Mac mini 2012 : presque parfait
Par Didier Pulicani - Publié le
Un design inchangé, mais qui marche
Depuis la disparition du lecteur optique l'an dernier, le dessin du Mac mini n'a pas changé : une boite toute plate, forgée dans l'aluminium, et ne laissant dépasser que l'essentiel : une série de connecteurs et une trappe d'accès à la RAM.
Un design qui fonctionne bien, donc, et qu'Apple ne devrait pas juger bon de renouveler avant quelques années.
Seul petit bémol, la partie en plastique sous l'appareil est toujours un peu difficile à
dévisser, les petits trous étant assez coupants. Par ailleurs, le plastique utilisé, plutôt mou, est très vite sujet aux rayures :
Rien de dramatique toutefois, on change généralement la RAM qu'une ou deux fois dans la vie de la machine.
Enfin, le Mac mini reste une machine très silencieuse, même lorsqu'elle est très sollicitée. Son ventilateur est très discret et si vous optez pour un SSD, le crépitement du disque dur ne sera qu'un lointain mauvais souvenir. En sommes, il s'agit du seul Mac de la gamme qui saura se faire totalement oublier sur un bureau !
Du quadri-coeur très performant
Apple est bien plus généreuse avec les Mac mini qu'elle n'a pu l'être par le passé. Désormais, le quadri-coeur est présent en standard. Mieux, le second modèle embarque un Core i7 de série, une puce qui donne accès à l'hyper-threading, une technologie qui permet un vrai gain de puissance dans les applications professionnelles.
Le simple passage au quadri-coeur se ressent nettement à l'usage, même avec des applications de base, comme Safari : le web est devenu de plus en plus gourmand en ressources et il n'y est pas rare d'avoir plus de 10 onglets ouverts simultanément.
Chez les pros, c'est simple, dans la plupart des logiciels optimisés (After effects, Photoshop, Final Cut Pro), les performances ont plus que doublé, chaque coeur étant utilisé à 100% lors de calculs intensifs. Si vous choisissez le Core i7 quadricœur à 2,6 GHz (100€), la puissance brute de la machine peut même se permettre de tenir tête aux Mac Pro (vieillissant) de 2012.
Des performances graphiques en net retrait
Sur la génération précédente, Apple proposait -en plus du circuit intégré- une Radeon HD 6630M. Sans être une carte très haut de gamme, elle permettait de jouer à tous les jeux du moments et elle assistait les professionnels dans certains calculs (sur les programmes capables de tirer parti du GPU, notamment sur certains filtres Photoshop, Final Cut Pro etc.)
Cette année, Apple n'a pas jugé bon de doter (même en option) la machine d'une carte graphique. Pourtant, il ne s'agit pas d'un problème de place (le boitier n'a pas changé), mais bien d'un choix arbitraire. C'est d'autant plus dommage que le Mac mini reste pour les petites bourses, une machine assez séduisante, qui permet de garder ses claviers, souris et écran du monde PC en n'achetant que l'essentiel.
Plus embêtant, le modèle 2011 (muni de la 6630M) s'avère en 3D, plus rapide que le Mac mini de 2012, ce qui pourrait pousser certains à aller guetter l'ancienne version sur le Refurb.
On aime bien le rappeler, une bonne carte graphique n'est pas uniquement faite pour jouer. Dans les graphes qui suivent, BareFeats a mis au banc d'essai les performances du nouvel iMac 2.9 (Core i5) avec le Mac mini (Corei7) 2.6Ghz et le MacBook Pro Retina 2.7Ghz (Core i7).
Le premier test, sous Photoshop, utilise un filtre gérant OpenCL. Si l'iMac fait jeu égal avec le MacBook Pro, c'est logique, tous deux utilisent la même carte graphique. Le Mac mini est cependant très pénalisé par son HD4000, la même qui est présente dans le MacBook Pro Retina 13" que nous avions testé récemment.
Le second test est encore plus révélateur avec cette fois un filtre faisant appel quasi-exclusivement au GPU (Iris Blur). Ici, le Mac mini est 10 fois plus lent que l'iMac et le MacBook Pro !
Malgré le même CPU, Motion est deux fois moins rapide qu'un MacBook Pro 15" sur le mini dans ce test de rendu :
Le rapport est presque de 3 pour Final Cut Pro X, sur un filtre de flou directionnel :
Malgré tout, la puce embarquée (Intel HD 4000) n'est pas totalement inutile. Elle permet de faire fonctionner la plupart des jeux du moment, mais en sacrifiant le niveau de détail. Evidemment, sur de grosses productions (sortie sous Windows cette année), il ne faudra pas s'attendre à des miracles.
Plutôt de vous fournir des graphiques avec un nombre d'images/seconde peu représentatif, voici une petite vidéo qui devrait vous donner une idée plus précise des capacités graphique de la machine.
Pour cela, nous avons choisi le Mac mini 2012 2.6Ghz Core i7 (le plus puissant, avec l'option i7 2.6Ghz) dans les jeux Batman Arkham City, StarCraft 2, F12012, Mafia 2, Driver San Francisco, Lego Batman 2, Deus Ex ou encore Human Revolution… Vous le verrez, si la machine n'est pas vraiment au niveau des PC de sa catégorie munies de vraies cartes 3D, elle nous réserve quand-même de bonnes surprises !
Fusion Drive : la bonne idée un peu chère
Une vraie bonne idée
Nous l'avons déjà évoqué durant notre test de l'iMac 2012, le Fusion Drive nous a vraiment conquis. Apple a trouvé une solution élégante pour mixer un disque à plateau (de bonne capacité) et un SSD (très rapide, mais encore cher au gigaoctet). Le Mac ne voit qu'un seul disque sur le bureau, et c'est Mac OS X qui gère lui-même la répartitions des fichier entre le SSD de 128Go et le disque à plateaux de 1To.
Concrètement, Mac OS X sera installé sur le SSD, de même que les applications. Ensuite, le système passera son temps à échanger des fichiers entre le SSD et le disque à plateaux (HDD) de manière transparente. Par exemple, si vous copiez un gros fichier depuis un disque externe Thunderbolt, il sera d'abord copié sur le SSD (plus rapide), puis sur le HDD, afin de libérer l'espace. Mac OS X sera aussi capable de garder en
cachesur le SSD, des fichiers qui seraient utilisés le plus souvent.
En terme d'usage, le Fusion Drive s'apparente donc à un SSD : les applications se lancent instantanément, la machine est très réactive, et le temps de démarrage est tout simplement fabuleux :
Sur les graphes qui suivent, on a comparé les performances du Fusion Drive avec celles du SSD du MacBook Pro Retina 15", un des plus rapides vendus par Apple. Comme vous le voyez, les débits sont assez proches, en lecture comme en écriture, même si le SSD du 15" est toujours légèrement devant.
Une surpris malgré tout, en écriture aléatoire, le Fusion Drive s'effondre un peu. Nous avons reproduit le test plusieurs fois pour confirmer le phénomène. Malgré tout, les débits restent très respectables pour un SSD (> 200Mo/s), ce qui ne devrait pas avoir beaucoup d'effet en usage courant.
Un tarif discutable
Mais à 250 Euros l'option, Apple ne va pas jusqu'au bout de sa logique. Un SSD de 128Go coûte moins de 100 Euros dans le commerce, et un SSD de 512Go (une capacité souvent suffisante pou un disque interne) se déniche autour de 330€ à l'heure où nous écrivons ces lignes. Pour seulement 80€ supplémentaires, on a donc un
vraiSSD, et dont les chances de tomber en panne sont forcément moins élevées (si l'un des deux disques du Fusion Drive rend l'âme, vous êtes bons pour renvoyer la machine à Apple).
Contrairement aux nouveaux iMac, le changement de disque sur un Mac mini est assez facile, si vous êtes un peu bidouilleur. Certes, vous risquez toujours de faire sauter la garantie si l'opération se passe mal, mais l'on parle ici de quelques vis et de débrancher une nappe de connexion. Ainsi, en remplaçant le disque par défaut par un SSD de 512Go du commerce, et en mettant le HDD du Mac mini dans un boitier externe, vous êtes gagnant sur les deux tableaux.
Reste que pour le bon père de famille, qui ne veut pas mettre les mains dans la cambouis, le choix d'un Fusion Drive est intéressant. Dans tous les cas, on vous déconseille le disque par défaut, dont les performances brident totalement les capacités de la machine. Rendez-vous compte, un SSD est en moyenne, 10 fois plus rapide qu'un disque classique, voire parfois 20 à 30 fois sur la copie de petits fichiers !
Connectique : le bon mix
Contrairement au nouvel iMac, le Mac mini conserve son entrée audio et son port FireWire. Cela évitera d'acheter de coûteux adaptateurs, et surtout, ça permet de recycler son
vieuxmatériel à moindre frais.
Le Thunderbolt est toujours là, mais les périphériques compatibles sont encore chers. Mis à part pour se connecter à un écran Apple, ce port plein de promesses, a encore de la peine à décoller.
Mais LA grande nouveauté, c'est évidemment l'arrivée de l'USB 3. Présent sur PC depuis plusieurs année, Apple a trainé la patte à son intégration sur Mac. Pourtant, de nombreux disques durs, caméras, appareils photos et autres périphériques profitent depuis longtemps des débits disponibles, jusqu'à 5Gbps. Rendez-vous compte, c'est 5 fois plus rapide que le FireWire 800 ! Décharger un appareil photo, une caméra vidéo, une clef USB et même un disque à plateau ne prend plus quelques secondes, contre plusieurs minutes en USB2.
Voici un premier bench que l'on trouve plutôt intéressant : nous avons testé les performances d'un disque de type Western Digital MyBook des plus standards : compatible USB 2 et USB 3, il possède un disque dur à plateaux de 1To à 7200Tr/mn :
Sur le Mac mini, on est évidement loin des 5Gbps théoriques (640 Mo/s), les limites du disques sont presque atteintes, autour de 80/85Mo/sec (soit 680 Mbps).
En USB2 (sur les machines de 2011 et précédent), c'est bien la connectique qui limite le débit, et non le disque. Pour rappel, le débit théorique de l'USB 2 est de 480 Mbit/s (soit 60 Mo/s). Ici, nous atteignons péniblement les 30Mo/sec.
Notre test classique de la clef USB3 (modèle Sony USM16GQ, une des plus rapides du marché) permet également de s'apercevoir du gain lors de la copie de gros fichiers : à 120Mo/s, on se rapproches des débits des SSD internes :
Pour le reste, Apple conserve les mêmes connectiques que sur le modèle 2011 : un port HDMI (le cable DVI est fourni avec la machine), de l'Ethernet Gigabit, et un lecteur de carte SD.
On peut le dire, le Mac mini est paré pour tenir plusieurs années, sans aucun compromis. Et si le Thunderbolt se développe bien, la machine pourrait même permettre de connecter un certain nombre de cartes, jusque là réservées aux grosses tours, comme les Mac Pro.
La petite tour presque parfaite
Apple propose en 2013, une évolution très attendue de la machine : quadri-coeurs, USB 3 et Fusion Drive permettent de donner un sacré coup de fouet par rapport au modèle précédent. Le Mac mini est désormais une machine puissante, adaptée à de nombreux usages, et parée pour l'avenir, grâce au Thunderbolt. Son port HDMI en fait toujours un élégant Mac de salon, capable de lire du DivX simplement, ou même de surfer confortablement sur internet (une fois muni d'un clavier et une souris sans fil).
Il sera également plus évolutif que l'iMac : la RAM se change facilement, et le disque dur se remplace moyennant un peu d'habileté.
Notre principale critique ira évidemment du côté de la carte graphique, seul vrai bémol de ce modèle : pourquoi diable avoir amputé le Mac mini d'une carte dédiée, même en option ? Une GeForce 650M aurait permis à cette machine de friser le zéro défaut. N'oublions pas que le GPU est de plus en plus utilisé dans tous les logiciels professionnels.
On retiendra également la politique des options toujours très discutable : pourquoi le Fusion Drive n'est-il pas standard sur le modèle haut-de-gamme ? Et pourquoi ne pas proposer l'option Core i7 sur le modèle de base ?
Quel modèle choisir ?
Comme sur l'iMac, le modèle de base se destine en priorité aux budgets limités. Pas de Core i7 ni de Fusion Drive sur cette version, proposée à 629€ / 699CHF. A ce prix, pas question de passer ses journées sous Final Cut Pro, mais la machine sera très à l'aise pour un usage classique (bureautique, internet, mails…).
Si votre bourse est quelque peu extensible et que vous destinez cette machine à un usage plus poussé, on conseillera évidemment l'achat le second modèle, muni d'un disque de 1To et d'un Core i7 bien plus rapide. La première option a considérer sur ce modèle, c'est évidemment le Fusion Drive, qui finira de débrider ce Mac mini. Le passage au Core i7 quadricœur à 2,6 GHz n'est pas très cher et donnera un bon coup de boost sur les applications pro'. Pour un usage plus familial, autant replacer cette somme dans un bon écran, par exemple.