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Mark Zuckerberg veut de l’IA partout, quitte à dépenser des sommes monstrueuses !

Par Laurence - Publié le

Dans les prochaines heures, toutes les grosses firmes US vont publier leurs résultats trimestriels. Meta a commencé le bal avec des résultats financiers contrastés pour le troisième trimestre 2025.

Le groupe signe un record historique de revenus trimestriels, mais voit son bénéfice par action lourdement amputé par une charge fiscale exceptionnelle de près de 16 milliards de dollars. Ces chiffres surviennent alors qu'il met un terme à sa frénésie d’embauches dans le domaine de l’intelligence artificielle, amorcée en 2023.


Meta Résultats


Des revenus au plus haut, mais un bénéfice artificiellement réduit



Meta a réalisé un chiffre d’affaires de 51,24 milliards de dollars sur le trimestre, battant les attentes de Wall Street et ses propres prévisions. Toutefois, son bénéfice par action (’établit à 1,05 dollar, soit bien en dessous du consensus qui tablait sur 6,70 dollars.

Le groupe explique cette chute par une charge fiscale ponctuelle et non monétaire de 15,93 milliards de dollars. Sans cet élément exceptionnel, le bénéfice par action aurait atteint 7,25 dollars, ce qui aurait constitué un nouveau record pour l’entreprise.

Mais cette performance témoigne du dynamisme de ses plateformes sociales — Facebook, Instagram, Threads et WhatsApp — mais aussi de la montée en puissance de ses investissements dans l’IA, notamment à travers Meta Superintelligence Labs, son centre de recherche de nouvelle génération.

Image Meta
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Des dépenses massives pour soutenir la stratégie IA



Les coûts d’exploitation pour l’année sont désormais estimés entre 116 et 118 milliards de dollars, contre une fourchette initiale de 114 à 118 milliards. Meta prévoit également des dépenses d’investissement (capex) comprises entre 70 et 72 milliards, principalement consacrées à l’expansion de son infrastructure de calcul et de stockage de données.

En parallèle, le groupe a confirmé la construction d’un nouveau campus de data centers baptisé Hyperion en Louisiane, d’un coût estimé à 27 milliards de dollars, en partenariat avec Blue Owl Capital. Il s’agit du projet le plus ambitieux jamais entrepris par Meta dans le domaine du cloud et de l’IA. Nous devons investir de manière agressive en 2026 pour répondre à nos besoins de calcul, a expliqué Susan Li, directrice financière du groupe, lors de la conférence aux investisseurs.

Mark Zuckerberg veut de l’IA partout, quitte à dépenser des sommes monstrueuses !


L’IA au cœur de la vision de Mark Zuckerberg



Malgré les inquiétudes des marchés sur la rentabilité à court terme, Zuckerberg a défendu sa stratégie à long terme : Meta Superintelligence Labs démarre fort, et nous continuons à dominer dans le domaine des lunettes à IA. Si nous réalisons ne serait-ce qu’une partie du potentiel devant nous, les prochaines années seront les plus passionnantes de notre histoire.

En effet, outre ses laboratoires de recherche en superintelligence, l’entreprise mise aussi sur des dispositifs grand public comme les lunettes connectées Ray-Ban Meta, qui embarquent désormais un assistant vocal capable d’identifier des objets, de traduire du texte ou de décrire une scène en temps réel.

Pour Mark Zuckerberg, ces produits incarnent une nouvelle étape : celle d’une IA omniprésente, intégrée au quotidien, capable d’interagir naturellement avec les utilisateurs — une vision qu’il considère comme le futur même des réseaux sociaux et de la communication. Il considère d'ailleurs Meta AI comme une opportunité latente massive, capable d’enrichir tous les produits du groupe — des recommandations de contenu à la création d’assistants virtuels. Bref il veut de l'IA partout !

Ces annonces interviennent peu après la suppression de 600 postes dans l’unité d’IA de Meta, un service récemment restructuré. L’entreprise affirme vouloir réduire la complexité interne pour mieux concentrer les ressources sur la recherche fondamentale et l’optimisation de ses produits grand public.


ET la suite ?



Meta marche ici sur des oeufs : sacrifier une partie de sa rentabilité à court terme pour bâtir l’écosystème d’IA le plus ambitieux du secteur. En injectant des dizaines de milliards de dollars dans ses infrastructures et dans son laboratoire Superintelligence Labs, Mark Zuckerberg cherche à placer l’intelligence artificielle au cœur de l’expérience utilisateur — des recommandations de contenu à la création automatisée.

L’objectif est clair : transformer Facebook, Instagram et Threads en plateformes augmentées par l’IA, capables de rivaliser avec TikTok (et son algo). Mais cette stratégie comporte un risque évident. Les investissements massifs (plus de 70 milliards de dollars) inquiètent les marchés, qui redoutent un nouveau flop Metaverse.

Si la vision de Mark Zuckerberg se concrétisait, Meta pourrait redéfinir la manière dont nous consommons les médias sociaux. Dans le cas contraire, le groupe pourrait se retrouver piégé dans une spirale de dépenses colossales et de promesses non tenues. Pour l’heure, Meta reste une machine rentable — mais son avenir dépendra de sa capacité à transformer son rêve d’intelligence artificielle en avantage concret et durable.