Le confinement révèle que les ados ne savent plus utiliser les ordinateurs
Par Didier Pulicani - Publié le
Une étude menée en Suisse révèle en effet que 30% des 9-16 ans n'utilisent jamais ou quasiment jamais l'ordinateur pour se connecter à internet. Vous l'avez compris, malgré la surconnexion de cette tranche d'âge, le smartphone prédomine les usages, délaissant ainsi les bons vieux claviers.
Nos confrères de la Radio-Télévision-Suisse (RTS) relèvent quelques témoignages amusants, comme cette enseignante qui a très bien synthétisé l'erreur de jugement des plus âgés à leur endroit :
On se dit qu'ils sont tout le temps sur le téléphone, qu'ils maîtrisent les outils informatiques, mais on voit au quotidien que lire un mail n'est pas dans leurs habitudes. Mettre une pièce jointe peut s'avérer compliquéOu encore ce témoignage de Paolo, 20 ans, pour qui le traitement de texte est un programme quasiment inconnu
Word, pour moi, c'était juste pour écrire la lettre de motivation et puis après, plus rien. Mais je commence à voir l'intérêt
Avec la généralisation de l'enseignement à distance, ces lacunes ont pris une ampleur inédite depuis un an, au point que les lycées ont du mettre en place des cours d'apprentissages des bases de l'informatique
que ce soit l'accès au mail, à l'agenda ou à la plate-formeleur précise une formatrice. Il y a encore 10-15 ans, en l'absence de smartphone, les ados étaient au contraire, obligés d'utiliser un ordinateur pour se connecter à internet à la maison ou à l'école, les usages élémentaires étaient alors rapidement acquis.
A la rédac', on ne peut que corroborer ces résultats : les adolescents et même les étudiants que l'on reçoit en stage se révèlent particulièrement inefficaces dès qu'il s'agit de taper au clavier, d'utiliser des outils autrefois jugés élémentaires (Word, Excel, PowerPoints...) ou même de comprendre le fonctionnement d'un ordinateur (disque dur, programmes, fichiers...). Il serait peut-être urgent de penser à mettre en place de véritables cours d'informatique au collège et au lycée, au même titre que les matières traditionnelles, si l'on ne veut pas que toute cette génération accumule ensuite de grosses lacunes une fois sur le marché du travail.