2012 : l'année de l'abandon d'Android par Google ?
Par Didier Pulicani - Publié le
Hier, a démarré le procès qui oppose Oracle à Google. En négociations depuis des mois, les deux partis n'ont pas trouvé d'entente sur le différend qui les oppose, et qui concerne le langage Java.
C'est en 2009 que tout commence : Oracle se paie la société Sun, alors propriétaire de Java. Sun a toujours eu une philosophie de l'Open Source assez souple, son CEO -Jonathan Schwartz- ayant même félicité Google lorsque ce dernier a présenté Android. Il en est tout autrement de Larry Ellison, PDG d'Oracle, qui attache une grande importance au modèle propriétaire. Lorsqu'il s'est aperçu que Google avait développé sa propre JVM -nommée Dalvik- sans se soucier des problèmes de propriété intellectuelle, notre cher Larry a immédiatement brandi l'outil judiciaire devant le géant de Mountain View. Précisons également que Steve Jobs et Ellison étaient copains comme cochons, et que la trahison d'Eric Schmidt a été vécue comme un véritable coup de poignard à Cupertino (Schmidt étant également assez proche de Jobs à cette époque).
Dans une tentative d'accord à l'amiable, Google a proposé 2,8 millions de dollars de dédommagement, ainsi que 0,5 % du CA d’Android (évalué à 500 millions de dollars depuis son lancement, soit une bien maigre somme). Oracle a évidemment refusé, estimant la compensation largement sous-évaluée pour combler le viol des brevets incriminés. Lorsqu'on sait que Microsoft a payé presque 2 milliards de dollars à Sun en 2004, pour avoir également développé sa propre JVM sous Windows, on comprend mieux pourquoi le procès a finalement eu lieu.
Mais la vraie question concerne l'avenir d'Android. Aujourd'hui, deux grands chemins se dessinent : soit Google trouve un accord et décide de modifier sa JVM afin qu'elle ne viole plus aucune brevet -ce qui obligerait la recompilation de toutes les application de son Market, un désastre -, soit la multinationale se résigne à payer des royalties à Oracle. (Ellison aime rappeler que Google est pratiquement la seule boite à utiliser Java de la sorte et à ne rien payer) Et c'est là que ça devient intéressant : si Oracle obtient plusieurs milliards de Google (soit un bon trimestre de revenus) ainsi qu'un prélèvement sur chaque téléphone vendu, Google pourrait sérieusement se poser la question de poursuivre ou non l'aventure Android : chaque smartphone écoulé profiterait alors à Oracle et Microsoft, et couterait de l'argent à Google ! Un comble !
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C'est en 2009 que tout commence : Oracle se paie la société Sun, alors propriétaire de Java. Sun a toujours eu une philosophie de l'Open Source assez souple, son CEO -Jonathan Schwartz- ayant même félicité Google lorsque ce dernier a présenté Android. Il en est tout autrement de Larry Ellison, PDG d'Oracle, qui attache une grande importance au modèle propriétaire. Lorsqu'il s'est aperçu que Google avait développé sa propre JVM -nommée Dalvik- sans se soucier des problèmes de propriété intellectuelle, notre cher Larry a immédiatement brandi l'outil judiciaire devant le géant de Mountain View. Précisons également que Steve Jobs et Ellison étaient copains comme cochons, et que la trahison d'Eric Schmidt a été vécue comme un véritable coup de poignard à Cupertino (Schmidt étant également assez proche de Jobs à cette époque).
Dans une tentative d'accord à l'amiable, Google a proposé 2,8 millions de dollars de dédommagement, ainsi que 0,5 % du CA d’Android (évalué à 500 millions de dollars depuis son lancement, soit une bien maigre somme). Oracle a évidemment refusé, estimant la compensation largement sous-évaluée pour combler le viol des brevets incriminés. Lorsqu'on sait que Microsoft a payé presque 2 milliards de dollars à Sun en 2004, pour avoir également développé sa propre JVM sous Windows, on comprend mieux pourquoi le procès a finalement eu lieu.
Mais la vraie question concerne l'avenir d'Android. Aujourd'hui, deux grands chemins se dessinent : soit Google trouve un accord et décide de modifier sa JVM afin qu'elle ne viole plus aucune brevet -ce qui obligerait la recompilation de toutes les application de son Market, un désastre -, soit la multinationale se résigne à payer des royalties à Oracle. (Ellison aime rappeler que Google est pratiquement la seule boite à utiliser Java de la sorte et à ne rien payer) Et c'est là que ça devient intéressant : si Oracle obtient plusieurs milliards de Google (soit un bon trimestre de revenus) ainsi qu'un prélèvement sur chaque téléphone vendu, Google pourrait sérieusement se poser la question de poursuivre ou non l'aventure Android : chaque smartphone écoulé profiterait alors à Oracle et Microsoft, et couterait de l'argent à Google ! Un comble !
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