Test de l'Arrow : la géniale interface audio Thunderbolt 3 d'Universal Audio
Par June Cantillon - Publié le
Un pedigree de champion
Universal Audio jouit d'une très bonne image auprès des amateurs éclairés et des professionnels du son, il n'y a qu'à observer les Apollo fleurir dans les studios. En sus d'un hardware irréprochable, la compagnie fondée par Bill Putnam Sr est devenue la référence en ce qui concerne les plugins émulant du matériel souvent ancien, rare et couteux.
Le catalogue d'effets n'est évidemment accessible que si vous possédez une interface de la marque, le nombre de plugins activables simultanément dépendra alors de la présence de 1, 2, 4 ou 8 processeurs SHARC embarqués. Notons que l'Arrow n'est pour le moment disponible qu'avec une seule de ces puces, limitant l'usage des simulations les plus gourmandes -comme le Fender '55 Tweed Deluxe ou le Manley Voxbox- à une seule piste stéréo.
Une place à prendre
De par leur form factor les Apollo auraient pu briguer le titre de carte son nomade, cependant même la plus petite d'entre elles nécessite d'être alimentée, en sus de la connexion Thunderbolt 2 ou USB. La nouvelle venue cumule la connectique la plus rapide présente sur les Mac modernes, et la possibilité d'en tirer aussi l'énergie nécessaire à son fonctionnement.
L'Arrow occupe donc un espace bien à elle dans la gamme Universal Audio, elle reprend les caractéristiques techniques de ses ainées, et y ajoute la possibilité d'une utilisation à l'extérieur, l'unique câble Thunderbolt 3 comme seul bagage.
Des caractéristiques techniques irréprochables
Universal Audio a vu les choses en grand pour sa petite interface, ne rognant quasiment rien sur la fiche technique par rapport aux Apollo, excepté le nombre de processeur DSP. Pour le reste, l'Arrow est dotée des fameux convertisseurs AD/DA maisons, elle permet d'enregistrer en 24-bit/192 kHz sans latence perceptible, possède une entrée casque et une Hi-Z pour les instruments sur la face avant, ainsi que 2 entrées Ligne/Micro en combo XLR/Jack sur la face arrière.
Ces entrées pré-amplifiées sont dotées d'assez de gain pour driver la plupart des micros, y compris de vieux modèles à ruban. Elles sont de plus équipées de la technologie Unison propre à la marque, permettant d'émuler directement à la prise -avec des résultats assez impressionnants il faut bien l'avouer- des préamplificateurs de légende, comme les Neve, SSL et API, ou encore de célèbres amplis guitares.
Une ergonomie bien pensée
Universal Audio a toujours soigné la prise en main de ses périphériques, et l'Arrow ne sera pas le modèle qui déroge à la règle. Les fonctions sont claires, le maniement évident, et toutes les fonctions sont accessibles d'une main. Une rangée de boutons dédiés permettra de choisir l'entrée, d'activer un filtre coupe-bas, l'alimentation fantôme 48 V, un pad, le changement de phase, et enfin, de lier les entrées arrières.
Deux autres commutateurs sont disponibles pour faire passer la fonction du bouton principal de la gestion du monitoring à celle du réglage de gain. Les habitués de la marque ne seront nullement dépaysés. Seul menu grief, la molette principale est un peu petite, et le plastique utilisé un peu léger comparé au ressenti premium du boitier métallique.
Une partie software éprouvée
L'installation passera par le téléchargement sur le site du constructeur d'un paquet pesant 1,85 Go, il comprend les pilotes pour la carte son ainsi que l'intégralité des plugins disponibles. Après un redémarrage obligatoire et peut-être, comme dans notre cas, une mise à jour rapide du firmware, deux nouvelles applications apparaîtront dans votre dock.
La première, judicieusement nommée
Console, vous mettra face à une console de studio virtuelle, comprenant autant de tranches que votre périphérique comptera de préamplificateurs. Les réglages habituels seront accessibles ici, vous pourrez faire varier le niveau de la piste, gérer les départs auxiliaires, les panoramiques et les effets en inserts. C'est aussi sur ce panneau que vous choisirez l'émulation adéquate grâce à la fonction Unison.
La seconde application
UAD Meter & Control Panels'occupera, via trois onglets principaux, de consulter l'état du matériel, la latence des plugins (ainsi que leurs autorisations) et de vérifier que vous disposez bien d'une version à jour du logiciel. Il sera aussi possible de fixer la charge maximum du DSP, ou encore de forcer le live mode sous Logic Pro X.
Difficile de parler d'Universal Audio sans évoquer leur store fort bien achalandé. Vous pourrez profiter sans limite du bundle Realtime Analog Classics comprenant les UA 610-B Pre et EQ, Marshall Plexi Classic, Teletronix LA-2A Legacy, UA 1176LN et SE Legacy, Pultec Pro EQ Legacy, Precision Mix Rack Collection, Raw Distortion, Softube Bass Amp et RealVerb-Pro. Le reste des plugins inclus dans l'installation ne bénéficient que de 14 jours de démonstration, il faudra ensuite mettre la main à la poche pour les utiliser à nouveau. Le catalogue comprend plus de 120 références et comblera tous les besoins concernant la production, le mixage et même le mastering de vos projets. Les tarifs des plugins à l'unité évoluent entre 99 et 899€, mais de nombreuses promotions ont lieu en cours d'année. Enfin, l'achat d'un effet réinitialise la période de démonstration, vous laissant libre d'utiliser à nouveau l'intégralité des plugins pendant 14 jours.
Conclusion : une interface moderne et sans (réel) défaut ?
Universal Audio joue une jolie carte avec son Arrow, unique interface Thunderbolt 3 grand public du marché. On pourra profiter de son petit format pour l'emmener un peu partout et disposer de matériel haut de gamme, le tout couplé à l'une des meilleures offres de plugins. La qualité de construction ne souffre d'aucune critique -mis à part le bouton de volume un poil "cheap", si on veut chipoter- et ses capacités techniques en font un parfait petit studio portatif : chapeau ! Petite mesquinerie toutefois, certainement nécessaire pour contenir un tarif autour de 500€, le câble Thunderbolt 3 n'est pas fourni, et un simple câble USB-C bloquera le démarrage de la bête.