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Le désarroi des revendeurs Apple

Par Arnaud Morel - Publié le

Les relations entre Apple et ses revendeurs indépendants sont tout sauf un long fleuve tranquille. Si la Pomme a eu besoin d'un réseau de boutiques spécialisées vendant ses produits alors que le marque était au fond du trou, elle semble aujourd'hui ne savoir qu'en faire. Apple a repensé son réseau de distribution : l'Apple Store en ligne, secondé par des boutiques emblématiques dans les grandes villes en constituent désormais l'ossature.

Le désarroi des revendeurs Apple


Les indépendants, qu'ils soient Apple Authorized Reseller ou Apple Premium Reseller - un label plus haut de gamme et plus exigeant, mais également plus rémunérateur, deviennent la 5e roue du carrosse.

Et Apple n'est pas tendre avec eux : livraison des produits phares - iPhone, iPad - au compte goutte ou à effet retard, exigences drastiques sur le cahier des charges des boutiques, leur localisation et leur niveau de service, et faibles marges (compensées par des marges arrières conditionnées) leur rendent la vie difficile. Si, un temps, les revendeurs gagnaient 10 % sur les produits vendus, désormais la marge tournerait autour de 3%, avec des remises arrières de 2 à 10 % des ventes, selon la qualité qu'Apple trouve au point de vente concerné.

En France, eBizcuss, qui possède 15 APR (sur 60 APR dans l'hexagone), a porté plainte et lancé un référé contre Apple pour concurrence déloyale. La Pomme est accusée de favoriser ses Apple Store au détriment des APR. Ceux-ci sont richement achalandés tandis que les produits arrivent difficilement dans les boutiques des partenaires. Et les choses ne devraient pas s'arranger : Apple prépare la seconde version de son label APR, qui devrait être mise en place, révèlent les Échos, avant décembre. Celui-ci pose de nouvelles exigences formelles, qui débouchent sur de nouveaux investissements : tables à acheter chez un vendeur unique en Allemagne (Dula), surfaces précisément définies (entre 75 m2, pas plus petit, mais pas plus grand que 200 m2, pour ne pas faire de l'ombre aux Apple Store), hauteur sous plafond minimale de 2,80 m, surface de vitrine définie etc...

Le désarroi des revendeurs Apple


Évidemment, Apple est libre d'agir à sa guise, concernant la vente de ses produits. Évidemment également, l'agitation médiatique autour de cette question est essentiellement le fait du référé et de la campagne de communication d'eBizcuss, dont les résultats chutent dangereusement et qui craint la faillite. De quoi donner le courage d'affronter frontalement Cupertino.

Cependant Apple fait tout de même montre d'une raideur face à ses partenaires auxquels elle doit, peu ou prou, sa survie d'avant la révolution iBidule. Mais la reconnaissance, en matière de gros sous...