C'est la confirmation que tous les éditeurs de sites web redoutaient. Une étude du très sérieux Pew Research Center a analysé les habitudes de navigation de vrais utilisateurs de Google, et le verdict est sans appel : l'arrivée des résumés générés par IA ("AI Overviews") fait chuter de près de 50% le nombre de clics vers les sites.
Deux fois moins de clics
Depuis le déploiement dans un certain nombres de pays (mais pas encore en France) des résumés IA en haut des résultats de recherche, les éditeurs se plaignent d'une baisse de leur trafic. Jusqu'ici, Google niait tout impact significatif. Mais cette nouvelle étude, basée sur l'analyse de près de 70 000 recherches effectuées par un panel de 900 utilisateurs américains, vient leur donner raison.
Les chiffres sont clairs. Sur une recherche sans résumé IA, 15% des utilisateurs cliquent sur un lien. Mais lorsque Google affiche un "AI Overview", ce chiffre tombe à seulement 8%. Encore plus inquiétant : les liens "sources" cités dans le résumé IA ne sont cliqués que dans 1% des cas.
La fin de la session de recherche
Que font les utilisateurs ? Ils lisent le résumé et s'en vont. L'étude montre que les internautes sont bien plus susceptibles de quitter Google et de terminer leur session de recherche après avoir lu un résumé IA (26% des cas) que lorsqu'il n'y en a pas (16%).
En d'autres termes, l'IA de Google "cannibalise" le trafic. Elle répond directement à la question de l'utilisateur, qui n'a donc plus besoin de se rendre sur les sites qui ont produit l'information.
La réponse de Google : une "méthodologie erronée"
Face à ces résultats accablants, la réponse de Google, relayée dans la presse américaine, ne surprendra personne. Un porte-parole a déclaré que l'étude utilisait une "méthodologie erronée" et que ses résultats n'étaient "pas représentatifs". Un grand classique.
On en dit quoi ?
Cette étude prouve chiffres à l'appui que Google est en train de rompre le pacte tacite qui le liait aux créateurs de contenu depuis 20 ans. Le deal était simple : "donnez-nous votre contenu, on vous envoie du trafic". Désormais, Google prend le contenu pour nourrir son IA, mais garde le trafic pour lui.
Cette stratégie du "vampire" n'est pas nouvelle dans la tech. C'est ce qu'on reproche à Meta qui entraîne son IA sur nos données, et ce qu'on reprochait à Apple à l'époque de l'App Store qui étouffait les petits éditeurs de logiciels. Le problème, c'est que si Google assèche les sites qui produisent l'information, son IA n'aura bientôt plus rien de frais à résumer.
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