Test MacBook Pro M4, M4 Pro et M4 Max : prêt à changer votre Mac Intel ?
Par Didier Pulicani - Publié le
Alors, les performances sont-elles vraiment au rendez-vous ? Est-ce le moment de mettre son Mac Intel au rebut ? Après presque 2 semaines à tester ces machines, il est l'heure du bilan, avec son lots de surprises, bonnes et moins bonnes !
Le MacBook Pro, machine à tout faire ou presque
Cela fait une quinzaine d'années maintenant que l'iBook, le PowerBook, et enfin le MacBook Pro ont totalement remplacé mes PowerPC, G3, G4, G5, iMac et autres ordinateurs fixes qui trônaient fièrement sur mon bureau dans les années 90/2000.
Il faut dire qu'en 2024, un MacBook Pro n'a plus tellement à rougir face à un Mac mini, un Mac Studio ou même un Mac Pro. Les puces d'Apple sont si économes qu'elles peuvent toutes (ou presque) intégrer un châssis de 15mm d'épaisseur, sans pratiquement jamais pousser la ventilation -ce qui n'a pas toujours été le cas avec Intel.
Pourtant, cette gamme a aussi connu des déboires, et pas des moindres : claviers papillons foireux (dont la prise en charge hors garantie vient de se terminer), Touch Bar inutile, finesse extrême en période de surchauffe chez Intel, perte des ports HDMI/SD/USB A... Entre les lubies de designers et l'obstination du marketing à vouloir souder tous les composants, on se demandait parfois si le principal ennemi du Mac n'était pas... la direction d'Apple.
Heureusement, cette période est désormais derrière nous. Grâce à ses super pouvoirs, le MacBook Pro répond à des besoins inimaginables il y a encore 10 ans, comme du montage vidéo en 8K, la création musicale ou de l'architecture pointue. Produire un album complet avec un MacBook Pro est désormais totalement envisageable, façon Billy Eilish dans sa chambre d'étudiante. Avec son moteur neuronal, les universitaire s'amusent à faire tourner des petits LLM locaux qui auraient exigé quelques fermes de serveurs il y a quelques années seulement.
Y'a-t-il vraiment des domaines où ce Super-Portable n'excelle pas ? Une réponse : les jeux ! Vous le verrez dans ce test, je rame chaque année pour essayer de trouver des titres récents facilement benchables. On dirait qu'Apple a totalement abandonné le segment, pourtant si porteur sur PC. Jamais les Mac n'ont été aussi puissants, jamais les plateformes (Unity, Unreal Engine...) n'ont autant facilité les portages, jamais Apple n'a vendu autant de Mac... à se demander ce qui coince vraiment, sans doute le manque d'envie du côté de Cupertino et l'abandon des éditeurs, jugeant le marché bien trop restreint face au PC, au mobile et aux consoles. On pourrait aussi citer le monde des serveurs, qui ne dirait pas non à des xServe à base de puce M4 Ultra... mais là encore, Apple a enterré macOS X Server depuis un bon moment, et il faut être sacrément aventurier pour aller raquer des Mac mini ou des Mac Studio en 2024.
Nano-textures : Apple détruit votre écran en option !
Il faut un temps où tous les portables étaient mats, jusque dans les années 2000 environ. Apple a même été la dernière à switcher vers les dalles brillantes, qui offraient alors un rendu
photoclinquant que beaucoup enviaient au monde PC.
Choisissez l’écran panoramique brillant pour afficher vos graphismes, photos et vidéos avec des couleurs plus riches et des noirs plus profonds — idéal pour regarder des films DVD. Si vous préférez un écran à traitement anti-reflet pour un affichage mat plutôt que brillant, choisissez l’écran panoramique standard.pouvait-on déjà lire à l'époque sur l'Apple Store, avant de trancher définitivement pour les écrans
brillantsquelques années plus tard.
L'option
nano-texturesoffre donc un rendu mat, en taillant dans le verre pour créer une diffraction lumineuse et limiter les reflets. L'effet papier-calque est assez réussi, et l'on est beaucoup moins gêné en extérieur ou devant des spots lumineux, des vitres...
Si vous êtes allergiques aux reflets et que votre activité tourne principalement autour du traitement de texte, de la programmation ou du web, je vous conseille l'option sans hésiter. Apple a parfaitement réussi à proposer un système efficace, même si l'entretien de la surface nécessite une chiffonnette spéciale et qu'il est fortement conseillé de ne jamais mettre ses doigts dessus, car les traces ont du mal à partir facilement.
A l'inverse, si vous travaillez dans l'image, la vidéo, la photo... je déconseille fortement le verre nano-texturé. Vous perdez en fait en contraste, en piqué, en détails... et c'est normal : Apple détruit (en quelque sorte) la feuille de verre, ce qui se traduit par des pixels qui bavent, des couleurs plus fades, une
texturequi apparait sur les surfaces unies et une perte de l'effet retina pourtant si recherché. Je m'étonne même que certains
créateurs(iJustine, MKBHD...) recommandent cette option, tant elle abime l'affichage.
Autre raison de ne pas dépenser son argent, les dalles récentes sont très lumineuses, avec 1000 à 1600 nits en HDR, ce qui les rend utilisables en extérieur et moins gênantes près d'une fenêtre par exemple. Entre nous, je suis rarement gêné par les reflets, mais la sensibilité à ce phénomène diffère suivant les individus.
Pour finir avec l'écran, je regrette toujours que mon moniteur externe ne soit toujours pas 120Hz (ProMotion), comme sur l'écran interne. Apple ne propose toujours pas d'écran OLED, seule technologie à permettre d'avoir des noirs réellement noirs... Et puis il y a toujours cette encoche, dont on ne comprend pas bien l'utilité (surtout en l'absence de Face ID), et carrément gênante sur un écran de 14" lorsqu'on doit se balader dans les menus. Ce n'est pas la fin du monde, mais il reste quelques progrès à faire pour rendre l'expérience plus agréable.
Une webcam XXL
Alors qu'on aurait pu espérer une webcam 4K, comme il en existe depuis presque 10 ans chez Logitech, Apple a préféré rajouter la fonction
cadre centrécette année.
En réalité, il s'agit juste d'un capteur ultra-grand angle, ce qui permet de recadrer l'image en fonction des personnes présentes à l'écran. L'effet est sympa, mais ça ne vous changera pas la vie : on est rarement deux ou trois derrière son écran pendant une visio profesionnelle.
Autre fonction connexe, le mode DeskView (vue de bureau) qui permet de recadrer la caméra sur une zone située au niveau des mains : on peut montrer un objet à son correspondant comme si une seconde caméra filmait la zone. En pratique, c'est là encore assez peu utile, rarement bien pris en charge par les logiciels tiers, et la zone est totalement déformée, sans parler de la qualité d'image assez horrible.
Stockage : rapide, mais toujours trop cher
Si les capacités démarrent entre 512Go et 1To de base, c'est encore un peu juste sur une machine professionnelle en 2024 : sur PC, il s'agit des capacités de base sur des machines entrée/milieu de gamme.
Heureusement, Apple propose des SSD rapides, entre 3 et 8Go/s sur les grosses capacités. C'est bien, mais plutôt dans la moyenne du marché des SSD M.2 NVME que l'on trouve désormais à bas prix chez les fabricants. Cette année, ni les débits ni les capacités maximales ne changent, on aurait donc pu espérer que les prix allaient -eux- baisser. Mais ce serait mal connaître Tim Cook, dont la stratégie autour de la RAM et du SSD atteint les sommets du ridicule. Chez les pros, on n'a souvent pas le choix, et Apple le sait bien.
Si vous préférez opter pour du stockage externe, sachez que certaines fonctions (Apple Pay, Apple Intelligence...) ne marchent pas avec des SSD USB C ou Thunderbolt. Par ailleurs, en USB C à 10Gbps, les contrôleurs des Mac M4 sont toujours plus lents que ceux des machines Intel... un comble en 2024 ! Bref, démarrer sur un SSD externe, c'est encore et toujours une affaire de compromis -sans parler du fil à la patte sur un portable.
Quels débits en Thunderbolt 5 ?
Sur les MacBook Pro M4 Pro et Max, Apple propose enfin le Thunderbolt 5, une évolution de la norme qui promet des débits jusqu'à 120Gbps -contre 40 pour le Thunderbolt 4.
En réalité, ces débits ne sont pas atteignables en pratique. Avec le SSD Thunderbolt 5 OWC Enjoy que nous avons reçu il y a quelques jours, nous avons dépassé les 5Go/s, contre 3,5Go/s en Thunderbolt 4. La différence peut paraitre modeste, mais cela permet quand-même de gagner 50% sur une copie, ce qui n'est pas négligeable sur de gros projets vidéo par exemple.
Bizarrement, si vous connectez deux Mac en Thunderbolt 5, les débits ne sont pas très stables, ni très élevés. J'oscille entre 2 et 4Go/s alors que les SSD internes sont capables d'atteindre les 8Go/s, c'est moins bien qu'avec le disque d'OWC.
M4, M4 Pro ou M4 Max : les gagnants et les perdants
Dans notre test du Mac mini 2024, nous avons déjà détaillé le gain en performance de la puce M4 et M4 Pro face aux générations précédentes, notamment face aux M2/M2 Pro des précédents Mac mini.
Comme on l'a vu, si le M4 gagne 2 coeurs, c'est surtout le M4 Pro qui profite de cette génération pour passer d'une architecture symétrique (6 coeurs économes, 6 coeurs performants) à une architecture asymétrique (10/4) bien plus efficace pour les tâches exigeantes. Mieux, la bande passante est quasi doublée (153 à 273Go/s), ce qui permet -on va le voir- au M4 Pro d'être le grand gagnant de notre trio.
Exclusive des MacBook Pro, la puce M4 Max est proposée en option sur les versions les plus haut de gamme, le ticket d'entrée frisant quand-même les 4000€ environ. Pourtant, c'est la seule puce à ne gagner aucun coeur CPU/GPU (16/40), ce qui a de quoi étonner. Pour compenser, Apple a tout de même augmenté la bande passante (de 410 à 546Go/s), de quoi donner un sérieux coup de fouet sans trop augmenter la consommation, d'autant que la fréquence du M4 est en nette hausse cette année, à 4,38 GHz au lieu des 4,056 GHz du M3 (3,48 GHz pour le M2).
CPU : le plus rapide du monde
Les tests synthétiques sous GeekBench sont assez conformes aux projections d'Apple. Ces benchs illustrent surtout l'écart entre les différentes catégories de puces, dictées par leur nombre de coeurs (tous quasi-identiques), même si l'on sent un léger chevauchement de gamme entre le Pro et le Max.
Sur la haut de gamme, on remarquera aussi qu'un M4 Pro 14 coeurs sera toujours plus lents que qu'un M4 Max à 14 coeurs. Pourtant, il s'agit bien des mêmes
coeurs, c'est en fait la bande passante qui fait ici la différence : le M4 Max permet de faire transiter deux fois plus de données que le M4 Pro. Ainsi, les deux coeurs supplémentaires du M4 Max 16c permettent de se détacher encore plus nettement du M4 Pro.
Face aux M3 Pro/M3 Max, le M4 Pro, c'est bien le M4 Pro qui creuse l'écart avec la génération précédente. Plus de coeurs, une majorité de coeurs performants, une bande passante doublée... le M4 Pro enterre le M3 Pro d'un coup de fourchette (+37%) tandis que le M4 Max ne dépassera pas les +20% de performances supplémentaires.
Sous CineBench, on retrouve à peu près les mêmes résultats. Je vous ai rajouté un M2 Ultra, histoire de constater à quel point le M4 Max talonne la puce la plus puissante d'Apple à ce jour. Deux ans plus tard, un portable offre quasiment les performances d'un Mac de bureau, sacré exploit ! A la rédac', on attend de pied ferme le Mac Studio M4 Ultra !
Enfin, pour cloturer la partie CPU, notre test sous Logic d'Apple a de quoi rassurer les spécialistes de la MAO les plus exigeants. C'est la première fois qu'un portable dépasse les 300 pistes de notre bench, ce qui confirme que le M4 Max n'est plus très loin du M2 Ultra.
Autre écart intéressant, celui entre un M4 Pro et un M4 Max dotés tous deux de 14 coeurs, avec tout de même 30 pistes de différence : la bande passante et les coeurs performants, c'est le nerf de la guerre en matière de traitement audio. Une célèbre star du rock me murmure à l'oreille qu'avec ces nouveaux MacBook Pro M4, on peut sans problème produire la bande originale de Star Wars depuis sa chambre à coucher...
GPU : où sont les coeurs ?
La partie graphique (GPU) n'est pas en reste, même si l'on aurait pu regretter que ni le M4 ni le M4 Max ne gagne un seul coeur.
10 coeurs sur le M4, 20 sur le M4 Pro (+2) et 40 sur le M4 Max, il ne faut pas être bien malin pour comprendre qu'Apple segment ses machines à la perfection. Sous Metal, un M4 Max est logiquement 3 à 4 fois plus rapide qu'un M4 de base. Et puisque le nombre de coeur est assez stable, on n'observe pas réellement de glissement de gamme avec les générations M2/M3. En revanche, le M1 Max et ses 32 coeurs commence à se faire rattraper par le M4 Pro (20 coeurs), notamment grâce à une fréquence plus élevée sur le M4, car tous deux ont exactement la même bande passante (410 Go/s).
Le gain entre un M3 Max et un M4 Max est assez modeste, à peine 12/13%, ce qui reste honorable en un an seulement. Il est vrai qu'à ce tarif, on aurait peut-être aimé qu'Apple nous offre quelques coeurs supplémentaires, car sur PC, les GPU restent tout de même nettement plus puissants.
Sous GFX Bench Metal, les M4 Pro et M4 Max creusent nettement l'écart avec les M2 Pro et M1 Max... Finalement, en seulement 3 ans, la machine la plus haut de gamme de 2021 est au niveau d'un MacBook Pro milieu de gamme de 2024, ce qui est à la fois rassurant sur la pérennité des puces M1, mais aussi sur les capacités d'Apple à faire progresser durablement les performances de ses machines.
Les jeux ne sont pas si rares sur Mac, mais les jeux exigeants, avec un haut niveau de 3D et relativement récents manquent clairement à l'appel. Parmi les titres natifs avec un outil de benchmark, la série des Total War est intéressante, car le jeu est 100% en 3D, natif et intègre un calcul de FPS moyen sur une séquence précise, élément indispensable pour réaliser un test -ce qui est plus compliqué avec Resident Evil par exemple. On voit ici que le M4 est à la peine, alors que la résolution est pourtant en FullHD avec les détails en medium...
Pour jouer correctement, il faut au moins un M4 Pro voire plutôt un M4 Max si l'on veut se rapprocher d'un PC portable récent. Le Razer Blade 16 i9 RTX 4080 que l'on avait placé en face du MacBook Pro M3 tient encore la dragée haute face au M4 Pro et pas qu'un peu ! Il offre presque 100FPS supplémentaires, alors que la machine date de l'an dernier... même si la consommation est assez différente.
Le classique Shadow Of The Tomb Raider (2019 sur Mac) est tout juste jouable sur le M4, mais il faut préciser que le titre n'est pas 100% natif Apple Silicon. Autre bonne surprise, le M4 Pro se permet de dépasser le M1 Max, preuve que cette machine est réellement une belle affaire cette année. De son côté, le M4 Max a bien du mal à se détacher du M3 Max, preuve que le gain en matière de GPU reste modeste cette année.
Enfin, j'adore jouer à StarCraft II, sorti il y a 14 ans (!), mais qui est toujours à la peine sur Mac. Alors qu'un M4 n'offre que 10FPS en UHD Medium, le M4 Pro permet de grimper à 40FPS dans les mêmes conditions, tandis que le M4 Max de notre MacBook Pro avoisine les 70FPS... Pas terrible après plus d'une décennie ! Sur PC, on dépasse les 200FPS avec tous les réglages à fond...
La star du montage vidéo
Si le Mac n'est pas un grand joueur, il reste la référence du montage vidéo, la machine embarquant les fameux Media Engines, des décodeurs/encodeurs intégrés directement à la puce.
La vidéo de notre essai de la nouvelle Renault 5 électrique dure plus de 40 minutes, avec plusieurs caméras en 4K 60FPS HDR, des titres et effets à gogo... Bref, un gros projet de 300Go comme on les aime ! Je l'ai exporté tour à tour sur nos différentes configurations, en ProRes 422 et HEVC, avec des résultats assez différents suivant le format :
En effet, le ProRes, moins exigeant en terme de compression, permettra au M4 Pro de devancer un M1 Max, grâce aux calculs d'effets plus performants notamment. En revanche, en HEVC, le M1 Max reprend le dessus assez largement... Il faut en effet 30mn sur un M4 Max, 36mn avec le M1 Max et... 50mn avec M4 Pro pour venir à bout de la vidéo, soit presque le double !
La présence de 2 Media Engines sur la puce Max est salvatrice. A l'opposé, la puce M4 montre vite ses limites : ici, il faudra plus de 5H pour exporter le projet en HEVC ! A ceux qui prétendent qu'on peut tout faire avec un M4, je dirais que oui... mais avec beaucoup de patience ! Pour la petite histoire, il arrive souvent qu'on doive exporter plusieurs fois le projets dans la même journée, pour y apporter des correctifs. Entre 30mn, 50mn et 5H, avouez que cela change le rythme de travail.
Dans Resolve, très optimisé sur Mac, le programme confirme le peu de différences en pratique entre les M3 Max et M4 Max... C'est encore une fois le M4 Pro qui impressionne face au M2 Pro.
Sur les effets, les M3/M4 Max creusent l'écart avec les M1/M2 Max, ce qui montre bien que le passage du M2 Max vers le M3 Max (+4 coeurs CPU + 2 coeurs GPU) a été bien plus intéressant que cette année, avec le M4 Max.
Enfin, ne sous-estimons pas la nécessité du moteur neuronal, qui a fait un sacré bond cette année, et encore plus spectaculaire si l'on compare le M4 Max avec le M1 Max !
Même si Apple Intelligence tarde à venir en Europe, le Neural Engine est utilisé un peu partout dans macOS et les logiciels. Petit exemple, le nouveau masque magnétique de Final Cut Pro utilise très probablement ces fonctionnalités pour détecter les zones à détacher rapidement.
CPU et GPU à fond les ballons !
Un test que j'aime bien réaliser avec les nouvelles générations de puce, c'est de pousser les machines à 100% sur le CPU et le GPU.
Alors que nos MacBook Pro M4 sont globalement très silencieux, dès que la puce atteint les 100 degrés, les ventilateurs se mettent en route et c'est la grande soufflerie. En retour, cela permet à Apple de maintenir ses fréquences et la puissance des machines sans faillir, c'est la bonne nouvelle du jour.
Autre test intéressant, la température de la coque grimpe à 46 degrés sur les M1 Maxet M4 Pro, à plus de 50°C sur le M3 Max et 44/45°C seulement sur le M4 Max ! C'est peut-être ça, la belle surprise de cette année : la puce semble moins chauffer, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Moins de chauffe, c'est aussi moins de consommation inutile, et plus de marge pour faire grimper les fréquences à l'avenir.
Autonomie en hausse
Alors qu'Apple annonce (sans pression) que ses machines peuvent tenir 24H (quelle indignité), les tests réels ne sont évidemment pas aussi optimistes.
De notre côté, nous mesurons toujours les machines avec le WiFi allumé et l'écran à 100%, ce qui permet d'obtenir entre 6 et 8H de fonctionnement en fonction des différents modèles. Le 16" reste le roi de l'exercice, grâce à sa grosse batterie de 100Wh, tandis que les 14" offrent une bien meilleure autonomie qu'un MacBook Air équivalent (environ 2H supplémentaires !).
De manière générale, on gagne entre 30mn et 1H en fonction des configuration. Dernier chiffre intéressant, pour du montage vidéo en 4K, je tiens entre 3 et 4H environ, aussi bien sur un M3 Max qu'un M4 Max, avec un léger avantage de ce dernier (environ 20mn supplémentaires).
La saga du non-WiFi 7
Ne pas proposer de WiFi 7 sur le Mac mini ou l'iMac M4 n'est pas un si gros souci, dans la mesure où ces machines fixes peuvent être reliées en Ethernet.
Mais sur un portable, dont la durée de vie peut avoisiner les 6 à 10 ans, c'est juste inadmissible. En effet, le WiFi 7 apporte un immense bond en terme de débit, passant de 600/800Mbps en WiFi 6 à 3500 à 4500Mbps, soit presque 5 fois plus rapide !
Alors certes, il faut que le réseau suive, mais en 2024, quasiment tous les opérateurs proposent déjà du WiFi 7 et l'on trouve déjà des bornes à des tarifs à peu près acceptables pour refaire son réseau interne. Il faut aussi se rendre compte que le WiFi 7 permet de faciliter les échanges en AirDrop ou sur un réseau local.
Si vous utilisez votre MacBook Pro principalement branché à un écran, vous pouvez toutefois opter pour un Dock Thunderbolt avec Ethernet 10G, qui permettra d'obtenir 10Gbps sur votre réseau local -au moins ça !
Conseils d'achat
Soyons clairs, les propriétaires de Mac Apple Silicon n'ont pas vraiment de raison de changer cette année, surtout s'ils ont une puce M2 ou M3 Pro/Max, encore largement valable. La question peut éventuellement se poser pour les M1 Pro/Max, mais pour des cas très pointus en vidéo, en 3D ou en MAO.
La cible d'Apple est en fait le client sous Mac Intel, qui rechigne encore à migrer. Désormais, la plupart des logiciels sont enfin portés sur Apple Silicon, à l'exception de quelques jeux, quelques outils serveurs, et quelques programmes de niche qui n'ont pas encore terminé le portage. Evidemment, on perdra la compatibilité Windows X86, ce qui peut être sacrément ennuyeux pour certains programmes indisponibles sur Mac ou pour les joueurs, qui avaient pris l'habitude de redémarrer sous Windows -pour un petit StarCraft par exemple ! Les solutions comme Wine/Whisky sont encore poussives et pas très performantes.
Comme on l'a vu, la puce M4 est aujourd'hui largement assez puissante pour de la bureautique, du web, et toutes les tâches du quotidien. Si vous hésitez avec un MacBook Air (qui va bientôt passer au M4), le MacBook Pro M4 apporte un meilleur écran, 3 ports Thunderbolt et surtout une ventilation active qui permet de ne jamais voir les performances baisser en cas de forte chaleur.
Le M4 Pro, c'est la bonne affaire cette année, avec un bond très intéressant en performance et un rapport performance/prix assez exceptionnel face au monde PC. Ce n'est pas un cador de la 3D, mais il pourra se montrer suffisamment costaud pour du montages vidéo, de gros traitements photos par lots, et même quelques productions musicale d'un assez bon niveau, voire quelques jeux ponctuellement, en baissant un peu les détails.
Enfin, le M4 Max, quant-à lui, se destine aux professionnels de la vidéo, de la 3D ou de l'architecture, qui ont besoin d'un maximum de puissance. Gagner 30mn sur un export d'une heure, ce n'est pas rien en entreprise. Si l'on pourra regretter que le GPU ne soit pas encore au niveau d'un PC avec une puce RTX, on se consolera avec des performances équivalentes sur batterie et sur secteur, une bien meilleure autonomie et une consommation/chauffe largement à l'avantage du Mac.
Enfin, n'oubliez pas qu'un
vieuxM2/M3 Max vaut parfois mieux qu'un M4 Pro dernier cri.... surtout en vidéo ! Ces machines sont parfois difficiles à trouver avec de bonnes quantités de RAM et de SSD, les bonnes affaires sont toujours rares.
Les accessoires indispensables
Voici les accessoires que l'on vous recommande avec ce MacBook Pro.
Les écrans
Les SSD externes :
Les Docks USB C :
• Station StarTech USB C
• Dock USB C de UGreen (10Gbps)
Claviers/Souris