Pour la cérémonie des 80 ans de la capitulation de l’Allemagne nazie, Emmanuel Macron a inauguré la DS N°8, première voiture présidentielle 100 % électrique. Si le véhicule affiche un luxe artisanal français, il est pourtant assemblé en Italie, ce qui ne colle pas des masses avec le discours pro-industriel du chef de l’État.
Une DS 100 % électrique
Vous l’avez peut-être vu sur vos écrans, Emmanuel Macron a profité des commémorations du 8 mai pour dévoiler sa nouvelle monture présidentielle : une DS N°8 100 % électrique. Une première mondiale pour une voiture d’apparat à propulsion électrique. Pour l’occasion, le président a remonté les Champs-Élysées à bord de ce crossover haut de gamme, encore absent des concessions. La voiture officielle bénéficie de nombreuses modifications : toit ouvrant, calandre illuminée tricolore, porte-fanions, et sellerie sur mesure. Elle vient compléter le parc de l’Élysée déjà composé d’une Peugeot 5008, d’une Renault Rafale et d’une fidèle Vel Satis.
Luxe à la française, assemblage à l’italienne
Si DS Automobiles met en avant le savoir-faire hexagonal, cette DS N°8 présidentielle est en réalité fabriquée en Italie, à Melfi, dans une usine du groupe Stellantis. Une dissonance qui fait tiquer, alors que le gouvernement continue de promouvoir une industrie automobile nationale. Les deux DS 7 précédentes avaient été assemblées à Mulhouse ; cette fois, le choix industriel semble sacrifier le "fabriqué en France" à l’échelle du groupe. L’information est d’ailleurs absente du communiqué officiel publié par DS le jour de la cérémonie. Difficile de mettre en avant ce petit couac.
Un concentré d’artisanat et de partenaires français
Pour compenser cette fabrication étrangère, DS mise sur un florilège de partenaires tricolores. Le blindage a été confié à Centigon, entreprise bretonne spécialisée. L’audio est signé Focal, le satin vient de Métaphores, les contre-portes sont habillées par l’Atelier Lognon, et la planche de bord en marqueterie de paille est issue des ateliers Lison de Caunes. Une liste qui permet à la marque de vanter un « art du voyage à la française », malgré une plateforme et une ligne d’assemblage étrangères. La voiture sera d’ailleurs exposée au Grand Palais lors du Salon Révélations, du 21 au 25 mai.
Communication maîtrisée
La DS N°8 veut être la vitrine du haut de gamme électrique tricolore. Son autonomie officielle de 750 km (batterie de 97,2 kWh) est revue à la baisse pour la version présidentielle blindée, dont les détails restent classifiés. Mais derrière l’apparat, l’initiative laisse une impression un peu mitigée. Le message politique pro-industrie française se heurte un peu à la logique industrielle d’un groupe international. Dans ce contexte, la DS N°8 semble plus incarner une stratégie de marque qu’un réel engagement souverain. Mais après tout, en tant que pro européen convaincu, Macron ne devrait pas avoir trop de problème à rouler en italienne.