Alors que les AirPods Pro de Cupertino ne sont disponibles que depuis le 30 octobre, Sony propose déjà depuis plusieurs années (les WF-1000X sont sortis fin 2017) des écouteurs True Wireless disposant de l'annulation active du bruit ambiant. Nous nous sommes procurés une paire des wf-1000xm3 afin de mieux cerner les différences entre ces deux produits.
Retrouvez notre prise en main des AirPods Pro en vidéo
Présentation et ergonomie
Avec les AirPods Pro, Apple a tenté de répondre à un souci relevé par de nombreux utilisateurs du modèle originel, un maintien qui dépend de l'anatomie de chacun. Certains ne rencontrant aucun souci, là où d'autres les perdent au moindre mouvement. Pour cela, Cupertino a changé de form factor en proposant, cette fois, des écouteurs intra-auriculaires, format permettant non seulement de s'adapter au plus grand nombre (sauf ceux qui sont gênés par cette intrusion) mais améliorant également l'isolation passive, et facilitant l'ajout d'un système d'annulation active du bruit ambiant efficace.
Ce faisant, Apple propose un boitier légèrement plus imposant, mais qui tient toujours dans la poche gousset d'un pantalon (en changeant d'orientation). De ce côté, l'américain en remontre au japonais, le boitier de Sony étant franchement imposant comparé à celui de Cupertino. Un des gros avantages des écouteurs Bluetooth étant d'accompagner l'utilisateur en permanence, c'est un point à prendre en compte. Ceux qui se baladent tous les jours avec un sac à dos/à main n'en auront que faire, mais les autres pourraient y voir un avantage.
Du point de vue des écouteurs, Apple propose aussi des périphériques nettement plus compacts, et plus légers (5,4 contre 8,5 grammes par écouteur). L'équilibre du modèle de Sony étant bien pensé, je ne trouve personnellement pas que cela soit un problème une fois en place. Toutefois, les AirPods Pro entrent moins profondément que les Sony dans le conduit auditif, permettant ainsi à certains allergiques aux intra-auriculaires de les supporter. Le volume plus important des WF-1000XM3 pourra se transformer en avantage dans quelques années. Les bricoleurs pourront en effet les ouvrir sans trop de risque pour changer la batterie, une simple Varta CP1254 non soudée.
Une fois le boitier des Sony en main, sortir les écouteurs se fait simplement, en mettant un doigt dans l'interstice entre les deux. Du côté des AirPods Pro, c'est tout aussi simple, mais il faudra pour cela changer de stratégie par rapport au modèle originel. Il sera en effet bien plus facile de les extirper en mettant le doigt dans le renfoncement du clapet mobile, avant d'attraper entre l'index et le pouce l'olive de chaque écouteur. Si l'on n'utilise pas cette technique, la sortie du boitier peut être nettement plus hasardeuse.
Pour interagir avec les écouteurs, Apple a prévu un nouveau système de pression du bâtonnet sur chaque écouteur, assez efficace une fois le coup de main pris. Sony a préféré le tactile, mais avec un système vraiment réactif qui permet d'effleurer l'écouteur, sans pousser exagérément ce dernier dans le conduit auditif, ce qui aurait pu gêner certains utilisateurs. Point négatif partagé par les deux constructeurs, il est impossible de gérer le volume depuis les écouteurs.
La gestion plus fine des deux périphériques nécessite de passer par les appareils hôtes. Sur iPhone, Sony met à profit son application Sony | Sound Connect compatible avec toute sa gamme. Le programme est complet et ravira ceux qui veulent mettre les mains dans le cambouis, avec un réglage fin de l'annulation active de bruit, plusieurs préréglages, et surtout la présence bienvenue d'un égaliseur manuel à 5 bandes.
Apple ne propose pas d'application dédiée, mais se repose sur ses propres programmes pour cela (laissant les utilisateurs d'autres applications aux bons soins des éditeurs tiers). Sur iOS, les utilisateurs de l'application Musique devront se rendre dans Général, puis Musique avant de toucher la section Egaliseur afin de pouvoir choisir entre les 23 préréglages disponibles. Point négatif, Cupertino n'a pas jugé utile (et c'est fort dommage) de fournir un égaliseur à bande sur ses périphériques mobiles. Peut-être avec la prochaine itération d'iOS, sait-on jamais. Les utilisateurs de Spotify : Musique et podcasts, ou Deezer: Musique & Podcast, pourront mettre à profit les égaliseurs disponibles au sein de ces applications.
Si les AirPods sont automatiquement ajoutés à tous les périphériques d'un même compte iCloud, les Sony demanderont (hormis lors du premier appairage qui sera automatique) de porter les écouteurs puis d'appuyer7 secondes sur ces derniers pour les coupler avec un autre appareil. De ce point de vue, quelques constructeurs, comme Bose, font encore plus pratique en permettant de connecter deux appareils (par exemple un iPhone et un Mac) simultanément sur leurs casques/écouteurs.
Du côté de macOS, le principe est le même pour les deux appareils, il faudra impérativement utiliser l'App Musique, ou espérer que le programme de votre choix dispose d'un égaliseur intégré. Dans Musique, cliquez sur Fenêtre dans la barre des menus, avant de sélectionner Egaliseur (ou avec le raccourci clavier Option+Command+E). Il sera alors possible d'opter pour un des 22 préréglages, ou de choisir d'influer soi-même sur le rendu via l'égaliseur à 10 bandes.
Pour recharger les écouteurs, Sony prévoit un moderne et pratique port USB-C, là où Apple s'en tient à son connecteur maison Lightning, tout en proposant de refaire le plein d'énergie sans fil, fonction absente chez son concurrent du jour. Niveau autonomie, les wf-1000xm3 nous ont permis de tenir une heure de plus (soit un peu moins de 6 heures) que les AirPods Pro.
Rendu sonore, ANC, et qualité des microphones en communication
Commençons par éluder le cas audiophile. Ces personnes, dépassant le sens littéraire du terme, et sacrifiant ergonomie et praticité (et souvent toute considération pécuniaire) sur l'autel de la recherche du rendu le plus pointu possible, auront certainement fui (en courant) les dispositifs qui nous intéressent aujourd'hui, et ce dès la lecture du mot Bluetooth dans la fiche technique. En effet, les écouteurs True Wireless, aussi agréables soient-ils n'atteindront jamais (ou tout du moins pas encore) la qualité obtenue en filaire sur du matériel haut de gamme. Ceci n'empêchera pas les amoureux du son de vouloir profiter d'écouteurs compacts, disponibles en toute occasion, y compris pour répondre aux appels, et c'est sur ce plan précis que se démarquent réellement les écouteurs d'Apple et Sony.
A l'image (!) de l'adage qui veut que le meilleur appareil photo soit celui que l'on a toujours avec soi, ces périphériques font de leur mieux pour offrir un rendu agréable, mais se révèlent en permettant aux utilisateurs d'écouter de la musique de manière assez satisfaisante en un clin d'œil, par exemple pour décompresser dans les transports, sans devoir prévoir toute une logistique, ni se déplacer avec une panoplie encombrante.
AirPods Pro
Les AirPods Pro représentent une amélioration du rendu par rapport aux modèles précédents, en grande partie grâce au format intra-auriculaire. L'Adaptive EQ de Cupertino permet également un meilleur contrôle de l'équilibre sonore, ce qui offre aux écouteurs un rendu plus agréable lorsque l'ANC est activé. Les graves sont légèrement plus profonds, et les aigus permettent de discerner des détails qui étaient absents sur les AirPods.
Sur certains morceaux, ce boost peut rendre l'écoute prolongée légèrement fatigante pour les personnes sensibles. Le haut médium (avec un pic prononcé autour de 2 000 Hz) est également mis en avant, apportant une présence et compréhension plus nette des voix, au prix d'une certaine agressivité, par exemple sur un piano attaquant un peu fort sur ces fréquences. L'extrême aigu a également été mis en avant sur les deux modèles, afin d'apporter de la brillance et de l'air, avec en contrepartie un rendu un peu artificiel. Ici aussi, un morceau avec du souffle, ou une importante pollution, verra ces défauts amplifiés, avec un rendu désagréable à la clé.
WF-1000XM3
Du côté des wf-1000xm3, le son est légèrement plus plein entre 50 et 200 Hz apportant un peu de punch, avec un second pic autour de 1 200 Hz, là où les AirPods Pro marquent justement un creux. Les accentuations généreuses des deux constructeurs s'éloignent d'un rendu neutre, mais offriront un peu d'emphase à certains styles. En grossissant le trait, on pourrait associer les AirPods Pro à la Pop, là où les Sony mettront en avant le registre de la musique électronique moderne, avec une dynamique et une musicalité légèrement supérieures.
L'annulation de bruit active est efficace sur les deux modèles, particulièrement sur les bruits de fond constants, avec un léger avantage au niveau des Sony qui se démarquent en supprimant plus efficacement les basses fréquences. Les modes Ambiant Sound de Sony et Transparence d'Apple se valent, et seront assez pratiques lorsqu'il s'agira de garder une oreille sur le bruit ambiant, par exemple pour ne pas se faire surprendre par les véhicules, ou pendant une séance de sport.
En communication les écouteurs sont très pratiques, libérant les mains de l'utilisateur qui pourra alors continuer de vaquer à ses occupations. Le rendu des microphones intégrés varie de satisfaisant en environnement calme, à assez brouillon dès que le bruit ambiant commence à être trop important. Les AirPods Pro, sans briller outre mesure, prennent un léger ascendant sur les Sony sur ce plan, ce qui pourra être un élément décisif pour ceux qui comptent les utiliser principalement pour les appels mains libres.
Conclusion
Le choix entre les AirPods Pro et les wf-100xm3 devra se faire en fonction des préférences de chacun, entre l'importance accordée au volume du boitier, au confort (assez subjectif), à l'autonomie, aux machines auxquelles ils seront connectés, au tarif, et à la particularité du rendu de chaque appareil. Aucune des propositions n'est réellement décevante, ou au contraire excellente. Il n'y aura donc pas de mauvais choix. Comme souvent, une écoute en magasin pourra s'avérer salutaire, permettant alors d'orienter les futurs acheteurs en fonction de leurs préférences.
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