Le ministère de la Défense américain (le Pentagone) met la pression sur Pékin en ciblant trois icônes industrielles et technologiques : BYD (champion de la voiture électrique), Alibaba et Baidu. L'administration estime que ces entreprises devraient rejoindre la liste officielle des sociétés suspectées de soutenir l'armée chinoise.
Pourquoi BYD, Alibaba et Baidu sont visés
Le Secrétaire adjoint à la Défense, Stephen Feinberg, a informé les législateurs américains que le Pentagone avait conclu à la nécessité d'inclure ces trois entreprises sur la liste Section 1260H. Cette liste est l'outil principal de Washington pour identifier les « entreprises militaires chinoises » opérant sur le territoire américain ou ayant des liens étroits avec la stratégie de fusion militaire-civile de Pékin.
Si l'ajout formel n'est pas encore confirmé, la désignation est déjà un coup dur en termes de réputation. Elle sert d'avertissement sévère aux entités américaines. Bien qu'elle n'entraîne pas d'interdictions immédiates, elle oblige les entreprises et investisseurs américains à réévaluer les risques de faire affaire avec ces géants sous surveillance. La liste 1260H, mise à jour annuellement, comprenait déjà 134 noms, dont Tencent et le fabricant de batteries CATL.
La défense des entreprises chinoises
Face à cette menace, la riposte est déjà lancée. Un porte-parole d'Alibaba a vivement contesté cette décision auprès de Reuters. L'entreprise a assuré qu'il n'y avait aucune base factuelle pour l'inclure sur cette liste, insistant sur le fait qu'elle n'est pas une entité militaire et qu'elle n'a aucun marché de fournitures militaires aux États-Unis. Alibaba a également tenté de minimiser l'impact, affirmant que ses activités classiques ne seraient pas affectées. Pour l'heure, BYD et Baidu n'ont fait aucun commentaire public.
Ce contexte de pression arrive peu après qu'une trêve commerciale ait été convenue entre les Présidents Trump et Xi Jinping. Cela démontre que si les tarifs douaniers se stabilisent, la guerre froide technologique et l'escalade des tensions géopolitiques sont loin d'être terminées.
On en dit quoi ?
Voir des acteurs comme BYD, qui symbolisent en partie l'avenir de l'automobile électrique, ciblés par le Pentagone est un signe que les enjeux dépassent largement la simple high-tech. Cette liste 1260H est avant tout un outil de guerre d'influence : l'objectif n'est pas nécessairement de détruire ces entreprises, mais de miner la confiance de leurs partenaires occidentaux.
Le véritable impact sera visible plus tard, avec le risque d’une lente érosion des partenariats et des investissements américains avec les entreprises chinoises.