Le groupe automobile a présenté ses projections aux syndicats : la production dans les cinq usines françaises passera de 661 000 véhicules en 2025 à moins de 590 000 unités en 2028. L'usine de Poissy, dernière à fabriquer des voitures en Île-de-France, est la plus menacée.
Moins d'activité
Les chiffres présentés par Stellantis aux représentants du personnel le 1er décembre 2025 confirment une tendance préoccupante. Entre 2025 et 2028, les volumes fabriqués en France chuteraient d'environ 11 %, passant de 661 000 à quelque 588 000 véhicules par an. Cette baisse s'inscrit dans un contexte européen difficile : selon McKinsey, la production continentale de véhicules légers devrait reculer de 6 % sur la même période pour atteindre 8,9 millions d'unités. À titre de comparaison, les niveaux de 2024 sont déjà 30 % inférieurs à ceux de 2017.
Poissy, la plus touchée des cinq usines
Parmi les cinq sites d'assemblage français, celui de Poissy dans les Yvelines concentre les inquiétudes. Cette usine historique, qui a vu naître la Simca 1000 et la Peugeot 206, produit aujourd'hui les Opel Mokka et DS3. Or ces deux modèles arrivent en fin de vie en 2028, et aucun successeur n'a été annoncé. La production pourrait ainsi chuter de 90 000 véhicules en 2025 à seulement 55 000 en 2028, soit une baisse de 40 %. Stellantis a promis d'investir 20 millions d'euros dans des activités d'emboutissage et d'économie circulaire, ce qui permettrait de créer environ 200 emplois. Mais la décision de maintenir ou non une production automobile après 2028 ne sera prise qu'au premier semestre 2026.
Les autres sites entre espoirs et incertitudes
Les usines de Sochaux et Rennes s'en tirent mieux, portées par des modèles récents. À Sochaux, la production des Peugeot 3008 et 5008 monte en puissance avec plus d'un millier de véhicules assemblés chaque jour. L'usine de Rennes, qui a bénéficié d'un investissement de 160 millions d'euros, mise sur le nouveau Citroën C5 Aircross. En revanche, Mulhouse inquiète avec ses Peugeot 308 et 408 moins dynamiques. L'arrivée d'un nouveau véhicule est promise pour 2026, mais le site n'a aucune certitude d'être retenu pour cette production. Les arrêts temporaires de chaînes, comme celui d'une semaine fin octobre à Mulhouse, alimentent les craintes des salariés.
On en dit quoi ?
On assiste à une restructuration assumée de l'industrie automobile française. Stellantis joue la carte de la transparence en présentant des projections sur trois ans, mais le flou persiste sur l'après-2028 pour plusieurs sites. L'usine de Poissy symbolise ce dilemme : la direction refuse de parler de fermeture tout en repoussant les décisions stratégiques. Les 20 millions d'investissement annoncés font pâle figure face aux 160 millions injectés à Rennes. Difficile de ne pas y voir un signal sur les priorités du groupe.
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