c'est parce qu'il est trop honnête. En refusant ces pratiques corrompues que sont les accords de non divulgation, je m'expose, et je suis plus vulnérable quand il s'agit de prédire si une stratégie va être couronnée de succès, explique-t-il encore, avant d'assener cet argument ultime : j'ai écrit 4500 articles ces 30 dernières années, je me suis planté magistralement environ 6 fois. Ce n'est pas si mal.

Et une dernière pour la route : Dvorak n'a pas nécessairement eu tort, mais raison trop tôt : Et sur la prédiction que ça allait mal se passer pour l'iPhone, n'importe quoi peut encore arriver. Le futur est une cruelle maitresse.