Le lancement de la nouvelle application Free TV pose problème. France Télévisions et le Groupe TF1 dénoncent d'une voix commune une méthode brutale. Ils accusent Free de reprendre leurs chaînes et contenus sans accord préalable et en appellent désormais aux pouvoirs publics.
Mépris et initiative unilatérale
Le communiqué commun de France Télévisions et TF1, publié ce lundi, est particulièrement salé. Les deux principaux groupes audiovisuels français dénoncent avec la plus grande fermeté le lancement de l'application Free TV la semaine dernière. Ils accusent l'opérateur de Xavier Niel de commercialiser leurs services sans aucune concertation préalable. Cette initiative est qualifiée de méthode brutale et unilatérale qui témoignerait d'un mépris des droits des ayants droit et des partenaires commerciaux du secteur. L'offre Free TV, accessible à tous, agrège plus de 170 chaînes et des services de replay, ce que les éditeurs voient comme une appropriation pure et simple.
Une menace stratégique pour TF1+ et France.tv
Le timing de cette offensive de Free est au cœur du problème. TF1 et France Télévisions expliquent qu'ils investissent massivement dans leurs propres plateformes de streaming, TF1+ et France.tv. L'objectif est de s'adapter aux nouveaux usages et de sécuriser des revenus suffisants pour financer la création de contenus. Pour les éditeurs, l'intégration de leurs services dans des applications tierces est un sujet stratégique. Ils insistent sur le fait qu'ils privilégient leurs propres applications pour des raisons évidentes de maîtrise éditoriale, expérience utilisateurs et maîtrise publicitaire. En agissant ainsi, Free contourne ces stratégies et s'approprie les services sans garantir leur valorisation ni leur monétisation.
Les pouvoirs publics saisis pour déstabilisation
Face à ce qu'ils considèrent comme une attaque directe contre leur modèle économique, les deux groupes ne comptent pas en rester là. Ils estiment que cette pratique remet en cause la stratégie de développement et les ressources disponibles des éditeurs. Dans un contexte de profonde mutation du secteur, ils jugent que l'initiative de Free soulève des questions lourdes de conséquences sur les équilibres fragiles de l'audiovisuel français. Par conséquent, France Télévisions et le Groupe TF1 appellent les pouvoirs publics et l'ARCOM à examiner avec la plus grande attention cette initiative qui déstabilise l’ensemble de l’écosystème. Rien que ça.
On en dit quoi ?
Ce n'est pas la première fois que Free et les chaînes, notamment TF1, se frictionnent sur les conditions de distribution. On se souvient des menaces de coupure de signal il y a quelques années, déjà pour des questions de rémunération. Mais le contexte a changé. Aujourd'hui, la bataille s'est déplacée du simple tuyau aux plateformes de streaming. TF1 et France TV, après l'échec de Salto, tentent de construire des destinations (TF1+, France.tv) capables de rivaliser avec les géants américains en maîtrisant la donnée et la publicité. Free, en bon agrégateur, tente de garder l'utilisateur chez lui en lui simplifiant la vie. Le coup de force de Free est classique de la part de l'opérateur, mais il touche un point sensible. L'appel à l'ARCOM montre que la guerre des plateformes est bel et bien déclarée.
Et si vous voulez mon avis, faire payer le consommateur pour des chaînes gratuites est en fait un vrai problème, il serait interessant qu’on légifère une bonne fois pour tout pour considérer que la diffusion de TOUTES les chaînes présentes sur la TNT soit gratuite et libre sur le Web, et exploitable par tous les opérateurs, sans pression d’aucune sorte. Je parle bien des chaînes en linéaire là, pas des Replay et des chaînes annexes, qui peuvent très bien être, elles, chasses gardées des plateformes spécifiques à chaque groupe.
Un véritable système domestique d’alimentation plug-and-play qui intègre la production d’énergie photovoltaïque ainsi que la charge et la décharge bidirectionnelles.