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Bluesky lance un bouton « je n’aime pas », et c’est plus chouette que ça n’en a l’air

Par Vincent Lautier - Publié le

Bluesky, qui vient d'atteindre les 40 millions d'utilisateurs, s'attaque à un de ses plus gros problèmes : le fil Découvrir. Le réseau social teste un bouton Dislike (J'aime pas). L'objectif est de permettre aux utilisateurs de mieux personnaliser leur expérience et de signaler à l'algorithme ce qu'ils ne veulent plus voir.

Bluesky lance un bouton « je n’aime pas », et c’est plus chouette que ça n’en a l’air


Un Dislike privé pour éduquer l'algorithme



Concrètement, ce bouton Dislike ne sera pas public. Inutile de chercher un compteur de pouces vers le bas. Il s'agit d'un signal de feedback privé, envoyé directement à l'algorithme. L'idée est simple : aider le système à comprendre ce que l'utilisateur ne souhaite plus voir s'afficher dans ses suggestions. Bluesky précise que ce signal servira aussi à légèrement influencer le classement des réponses, afin de réduire la visibilité des commentaires jugés de faible qualité, toxiques ou relevant du spam.

Bluesky lance un bouton « je n’aime pas », et c’est plus chouette que ça n’en a l’air


L'urgence de réparer l'onglet Découvrir



La cible principale de cette nouvelle fonctionnalité est l'onglet Découvrir. Actuellement, ce fil est largement critiqué, voire détesté, par les utilisateurs les plus actifs de la plateforme. Il est souvent décrit comme un cloaque ou une avalanche de posts sans intérêt, rempli de contenus mièvres (animaux mignons, selfies) ou de sujets clivants (IA, transphobie) qui ont accumulé beaucoup de likes. Beaucoup d'habitués ignorent simplement cet onglet. L'ajout du Dislike pourrait, s'il est efficace, transformer ce fil en un outil de découverte réellement pertinent, voire même addictif, selon certains observateurs.

Bluesky lance un bouton « je n’aime pas », et c’est plus chouette que ça n’en a l’air


Une refonte plus large des conversations



Ce test s'inscrit dans une refonte plus large des contrôles de conversation. Bluesky expérimente aussi avec la notion de quartiers sociaux (social neighborhoods). Le système va cartographier les connexions entre les utilisateurs qui interagissent souvent ensemble. L'objectif est de prioriser les réponses venant de personnes proches de votre quartier social, rendant les échanges plus pertinents et évitant l'irruption de commentaires hors contexte, un problème souvent reproché à Threads. L'ergonomie du bouton Répondre est aussi modifiée : il affichera désormais le fil complet avant de permettre la rédaction, pour inciter à la lecture.

On en dit quoi ?



Bluesky reste fidèle à sa philosophie : donner à l'utilisateur les outils pour se créer sa propre bulle. La culture de la plateforme repose déjà sur un blocage intensif et décomplexé. L'ajout du Dislike et le concept de quartier social ne font que renforcer cette tendance à l'entre-soi, qui n’est en rien un problème s’il est choisi. Plutôt que de trancher sur des questions de modération plus larges (le réseau est critiqué pour son laxisme présumé envers certains comptes) Bluesky préfère laisser l'utilisateur gérer son le contenu qui lui est envoyé. C'est une stratégie qui permet d'éviter les conflits directs en ne montrant plus les critiques ou les contenus offensants. Pratique si vous aspirez à un peu de calme sur les réseaux.