Mac4Ever teste le Inkling, stylo à numériser
Par Arnaud Morel - Publié le
Inkling, le stylo à dessiner numérique
Le Inkling, c'est la promesse dessiner avec un vrai stylo, sur du vrai papier et de retrouver, une fois le stylo connecté à votre Mac votre dessin numérisé, directement exploitable sous forme de fichier numérique. Une habile fusion entre tablette graphique et bloc à dessin donc. Mais obtenons-nous, avec ce produit, le meilleur des deux mondes, ou une version dégénéré de chacune de ces activités ?
Le système Inkling se compose d'un boitier qui, après avoir été clipsé au sommet de votre bloc à dessin, permet d'enregistrer vos oeuvres à l'aide d'un stylo (à bille). Deux boutons sont placés sur le dessus du boitier: le bouton gauche gère l'allumage et l'extinction du device, celui de droite permet de "générer" un nouveau calque à la volée. Le stylet est équipé d'une pile (voir image) qui se loge dans la partie supérieure.
Le pack Inkling
L'ensemble se range dans un ravissant écrin équipé d'un port USB (permettant de recharger le boitier une fois rangé) qui contient des recharges de stylo bille, et le cable usb.
On notera qu'il est préférable d'attendre quelques secondes après allumage du boitier, et de vérifier, en approchant le stylet, que celui-ci est bien "reconnu", comment en témoignent les différentes LED vertes qui clignotent à chaque trait de stylo.
Comme un dessin vaut mieux qu'un long discours, voici les différentes conditions dans lequelles j'ai testé le Inkling : en prise de notes, au bureau, pour un dessin en bonnes conditions, et en dessinant sur mes genoux, façon "sketcheur".
Prise de notes
Le résultat peut être qualifié de satisfaisant, en ce sens que ce que j'ai écrit avec le Inkling sur papier reste lisible dans la version numérique. Cependant, on note des pertes de détails dès à présent ainsi que des liaisons parasites entre les coups de crayons.. Elles ne sont pas de nature à empêcher la lecture mais sont notables.
Dessin à la table de travail
Force est de constater que certains détails précis manquent à l'appel; cela dit, le Inkling a pu enregistrer l'ensemble de ma composition, et peut donc convenir pour des esquisses, pour peu que l'utilisateur n'espère pas une reproduction fidèle de son trait.
Les traits fins passent, pour la plupart, à la trape.
Dessin en conditions précaires
À moitié satisfaisant lorsque l'on installe confortablement, le Inkling supporte-t-il les conditions plus précaires, genre le dessin sur les genoux ? Pas vraiment...
Il est réellement impératif d'avoir un support rigide sous votre papier, faute de quoi le boitier n'enregistrera pas certains traits de dessin, comme vous pouvez le constater ci-dessus.
Une prise en main logicielle aisée
Lorsque l'on branche le boitier via un câble USB à son Mac, le Inkling monte sur le bureau tel une clef USB. Il contient de la documentation, et l'image disque du logiciel "Inkling sketch manager" (85 MO sur le disque). Pas de doute, moi qui cherchait dans la boite le CD d'installation du logiciel en râlant comme un putois, j'ai incontestablement vieilli.
L'écran initial du logiciel Sketchmanager s'organise de façon classique, avec à droite les miniatures des fichiers enregistrés dans le boitier, et à gauche l'arborescence du du disque dur.
En double cliquant sur une miniature, on accède au fichier et à ses paramètres: le volet gauche affiche les calques empilés, et une option permet de visualiser, en vidéo le dessin qui se "créée" au fur et à mesure. A n'importe quel moment sur la timeline il est possible de supprimer un calque ou d'en créer un nouveau, ce qui est assez bluffant.
Enfin, trois icônes dans la partie supérieurs permettent d'ouvrir le fichier dans Illustrator, Photoshop (à noter que cette fonction me lance After Effects, allez savoir pourquoi), ou Sketchbook Designer.
À qui s'adresse réellement ce produit ?
Lorsque je sors, j'ai pour habitude de dessiner avec précision (critérium 0.5), sur différents carnets: Moleskine, bloc A5, etc., notamment dans le métro. De retour chez moi, je passe donc pas mal de temps à scanner, retoucher la balance des blancs, et recarder ces croquis & dessins.
Le Inkling, facilite grandement la numérisation (plus besoin d'effectuer toutes les fastidieuses opérations sous Photoshop !). Néanmoins, il perd quand même un peu en précision si l'on dessine trop minutieusement. Les figures des personnages sont légèrement modifiées, certains détails passent à la trappe; Inkling s'adresse donc aux dessinateurs susceptibles de faire des concessions à ce niveau là, et qui s'orientent plus vers le sketching pur et dur, destiné à être retravaillé par la suite. Une solution acceptable pour l'amateur, ou pour fournir une esquisse, mais guère satisfaisante pour des utilisateurs plus exigeants. Pour eux, mieux vaut rester sagement sur une tablette graphique du même constructeur, ou continuer à dessiner sur papier pour numériser,au scanner, les dessins.
L'interface logicielle et la facture du produit est irréprochable, on ressent le savoir faire Wacom tant au niveau logiciel que matériel. Un produit certes pas parfait, mais qui pour le prix relativement accessible - 169,99 € - peut s'avérer fort utile pour les créatifs qui se déplacent beaucoup.
Le blog d'Olivier AUDY
Inkling de Wacom