IK Multimedia, qui nous avait plutôt habitués aux logiciels de production musicale et aux interfaces d’enregistrement, notamment pour iOS, a dévoilé en mai 2018 son premier synthétiseur hardware lors du Superbooth18 de Berlin.
Et l’ambition est au rendez-vous, le constructeur italien ayant décidé de proposer un synthétiseur analogique monophonique, portable et particulièrement accessible. La boîte nous offre une triple promesse : True analog synthetiser. Easily programmable. Ultra-portable.
Un format compact
Au déballage, on se rend effectivement compte du faible encombrement de la machine, qui est livrée avec ses deux câbles MIDI (l’UNO accepte les signaux entrant mais peut aussi en envoyer) et quatre piles AA. Le synthétiseur peut également être alimenté par USB, le câble idoine est fourni.
Une sortie audio format jack 3.5 est présente, compatible stéréo mais le signal sera en mono sommé. Une entrée audio au même format est également disponible, permettant de concentrer des sources audio supplémentaire et d’utiliser l’UNO comme sortie unique. Surface capacitive, encodeurs rotatifs, la matière plastique est de mise. Mais la construction est précise et le choix compréhensible, cela permet de cocher la case Ultra-portable sans problème.
L’enregistrement de l’appareil se fait en ligne via un numéro de série à saisir sur le site d’IK Multimedia. On doit ensuite mettre à jour le firmware de l’appareil, et on nous indique qu’une surprise nous attend dans l’espace utilisateur du site, sous la forme d’un lien de téléchargement vers le logiciel UNO Synth Editor, disponible pour Mac, PC et iOS.
Dans notre cas, ce lien n’est jamais apparu, mais une simple recherche sur le web permet de trouver la page pour télécharger cet outil, qui s’avère vite être indispensable si l’on veut profiter pleinement des capacités de synthèse de l’UNO. Notamment programmer des sons plus complexes, qui pourront ensuite être stockés dans la mémoire interne de la machine (100 presets dont 80 réinscriptibles).
Caractéristiques et fonctionnalités
À l’allumage, une étape de calibration nous rappelle que nous sommes bien dans le monde de l’analogique, il faut un peu plus de vingt secondes pour que l’accordage de la machine, mais aussi l'étalonnage des touches capacitives, soit effectué. Pour résumer simplement le circuit sonore, il est principalement composé de deux VCO, pour Voltage Controlled Oscillator, ou oscillateur contrôlé en tension. Il est ensuite composé d’un générateur de bruit blanc et d’un VCF -Voltage Controlled Filter- qui permet de filtrer le signal de différentes manières, tous deux également analogiques.
Le tout est complété par un LFO -Low Frequency Oscillator- qui permet de moduler les filtres et paramètres du synthétiseur, d’un VCA -Voltage Controlled Amplifier- pour sculpter l’enveloppe de vos sons, et d’un délai. Ces derniers sont pour leur part numériques. True analog synthetiser qualifie correctement l'UNO , car les sources sonores et le filtre sont analogiques, mais pas full analog, pour les plus pointus.
L’UNO propose 10 modes d’arpégiateur ainsi que 3 modes de séquenceur, pas à pas, en temps réel ou Step Edit qui permet de se concentrer sur les changements de paramètres en rendant le clavier inactif. Et dans ce domaine, le séquenceur est puissant. Il permet d’enregistrer 20 paramètres de contrôle par step. En revanche, le mode enregistrement décroche automatiquement au bout de 16 pas, ce qui peut provoquer des erreurs. Typiquement, si on est encore en train de manipuler les flèches haut et bas data (pour jouer sur le temps de délai par exemple) lorsque l’enregistrement s’arrête, on change sans le vouloir de preset, et on perd les modifications effectuées.
C’est peut être le seul point noir de cette machine, il aurait été intéressant de dissocier la partie « data » en lui attribuant un encodeur rotatif dédié, et garder les flèches pour des fonctions qui ne sont pas utilisées en jeu, comme le changement de preset, la mise en marche du métronome ou le choix du canal MIDI.
Débuter avec un synthétiseur analogique
Le meilleur moyen d’apprendre les fonctions et réactions de l’UNO est de lancer une séquence (chaque preset sonore vient avec sa séquence, il suffit d’appuyer sur play) et… de tourner les boutons ! C’est en tout cas comme ça qu’on peut se familiariser rapidement avec le comportement du synthétiseur. Easily programmable ? Oui, si on couple le séquenceur vraiment puissant à l’indispensable UNO Synth Editor évoqué plus haut.
La surface capacitive de ce synthétiseur est un choix finalement logique dans cette optique d’encombrement minimum. Dans le cadre d’une utilisation comme séquenceur, ou pour utiliser l’arpégiateur, cela ne pose pas de problème. Mais un clavier MIDI sera rapidement nécessaire pour un véritable jeu live.
Pour le reste de l’ergonomie, l’UNO est bien pensé avec énormément de paramètres accessibles directement. Une matrice de 4 fonctions par 4 potentiomètres permet d’avoir constamment à portée de réglage les générateurs sonores, filtre, enveloppe et oscillateur basse fréquence.
Cinq boutons de performance (dive, scoop, vibrato, wah, tremolo et hold) permettent d’agrémenter votre jeu, et un mode scale permet de contraindre le clavier capacitif dans une échelle donnée (chromatique, majeure, mineure, dorienne, en tout 12 modes sont proposés)
Une offre intéressante
En conclusion, l’IK Multimedia UNO peut constituer un pont entre les synthétiseurs logiciels et le hardware. C’est un bon moyen de s’initier à la synthèse analogique, chose qui prend du temps, d’où l’intérêt d’avoir une machine portable équipée des mêmes principes que ses grands frères. L'UNO se trouve à partir de 238 euros sur le net, à ce tarif il représente, sans aucun doute, une bonne affaire pour qui voudrait s'essayer aux synthétiseur analogiques.
